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Le rôle de l'attente perceptive. GEORGE MILLER

Publié le 22/02/2012

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Le nombre de sons qu'un auditeur peut utiliser pour remplacer la partie inaudible d'un message est restreint. Nous le voyons grâce à quelques calculs. Supposons que nous travaillions avec 25 consonnes et 20 voyelles et diphtongues comme éléments pour construire notre matériel de test. Si nous ne construisons que des syllabes CVC (Consonne - voyelle - consonne), nous pouvons former 25 X 20 X 25 12 500 syllabes différentes. Nous ne trouverons à peu près que 2 000 d'entre elles dans un bon dictionnaire anglais, que nous pourrions appeler des mots. Quand l'auditeur sait que le matériel de test comprend des syllabes dépourvues de sens du type CVC aucun indice pratiquement ne lui révèle quel est le 3e membre s'il n'en a entendu que les deux autres. Si la consonne finale lui échappe par exemple il n'a qu'une chance sur 25 de la deviner. Mais s'il sait que le test est fait de mots mono-syllabiques à peu près 85/100 des combinaisons de sons possibles sont éliminées automatiquement. Dans ces conditions il a une chance sur quatre de deviner le 3e son s'il n'en a entendu que deux. C'est pourquoi simplement pour des raisons de probabilité, on peut s'attendre à ce qu'un auditeur arrive à un résultat plus élevé au test d'articulation pour des mots que pour des syllabes sans aucun sens.... On n'explique pas ces différences d'exactitude de la perception par les stimuli employés. Les schémas sonores recueillis par l'oreille de l'auditeur restaient comparables. La différence réside, non dans les mots qui étaient dits, mais dans les mots qui auraient pu être .dits. C'est-à-dire, la perception exacte d'un mot parlé ne dépend pas seulement des caractéristiques acoustiques de ce mot en tant que stimulus mais aussi de l'état d'attente dans lequel on se trouve quand il se présente.

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