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Le sous-ordre des Characoïdés permet d'extrapoler à propos de la dérive des continents

Publié le 22/02/2012

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Cet important groupe de poissons, à placer parmi les Téléostéens, offre de nombreuses possibilités d'études. Les unes peuvent être dirigées vers une compréhension de l'évolution des êtres vivants et de leurs facultés d'adaptation; d'autres appliquées à la recherche de leur origine exacte avec, pour corollaire, la théorie de Wegener. Car les Characidés ne se trouvent qu'en Afrique tropicale, en Amérique du Sud et en Amérique centrale par groupes différenciés ou par groupes communs aux deux continents. Les Characidés, qui comptent un très grand nombre d'espèces, passent pour une grande famille fourre-tout; le terme est employé à tort et à travers pour en désigner beaucoup d'autres qui ne sont, en fait, pas de la famille. Il est vrai, d'autre part, que l'accord sur la phylogénie du groupe n'est pas pour demain; il y a encore impossibilité d'établir de nettes distinctions entre les subdivisions proposées. C'est d'ailleurs pourquoi on admet, en général, cette unique et grande famille des Characidés par simplification, même si les subdivisions se font, un peu laborieusement, par le moyen de 14 sous-familles. Ces poissons ont été désignés, dans leur ensemble, sous Characiformes (Regan, 1911), Heterognathi (Jordan, 1923), Characinoidei (Berg, 1940) et Characidés (Myers, 1949). C'est cette dernière appellation qui l'emporte. On dit aussi, les characins. Des genres et des espèces sont propres soit à l'Ancien soit au Nouveau Monde, alors que d'autres groupes sont communs à l'un et à l'autre. Tout tourne autour de cette constatation; aux uns, elle fait penser que la séparation entre les faunes africaines et américaines ne peut pas être très ancienne; pas plus avant que le Tertiaire selon les experts. Ce qui impliquerait une relation entre le Brésil et l'ouest africain. C'est donc toute la persistance des relations continentales qui est à l'étude, le pont entre les deux Amériques compris. Si les similitudes sont seules retenues, on part facilement, comme explication plausible, d'un territoire indivis à l'origine, sans recherche de datation absolue. Les modifications morphologiques venant s'inscrire dans le cadre de l'adaptation — un changement de circonstances provoque un changement des habitudes et des actes, d'où un changement de la forme — donc une action indirecte et lente du milieu. Des savants s'inquiètent cependant de ne pas trouver, pour les poissons et d'autres animaux, toutes les ressemblances désirables sur les continents. Aussi se sont-ils mis, sans infirmer la dérive des continents, à rechercher, compte tenu des avis divergents des géophysiciens, une autre manière de reconsidérer le passé, beaucoup plus laborieuse, fondée sur un système avec des «immigrants» à la base. Le cheminement reste à démontrer.

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