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Le jour où mourut Dieu le père...

Publié le 22/02/2012

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dieu
5 mars 1953 - Ce mercredi-là, comme chaque matin, je commençai la journée-elle s'annonçait belle : la neige scintillait sur les toits-en enclenchant le bouton " Moscou " de ma radio. Une voix de Jugement dernier en jaillit. Lévitan, le speaker des nouvelles mémorables, clamait : " Grave maladie du camarade Staline... Dans la nuit du 1er au 2... Hémorragie cérébrale... Régions vitales du cerveau... N'a plus sa conscience... " C'était le 4 mars. L'année avait mal commencé. Le 13 janvier-le jour de l'an dans le vieux calendrier russe,-les quotidiens avaient offert en étrennes un complot sensationnel. Une douzaine de grands patrons de la médecine, la plupart juifs, étaient responsables de morts illustres, dont celle de Jdanov. Ils avaient tué sur instructions des services secrets sionistes. Aveux obtenus, ils allaient passer en jugement. Cette fois, il ne s'agissait plus de rumeurs antisémites colportées, d'arrestations chuchotées ni de supputations sur la disparition d'amis ou de personnalités. C'était " dans le journal ". Donc l'affaire irait loin. Et, en même temps qu'une pieuse indignation, d'anciennes peurs se réveillèrent. La grande terreur allait-elle se rallumer? Même ceux qui ne se sentaient pas dans le collimateur, les bonnes gens qui n'avaient rien contre les pogroms, savaient, depuis 1937, que personne n'est à l'abri des retombées. Des semaines durant, diatribes dénonciatrices et meetings enflammés avaient préparé l'opinion au pire. Mais Staline malade, gravement malade, surpassait le pire. Et rien ne le laissait prévoir. Sur ses portraits, il demeurait inchangé : à peine un peu grisonnant. La foule qui l'avait aperçu, en chair et en os, lors du défilé sur la place Rouge, le 7 novembre, pour la fête nationale, était même unanime : rarement il avait paru en forme aussi excellente, lui qui, d'ordinaire, s'arrangeait pour aller, à cette date, passer les vacances dans sa chaude Géorgie. N'était-ce pas d'ailleurs un scandale pour la raison qu'il eût été frappé d'une attaque comme un simple mortel ? Tout le jour, Radio-Moscou ne donna que de la musique austère, coupée par des relectures du communiqué, ainsi que d'un bulletin de santé aussi peu rassurant. Les passants s'affairaient sombrement. Dans le métro, les trolleys, les cantines, les voix se feutraient. Les églises étaient combles : on priait pour la guérison. A la synagogue aussi. Il en fut de même le jeudi, avec deux bulletins encore, celui du soir annonçant une aggravation sérieuse. Le vendredi 6, au lever du jour, j'allai ouvrir le store. Dans la rue déserte, des drapeaux bordés de noir pavoisaient les maisons. A la radio, Lévitan déclamait lentement : le comité central, le conseil des ministres et le praesidium du Soviet suprême faisaient part du décès de Staline, le 5 mars, à 21 h 50. L'hypothèse d'un meurtre a couru assez vite. Effet de la psychose inculquée par l'affaire des médecins, elle plongeait aussi ses racines dans l'imaginaire de la vieille Russie : au pays qui fut celui de la monarchie absolue tempérée par l'assassinat, la mort d'un souverain ne pouvait être naturelle. Mais cette mort est-elle survenue à la date alléguée ? Deux témoignages très postérieurs l'assurent : celui de Svetlana Allilouieva, la fille du défunt, puis celui de Khrouchtchev, l'un et l'autre si concordants dans le flou qu'on ne peut se défaire d'une impression de connivence. Car l'analyse des textes officiels laisse transparaître une version différente. Le tout premier communiqué, celui du 4 mars, est alarmiste à l'extrême : dans le diagnostic; dans le pronostic ( " non-participation plus ou moins longue à la direction des affaires " ); surtout dans la conclusion presque angoissée exhortant le peuple à " l'unité ". Or c'est dans la nuit du 1er au 2 (en fait, dès le 1er peut-être) que la " grave maladie " se serait déclarée. Pourquoi avoir attendu quarante-huit heures ? Parce que, jusque-là, on pouvait craindre un mieux et la vengeance du monarque prématurément proclamé retiré des affaires ? Certes ! Mais Staline à peine officiellement décédé, les successeurs se sont déjà désignés. Un pouvoir aussi enviable aurait-il été partagé en un tournemain ? Tout porte à l'intime conviction que, le décès constaté, il fallait se donner encore un répit pour ce partage, en même temps que pour continuer à préparer les esprits. A peu près sûrement, Staline était mort quand on l'annonça malade. Le choc n'en fut pas atténué. Il était de stupeur (même chez ceux qui auraient dû se sentir soulagés), de douleur (j'ai vu pleurer des gens qui avaient perdu leurs proches pendant les proscriptions), de détresse aussi : " Qu'allons-nous devenir sans lui ? " Partout les haut-parleurs clamaient des requiems. En Géorgie, on s'épinglait une image du défunt sur la poitrine, comme on fait pour les morts de la famille. A Moscou, dans l'après-midi du 6, peu après que le corps eut été exposé au Palais des syndicats, éclatèrent les émeutes de l'adoration. Quand Dieu est mort, tout est permis. Des cohues chargèrent la police; hommes, femmes, enfants se piétinant pour un dernier hommage à celui qu'on n'avait encore vénéré que de loin. Les forces de l'ordre débordées dès le premier soir, l'armée installa des barrages de camions. Les plus casse-cou les tournèrent en passant par les toits. J'ai vu un général prendre la tête d'une colonne de jeunes pour se faufiler entre les roues. La veille des obsèques, alors que la troupe avait fait le vide sur un rayon de plusieurs kilomètres, afin de laisser libre accès à la procession du corps diplomatique, des fanatiques fonçaient encore. On estime à quelque quinze cents le nombre des morts que causa la mort de Staline. Au matin du 9, quand, précédée de lentes montagnes de fleurs en marche, dans le tonnerre des tambours et des cuivres, la prolonge d'artillerie, attelée à six, qui portait qui portait le cercueil, déboucha sur la place Rouge, où s'inclinaient les lourds drapeaux des régiments, il y eut un instant de grandeur. Mais si les chefs des partis communistes du monde entier s'entassaient sur le mausolée, où, pendant la nuit, le nom de Staline avait été gravé à côté de celui de Lénine; si les gradins du corps diplomatique et de la presse étaient combles; si les délégations désignées par les entreprises garnissaient les trottoirs, le peuple avait été renvoyé au travail. Les compte rendus débités par les haut-parleurs donnaient l'impression d'être bâclés. Les discours, de Malenkov puis de Beria, annonçaient une politique nouvelle-détente, souci du consommateur, respect des lois,-sur le ton de la banalité. Seul l'impavide Molotov semblait ému : à un moment, sa voix se cassa. La censure coupa la mention qu'en firent les journalistes. Un mois durant, les étonnements continuèrent. L'horaire de la vie quotidienne changea : les fonctionnaires avaient coutume de passer la nuit dans leurs bureaux au cas où le Kremlin téléphonerait; un décret leur enjoignit de vider les lieux à 18 heures pour les réintégrer à 9. On était impatient de voir au moins au cinéma les funérailles; le film ne fut jamais projeté. Toutes les revues préparaient dans la fièvre des numéros spéciaux à la mémoire de Staline; du Comité central tomba l'ordre de parler d'autre chose. Il était difficile de ne pas penser aux lendemains de la mort du Roi-Soleil. L'opinion, toutefois, ne s'intéressait guère à l'organisation du pouvoir : que Malenkov laissât à Khrouchtchev les fonctions de premier secrétaire du parti passa inaperçu. Des bruits couraient, en revanche, qui n'étaient pas fumées sans feu : par exemple, que le Politburo siégeait sans désemparer, mangeant et campant au Kremlin, puisque chacun se méfiait des autres. Les réformes pour amadouer manquaient leur but : l'amnistie ne touchait pas les détenus politiques; la baisse des prix, quoique considérable, n'empêchait pas que beaucoup des produits concernés demeuraient introuvables. L'antique croyance aux présages se réveilla. Cinq jours après les obsèques, Gottwald, le numéro un tchécoslovaque, mourait d'une pneumonie contractée sur le mausolée; un peu plus tard, Yves Farge, autre invité à la cérémonie funèbre, était tué dans un accident d'auto, près de Tbilissi, au retour d'un pèlerinage à la ville natale du défunt; la malédiction ne pouvait faire de doute. Et un mois, jour pour jour, après l'annonce de la maladie de Staline, la presse divulgua une nouvelle effarante. Il s'agissait d'un communiqué du ministère de l'intérieur, c'est-à-dire de Beria. Les médecins inculpés de complot étaient tous innocents. Leurs aveux avaient été arrachés par " des méthodes d'instruction intolérables et strictement interdites ". L'énumération des personnalités arrêtées comportait deux noms de plus que la liste des remises en liberté : deux patients avaient donc péri sous la torture. L'ex-vice-ministre de la sûreté, Rioumine, emménagea sur-le-champ dans une des cellules libérées par les médecins. L'ex-ministre, Ignatiev, dut à la protection de Khrouchtchev d'être seulement envoyé administrer un trou de province. La purge de la haute police toucha jusqu'à des généraux, dont l'époux d'une danseuse connue. Après avoir vilipendé les torturés, les gazettes se déchaînèrent contre les tortionnaires. L'opinion avait-elle vraiment cru au complot ? A la mort de Staline, des coeurs simples soupiraient : " Si l'on n'avait pas mis en prison nos meilleurs médecins, ils L'auraient sauvé! " Que la terreur eût frappé des innocents, on s'en doutait. Au sujet des tortures, les bagnards libérés (par le même Beria) entre 1938 et 1941 avaient fait quelques confidences. Le choc venait de ce que, cette fois encore, " c'était dans le journal ". Pour la première fois, le pouvoir suprême reconnaissait s'être trompé. Et avoir trompé. L'aveu était inévitable. Avec l'affaire des médecins, Staline laissait en héritage une terreur entamée. Lui seul ayant le charisme qu'il fallait pour la mener à bien, Beria s'était empressé de liquider un legs encombrant. Il venait ainsi de déclencher le mécanisme qui allait l'écraser : ce qu'on est convenu d'appeler la déstalinisation. On ne gouverne pas après Dieu. Or l'opinion n'était pas prête pour apprendre que ce dieu était un criminel. De surcroît, les héritiers avaient tous participé aux crimes. Comme Beria était dangereux pour tous-la libération des médecins l'avait rendu populaire, il avait des idées, et il en savait trop sur chacun,-il fut unanimement choisi pour porter les forfaits de tous. C'était, au reste, justice : si les autres avaient autant de sang que lui sur les mains, lui les avait mises à la pâte. Arrêté par surprise en juin, interrogé au point qu'il aurait tenté de se couper les veines avec les verres de son lorgnon, il fut exécuté pour la Noël en compagnie d'une première fournée de boucs émissaires. Des millions d'innocents libérés des bagnes et réhabilités avec des millions de morts, Khrouchtchev pouvait enfin proclamer la responsabilité suprême de Staline; il le fit en 1956, au vingtième congrès. Le vingt-deuxième clôtura l'opération : dans la nuit du 30 au 31 octobre 1961, la momie de Staline, enlevée du mausolée, fut enterrée près du mur du Kremlin. On noya le cercueil dans une coulée de béton. Ce rite magique ne supprimait pas le stalinisme. Pas plus que ne le pouvait détruire la seule dénonciation des crimes d'un tyran. Bien au contraire, l'accumulation d'horreurs révélées a détourné l'attention de l'essentiel. Car Staline reste avant tout l'inventeur d'une mentalité et d'un système : une mentalité psychotique, qui consiste à croire en une vérité a priori régissant le savoir, l'action et la création, vérité à ce point sacrée que quiconque pense autrement est un satan à anéantir; et un système despotique confondant société, Etat, patrie, gouvernement et parti au pouvoir en un grand tout divinisé, auquel le dogme de l'internationalisme prolétarien confère droit de conquête planétaire. Or, si les horreurs appartiennent au passé, la mentalité demeure : les plus farouches dissidents n'en sont pas encore guéris. Le système n'a cessé d'être perfectionné. Et la tache d'huile, que Staline avait arrêtée à l'Elbe, s'étend aujourd'hui, par îlots, de l'Asie du Sud-Est à l'Amérique latine. La connaissance des crimes n'a même pas suffi à découronner l'idole. A Moscou, en 1969, à l'approche du quatre-vingt-dixième anniversaire, des vieux de la vieille escomptaient sa remontée sur le piédestal, que devait suivre la condamnation de Khrouchtchev. Il y a une dizaine d'années, on commençait à entendre dans la bouche d'étudiants : " Sous Staline, il y avait moins de gâchis! " En Géorgie, des responsables portent encore des toasts à sa mémoire. Sur les pistes de Sibérie, des routiers ont son portrait comme mascotte dans la cabine de leur camion. En Russie du Nord, des jeunes se réunissent en secret, chaque 21 décembre, le jour de sa naissance, pour lui prêter serment de fidélité. A mesure que passent les années, l'apparente apathie des masses laisse affleurer une double nostalgie : celle de l'ordre et celle du panache. Quelque trente ans après Waterloo, un perspicace s'était écrié : " La France s'ennuie! " De cet ennui sortit finalement un certain 2 décembre. Que sortira-t-il de l'ennui qui pousse, en URSS, à regretter l'ogre ? JEAN CATHALA Le Monde du 6-7 mars 1983
dieu

« fanatiques fonçaient encore.

On estime à quelque quinze cents le nombre des morts que causa la mort de Staline. Au matin du 9, quand, précédée de lentes montagnes de fleurs en marche, dans le tonnerre des tambours et des cuivres, laprolonge d'artillerie, attelée à six, qui portait qui portait le cercueil, déboucha sur la place Rouge, où s'inclinaient les lourdsdrapeaux des régiments, il y eut un instant de grandeur.

Mais si les chefs des partis communistes du monde entier s'entassaient surle mausolée, où, pendant la nuit, le nom de Staline avait été gravé à côté de celui de Lénine; si les gradins du corps diplomatiqueet de la presse étaient combles; si les délégations désignées par les entreprises garnissaient les trottoirs, le peuple avait étérenvoyé au travail.

Les compte rendus débités par les haut-parleurs donnaient l'impression d'être bâclés.

Les discours, deMalenkov puis de Beria, annonçaient une politique nouvelle-détente, souci du consommateur, respect des lois,-sur le ton de labanalité.

Seul l'impavide Molotov semblait ému : à un moment, sa voix se cassa.

La censure coupa la mention qu'en firent lesjournalistes. Un mois durant, les étonnements continuèrent.

L'horaire de la vie quotidienne changea : les fonctionnaires avaient coutume depasser la nuit dans leurs bureaux au cas où le Kremlin téléphonerait; un décret leur enjoignit de vider les lieux à 18 heures pour lesréintégrer à 9. On était impatient de voir au moins au cinéma les funérailles; le film ne fut jamais projeté.

Toutes les revues préparaient dans lafièvre des numéros spéciaux à la mémoire de Staline; du Comité central tomba l'ordre de parler d'autre chose.

Il était difficile dene pas penser aux lendemains de la mort du Roi-Soleil. L'opinion, toutefois, ne s'intéressait guère à l'organisation du pouvoir : que Malenkov laissât à Khrouchtchev les fonctions depremier secrétaire du parti passa inaperçu.

Des bruits couraient, en revanche, qui n'étaient pas fumées sans feu : par exemple, quele Politburo siégeait sans désemparer, mangeant et campant au Kremlin, puisque chacun se méfiait des autres.

Les réformes pouramadouer manquaient leur but : l'amnistie ne touchait pas les détenus politiques; la baisse des prix, quoique considérable,n'empêchait pas que beaucoup des produits concernés demeuraient introuvables.

L'antique croyance aux présages se réveilla.Cinq jours après les obsèques, Gottwald, le numéro un tchécoslovaque, mourait d'une pneumonie contractée sur le mausolée; unpeu plus tard, Yves Farge, autre invité à la cérémonie funèbre, était tué dans un accident d'auto, près de Tbilissi, au retour d'unpèlerinage à la ville natale du défunt; la malédiction ne pouvait faire de doute. Et un mois, jour pour jour, après l'annonce de la maladie de Staline, la presse divulgua une nouvelle effarante. Il s'agissait d'un communiqué du ministère de l'intérieur, c'est-à-dire de Beria.

Les médecins inculpés de complot étaient tousinnocents.

Leurs aveux avaient été arrachés par " des méthodes d'instruction intolérables et strictement interdites ". L'énumération des personnalités arrêtées comportait deux noms de plus que la liste des remises en liberté : deux patientsavaient donc péri sous la torture. L'ex-vice-ministre de la sûreté, Rioumine, emménagea sur-le-champ dans une des cellules libérées par les médecins.

L'ex-ministre, Ignatiev, dut à la protection de Khrouchtchev d'être seulement envoyé administrer un trou de province.

La purge de lahaute police toucha jusqu'à des généraux, dont l'époux d'une danseuse connue.

Après avoir vilipendé les torturés, les gazettes sedéchaînèrent contre les tortionnaires. L'opinion avait-elle vraiment cru au complot ? A la mort de Staline, des coeurs simples soupiraient : " Si l'on n'avait pas mis enprison nos meilleurs médecins, ils L'auraient sauvé! " Que la terreur eût frappé des innocents, on s'en doutait.

Au sujet destortures, les bagnards libérés (par le même Beria) entre 1938 et 1941 avaient fait quelques confidences.

Le choc venait de ceque, cette fois encore, " c'était dans le journal ".

Pour la première fois, le pouvoir suprême reconnaissait s'être trompé.

Et avoirtrompé. L'aveu était inévitable.

Avec l'affaire des médecins, Staline laissait en héritage une terreur entamée.

Lui seul ayant le charismequ'il fallait pour la mener à bien, Beria s'était empressé de liquider un legs encombrant.

Il venait ainsi de déclencher le mécanismequi allait l'écraser : ce qu'on est convenu d'appeler la déstalinisation. On ne gouverne pas après Dieu.

Or l'opinion n'était pas prête pour apprendre que ce dieu était un criminel.

De surcroît, leshéritiers avaient tous participé aux crimes.

Comme Beria était dangereux pour tous-la libération des médecins l'avait rendupopulaire, il avait des idées, et il en savait trop sur chacun,-il fut unanimement choisi pour porter les forfaits de tous.

C'était, aureste, justice : si les autres avaient autant de sang que lui sur les mains, lui les avait mises à la pâte.

Arrêté par surprise en juin,interrogé au point qu'il aurait tenté de se couper les veines avec les verres de son lorgnon, il fut exécuté pour la Noël encompagnie d'une première fournée de boucs émissaires.. »

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