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Le Tatouage, un art ?

Publié le 01/11/2012

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QU’EST-CE QUE LE TATOUAGE? 3 QUELLES SONT LES ORIGINES DU TATOUAGE? 3 POURQUOI SE FAISAIT-ON TATOUER ? 4 POURQUOI LE TATOUAGE EST-IL UN ART MARGINAL EN OCCIDENT ? 4 QUAND A-T-ON REDECOUVERT LE TATOUAGE EN OCCIDENT ? 5 OU EN EST LE TATOUAGE OCCIDENTAL DE NOS JOURS ? 5 PEUT-ON ASSIMILER LE TATOUAGE A DE L'ART? 6 LE TATOUAGE : PROPRIETE ARTISTIQUE DU TATOUEUR? 7 COMMENT SE FAIT UN TATOUAGE: LES DIFFERENTES METHODES? 7 COMMENT LA PEAU EST-ELLE CONSTITUEE? 8 OU VA L’ENCRE : OU COMMENT TIENT UN TATOUAGE ? 8 LA REALISATION D'UN TATOUAGE EST-ELLE UNE PRATIQUE A RISQUE? 9 QUE DIT LA LEGISLATION CONCERNANT LES SOINS INFIRMIERS ASSIMILABLES AU TATOUAGE? 9 QUELS CRITERES RECHERCHER POUR DEFINIR LA QUALITE D’UN TATOUAGE ? 10 QUAND PEUT-ON PARLER D'UN TATOUAGE REUSSI OU RATE ? 10 COMMENT NE JAMAIS REGRETTER SON TATOUAGE ? 11   * Qu’est-ce que le tatouage ?   * Le tatouage, c’est l’introduction d’encre ou de pigment dans la peau, afin de dessiner des motifs indélébiles, visibles par transparence de la peau. L'étymologie du mot tatouage, viendrait d'un terme utilisé
en Polynésie. A son retour de voyage dans le pacifique, James Cook rapporta que les autochtones avaient une pratique d’ornements corporels : le « Tatau « (anglicisé Tattoo) qui signifie : taper, frapper. Dans le jargon des tatoueurs, surtout les anciens, on emploie encore le terme de « taper « pour la réalisation d’un tatouage, les jeunes disent plutôt « piquer «   * Quelles sont les origines du tatouage?   * Il est difficile de définir de manière précise, la datation et l'origine de cette pratique. Sur tous les continents, on en retrouve des traces. Cette pratique était donc très répandue et ancienne: en Polynésie depuis 3000 ans, en Asie depuis 5000 ans Av J.C….Par exemple, dans les années 90, il a été découvert dans de la glace en Autriche, un homme portant des tatouages. Il serait le plus vieux tatoué de notre espèce: plus de 5300 ans av .J.C. De même, lors de fouilles archéologiques dans la haute Egypte, une momie tatouée datant de 4000 av JC a été mise à jour.   * Pourquoi se faisait-on tatouer ?   * Différentes croyances étaient liées à la pratique du tatouage. On peut noter par exemple:       * dans quelques ethnies le tatouage était réservé à une certaine caste, souvent l'élite       * il faisait partie de certains rites initiatiques de passage de l’enfance à l’âge adulte       * il servait de protection contre les mauvais esprits par la réalisation de motifs codifiés       * il servait de « carte d’identité «, indiquait
une appartenance à une communauté par ses motifs emblématiques et endémiques       * il aidait les guerriers au combat, leur donnait de la force       * il avait pour certains des vertus thérapeutiques. On peut alors se demander si le tatouage est un simple phénomène de mode ? Il pourrait être envisagé comme la perpétuation d’une démarche millénaire !   * Pourquoi le tatouage est-il un art marginal en occident ?   * Cet art millénaire a été interdit par le pape Adrien 1er en 789 ap JC. Il a été marginalisé par l’église chrétienne à travers le monde via ses missionnaires, comme en Polynésie française où il a été interdit dans les années 1766, pour ne réapparaître que dans les années 1980.   * Quand a-t-on redécouvert le tatouage en occident ?   * C’est en 1760 à la découverte de la Polynésie, que des marins ont ramenés en Europe la pratique du tatouage. Cette pratique confidentielle s’est développée à l’encontre de « l’ordre établi « grâce aux aventuriers, marins, garçons et filles de mauvaises vies…jusqu’à toucher différentes couches sociales, ainsi des têtes couronnées comme Edouard VII et le Tsar Nicolas en ont été des fervents adeptes. En 1860, le tatouage a été interdit en France pour des raisons sanitaires méconnues, et ce n’est qu’en 1960 que s’ouvre à Paris le 1er salon de tatouage professionnel (existe encore aujourd'hui).   * Où en est le tatouage occidental de nos jours ?   * De nos jours, le tatouage s’est démocratisé.
Après un effet de mode vers la fin des années 1990, le tatouage est devenu un phénomène de société par le nombre de personnes tatouées et la prolifération des studios de tatouage. Il se pratique dans toutes les couches sociales et toutes les tranches d’âges.   * Peut-on assimiler le tatouage à de l'art?   * Le tatouage n’est toujours pas reconnu comme un art à part entière… pourtant sa réalisation demande malgré tout une certaine qualité artistique. La « maison des artistes « à Paris ne reconnaît pas les tatoueurs comme artistes, prétextant que la peau ne peut être considérer comme un support artistique. Pourtant qu'il y a-t-il de plus noble que le corps humain: un papier Velin, une toile, un meuble, un mur de béton ? Cela peut interpeller! Le tatouage est perçu comme un art marginal : ne serait-il donc qu'un art du peuple    * Le tatouage : propriété artistique du tatoueur?   * La législation concernant la propriété intellectuelle d’une œuvre, considère que « l’artiste « en est toujours le propriétaire. De ce fait, le créateur peut à tout moment, et à sa convenance, y apporter les modifications qu’il désire. Lorsqu'il s'agit de tatouage, il est difficile d'envisager les choses ainsi. Comment penser qu'un artiste-tatoueur pourrait modifier son œuvre à posteriori, sans l'accord du tatoué. Surtout si l'on considère que le tatouage est réalisé avant tout pour le tatoué. Néanmoins, une anecdote circule dans la profession. Un
chanteur très connu aurait utilisé l’image de son tattoo pour la pochette de son disque, l’affiche de sa tournée et sa promotion, sans l’autorisation du tatoueur. Celui-ci l’a traduit en justice dans le cadre de la propriété intellectuelle, il a gagné son procès. Et depuis il coulerait des jours heureux sous les cocotiers.   * Comment se fait un tatouage: les différentes méthodes?   * Il existe plusieurs méthodes traditionnelles pour réaliser un tatouage. En voici, parmi les plus connues :       * chez les Inuits, c’est une aiguille d’os équipée d’un fil enduit de suie qui est passée dans la peau;       * au Japon, c’est un morceau de bambou effilé, trempé dans de l’encre, qui est piqué dans la peau suivi d’un mouvement de soulèvement;       * en Thaïlande, c’est un morceau de bambou, muni d’aiguilles trempées dans de l’encre, qui est projeté dans la peau comme une lancette (elle mesure environ 1mètre);       * en Birmanie, en Afrique du Nord, en Europe et dans beaucoup d’autres ethnies, ce sont des aiguilles ou des épines fixées sur un corps solide tel un stylet, trempées dans de l’encre, qui arrachent ou piquent la peau ;       * en Polynésie, ce sont des dents de cochons sauvages ou de requins taillés en petits peignes, fixés sur un manche, trempés dans une décoction à base de plantes brûlées, et ensuite frappés par un maillet ;       * en Nouvelle Zélande, les maoris utilisaient des os d'albatros taillés, montés sur un bout de bois, trempés
dans des décoctions et tapés avec un autre bout de bois.   * De nos jours, l’utilisation d’une machine électrique est beaucoup plus répandue, bien que certaines pratiques ancestrales perdurent comme en Polynésie, Thaïlande, Japon.   * Comment la peau est-elle constituée?   * Il y a environ 3 millions de cellules au cm2 de peau. Pour un individu (de 174 cm), la peau a un poids d'environ 3 kg et une surface de 2 m2. Elle est composée de 3 couches : l’épiderme (la plus externe), le derme et l’hypoderme. Rappel de l’organisation de la peau (de l’extérieur vers l'intérieur) : L’épiderme, servant de barrière aux agressions externes, est composé :       * d'une couche cornée       * d'une couche claire (seulement dans les épidermes épais)       * d'une couche granuleuse       * d'une couche épineuse       * d'une couche basale       * d'une lamelle basale (jonction dermo-épidermique) Le derme constitué de fibroblastes servant à régénérer l’épiderme et donnant l’élasticité de la peau L’hypoderme : couche graisseuse servant à la thermorégulation.   * Où va l’encre : ou comment tient un tatouage ?   * Aucune étude scientifique n’a été réalisée…. donc aucune affirmation ne peut être apportée….. par expérience, on constate que :       * l’épiderme, à cause de son renouvellement fréquent, ne peut contenir l’encre : le tatouage s’estompant au fil du temps ;       * l’hypoderme, du fait de sa constitution graisseuse, ne peut maintenir
l’encre : tatouage au tracé baveux. L'hypothèse retenue serait que l’encre est maintenue dans le derme. On lit parfois que l’encre est prisonnière des cellules. A ce moment là, elle devrait être phagocytée par des cellules macrophages, éliminée via la lymphe par les capillaires et rejeter par exsudation. Par déduction, je pense que l’encre est prise dans l’espace interstitiel des cellules, espace dit "virtuel", car infinitésimal. Les molécules (d'encres) seraient trop importantes pour être évacuées par le liquide lymphatique. Le relâchement des cellules avec le vieillissement va favoriser l’épaississement des traits du tatouage.   * La réalisation d'un tatouage est-elle une pratique à risque?   * La réalisation d’un tatouage est un acte à risque infectieux potentiel au même titre que tout soin invasif par passage de la barrière cutanée: pose d’une perfusion ou réalisation d’un bilan sanguin par exemple, ni plus ni moins. Une application des protocoles utilisés en soins infirmiers, transposés au travail des tatoueurs, est nécessaire, suffisante, et adaptée au risque encouru. La réalisation d’un tatouage n’est pas assimilable à un acte chirurgical pour lequel les mesures d’asepsie à appliquer sont draconiennes, elles sont inadaptées à la pratique du tatouage. Les risques principaux sont des infections (microbiennes, bactériennes) et des transmissions de virus : HIV, hépatite (B ou C) pour ne citer que les plus connus.   * Que dit la
législation concernant les soins infirmiers assimilables au tatouage?   * La législation sur les soins infirmiers établit par le Ministère de la santé, et reprise dans le guide du C.CLIN (Centre de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales) édition de décembre 2004, donne la définition suivante d'un acte à risque infectieux potentiel : « La réalisation d’un soin, défini comme un acte à risque infectieux par contact de peaux lésées superficiellement, demande donc :       * un environnement propre et désinfecté.       * prioritairement du matériel à usage unique stérile, ou du matériel recyclable stérile, ou à défaut du matériel recyclable qui aura subi une désinfection.       * une hygiène des mains (désinfection par friction ou lavage avec un savon antiseptique)       * une technique d’acte de soins aseptique. «   * Quels critères rechercher pour définir la qualité d’un tatouage ?   * Je ne parlerai pas des critères esthétiques qui restent très subjectifs! La « qualité « d’un tatouage se définit par sa netteté: un tracé bien net, des couleurs bien denses et des ombrages bien dégradés, et son inaltérabilité. La définition d’un tatouage est semblable à celle d’une image numérique et du nombre de pixels qui la définisse:       * plus il y a de points d’aiguilles concentrés au cm, plus le tracé est net       * plus les points sont rapprochés, plus un aplat de couleur est uni       * plus les points sont dispersés, plus
l'effet de dégradé (ou d'ombrage) est obtenu. Un tatouage de qualité vieillira bien, les traits seront toujours nets même s’ils « s’épatent « un peu avec le temps. Il se « patinera « au bout de quelques mois, la couleur sera moins vive du fait de la reconstruction naturelle de l’épiderme.   * Quand peut-on parler d'un tatouage réussi ou raté ?   * Selon mes critères, un tatouage mal placé est un tatouage raté. Même si techniquement il n’a aucun défaut, il doit être en osmose avec le corps, la morphologie, joué avec la musculature. Il doit être en soi, pas sur soi… comme un décalcomanie posé n’importe où!! Un tatouage réussi, c’est celui dont l’œil s’habitue, l’intègre jusqu’à ne plus le voir…. Un tatouage réussi met le corps en valeur, autant que le corps doit mettre en valeur le tatouage, tel un bijou !   * Comment ne jamais regretter son tatouage ?   * Réussir son tatouage c’est :       * s’assurer de sa motivation,       * assumer ce choix : être prêt à supporter la douleur, le regard des autres,       * avoir le bon motif : style, taille, couleur, représentation,       * réfléchir à l’emplacement, à d’éventuelle répercussion d’ordre professionnel ou social,       * rechercher SON tatoueur et respecter les consignes qu'il donne. Ne pas regretter son tatouage c’est surtout et avant tout, prendre son temps, ne pas se précipiter: le " tattoo-minute" souvenir de vacances "ho, trop cool!! Je veux le même" reste toute une vie !!!

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