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Le terme "habile" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 10/07/2010

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descartes

Règles pour la direction de l’esprit, Règle première.

 Et comme ils voient qu’un seul homme ne peut suffire à apprendre tous les arts à la fois, mais que celui-là seul y devient habile qui n’en cultive qu’un seul, parce que les mêmes mains peuvent difficilement labourer la terre et toucher de la lyre, et se prêter en même temps à des offices aussi divers, ils pensent qu’il en est ainsi des sciences ;

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle deuxième.

 mais tant qu’ils suivent les traces qu’on leur a marquées, quoiqu’ils puissent quelquefois s’écarter du vrai, toujours est-il qu’ils s’avancent dans une route plus sûre, au moins en ce qu’elle a été reconnue par des plus habiles.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle quatrième.

 mais je n’accorde pas qu’ils en soient pour cela plus habiles, mais seulement plus heureux.

 Aussi, je ne m’étonnais plus de ce que des hommes habiles et savants abandonnassent ces sciences, après les avoir à peine effleurées, comme des connaissances puériles et vaines, ou, d’autre part, tremblassent de s’y livrer, comme à des études difficiles et embarrassées.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle neuvième.

Après avoir exposé les deux opérations de l’intelligence, l’intuition et la déduction, les seules qui puissent nous conduire à la connaissance, nous continuons d’expliquer, dans cette règle et dans la suivante, par quels moyens nous pouvons devenir plus habiles à produire ces actes, et en même temps à cultiver les deux principales facultés de notre esprit, savoir la perspicacité, en envisageant distinctement chaque chose, et la sagacité, en déduisant habilement les choses l’une de l’autre.

  DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

 Ceux qui se mêlent de donner des préceptes se doivent estimer plus habiles que ceux auxquels ils les donnent ;

  DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

 à savoir de ceux qui, se croyant plus habiles qu’ils ne sont, ne se peuvent empêcher de précipiter leurs jugements, ni avoir assez de patience pour conduire par ordre toutes leurs pensées, d’où vient que, s’ils avaient une fois pris la liberté de douter des principes qu’ils ont reçus, et de s’écarter du chemin commun, jamais ils ne pourraient tenir le sentier qu’il faut prendre pour aller plus droit, et demeureraient égarés toute leur vie ;

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

 car même l’esprit dépend si fort du tempérament et de la disposition des organes du corps, que, s’il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages et plus habiles qu’ils n’ont été jusques ici, je crois que c’est dans la médecine qu’on doit le chercher.

 car l’obscurité des distinctions et des principes dont ils se servent est cause qu’ils peuvent parler de toutes choses aussi hardiment que s’ils les savaient, et soutenir tout ce qu’ils en disent contre les plus subtils et les plus habiles, sans qu’on ait moyen de les convaincre :

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE , 20 mai 1630. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 mai 1630.).

 quoi je n’ai rien à dire, sinon que j’y eusse au moins fait tout mon possible, et qu’ayant plusieurs raisons qui me persuadent et qui m’assurent le contraire de ce que vous m’avez mandé être en ce livre, j’osais espérer qu’elles le pourraient aussi persuader à quelques autres, et que la vérité, expliquée par un esprit médiocre, devait être plus forte que le mensonge, fût-il maintenu par les plus habiles gens qui fussent au monde.

  Correspondance, année 1634, Au R. P. MERSENNE, 10 janvier 1634. (Les éditions contemporaines datent cette lettre d’avril 1634.).

Pour vos musiciens, tant habiles que vous les fassiez j’ai à vous dire derechef, qu’il est certain ou qu’ils se moquent, ou bien qu’ils n’ont jamais rien compris en la théorie de la musique.

  Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 8 juin 1642. ( Les éditions contemporaines datent cette lettre de juin 1642 sans préciser de jour.).

 De même qu’il faudrait répondre à celui qui dirait que chaque homme peut peindre un tableau aussi bien qu’Apelles, puisqu’il ne s’agit que des couleurs diversement appliquées, et que chacun peut les mêler en toutes sortes de manières, il faudrait, dis-je, répondre à cette personne-là, que, lorsque nous parlons de la peinture d’Apelles, nous ne considérons pas seulement en elle un certain mélange de couleurs, mais ce mélange qui est produit par l’art du peintre pour représenter certaines ressemblances des choses, mélange par conséquent qui ne peut être exécuté que par les plus habiles de l’art.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 18 août 1645.).

 et quoi qu’il en soit, on a sujet d’être satisfait en sa conscience, et de s’assurer que les opinions qu’on a, touchant la morale, sont les meilleures qu’on puisse avoir, lorsqu’au lieu de se laisser conduire aveuglément par l’exemple, on a eu soin de rechercher le conseil des plus habiles, et qu’on a employé toutes les forces de son esprit à examiner ce qu’on devait suivre.

  Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 12 mai 1647 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1647.).

 Mais, parce que cet homme n’est pas habile, et que même la plupart de ses écoliers se moquaient de ses médisances, les amis que j’ai à Leyde ne daignaient pas seulement m’avertir de ce qu’il faisait, jusques à ce que d’autres thèses ont aussi été faites par Trigl.

  Correspondance, année 1647, MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 novembre 1647.

Puisque j’ai déjà pris la liberté d’avertir votre altesse de la correspondance que j’ai commencé d’avoir en Suède, je pense être obligé de continuer, et de lui dire que j’ai reçu depuis peu des lettres de l’ami que j’ai en ce pays-là, par lesquelles il m’apprend que, la Reine ayant été à Upsal, où est l’académie du pays, elle avait voulu entendre une harangue du professeur en l’éloquence, qu’il estime pour le plus habile et le plus raisonnable de cette académie, et qu’elle lui avait donné pour son sujet à discourir du souverain bien de cette vie ;

descartes

« Correspondance, année 1634, Au R.

P.

MERSENNE, 10 janvier 1634.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre d'avril 1634.). Pour vos musiciens, tant habiles que vous les fassiez j'ai à vous dire derechef, qu'il est certain ou qu'ils se moquent, ou bien qu'ilsn'ont jamais rien compris en la théorie de la musique. Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 8 juin 1642.

( Les éditions contemporaines datent cette lettre de juin 1642 sans préciser de jour.). De même qu'il faudrait répondre à celui qui dirait que chaque homme peut peindre un tableau aussi bien qu'Apelles, puisqu'il nes'agit que des couleurs diversement appliquées, et que chacun peut les mêler en toutes sortes de manières, il faudrait, dis-je,répondre à cette personne-là, que, lorsque nous parlons de la peinture d'Apelles, nous ne considérons pas seulement en elle uncertain mélange de couleurs, mais ce mélange qui est produit par l'art du peintre pour représenter certaines ressemblances deschoses, mélange par conséquent qui ne peut être exécuté que par les plus habiles de l'art. Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 18 août 1645.). et quoi qu'il en soit, on a sujet d'être satisfait en sa conscience, et de s'assurer que les opinions qu'on a, touchant la morale, sontles meilleures qu'on puisse avoir, lorsqu'au lieu de se laisser conduire aveuglément par l'exemple, on a eu soin de rechercher leconseil des plus habiles, et qu'on a employé toutes les forces de son esprit à examiner ce qu'on devait suivre. Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 12 mai 1647 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1647.). Mais, parce que cet homme n'est pas habile, et que même la plupart de ses écoliers se moquaient de ses médisances, les amisque j'ai à Leyde ne daignaient pas seulement m'avertir de ce qu'il faisait, jusques à ce que d'autres thèses ont aussi été faites parTrigl. Correspondance, année 1647, MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 novembre 1647. Puisque j'ai déjà pris la liberté d'avertir votre altesse de la correspondance que j'ai commencé d'avoir en Suède, je pense êtreobligé de continuer, et de lui dire que j'ai reçu depuis peu des lettres de l'ami que j'ai en ce pays-là, par lesquelles il m'apprendque, la Reine ayant été à Upsal, où est l'académie du pays, elle avait voulu entendre une harangue du professeur en l'éloquence,qu'il estime pour le plus habile et le plus raisonnable de cette académie, et qu'elle lui avait donné pour son sujet à discourir dusouverain bien de cette vie ;. »

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