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Le terme "hiver" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 10/07/2010

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descartes

DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

 et comme je retournais du couronnement de l’empereur vers l’armée, le commencement de l’hiver m’arrêta en un quartier où, ne trouvant aucune conversation qui me divertît, et n’ayant d’ailleurs, par bonheur, aucuns soins ni passions qui me troublassent, je demeurais tout le jour enfermé seul dans un poêle, où j’avais tout le loisir de m’entretenir de mes pensées.

  DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.

 Et d’autant que j’espérais en pouvoir mieux venir à bout, en conversant avec les hommes, qu’en demeurant plus longtemps renfermé dans le poêle où j’avais eu toutes ces pensées, l’hiver n’était pas encore bien achevé que je me remis à voyager.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

 Il y a environ trente ans, qu’un nommé Jacques Métius, de la ville d’Alcmar en Hollande, homme qui n’avait jamais étudié, bien qu’il eût un père et un frère qui ont fait profession des mathématiques, mais qui prenait particulièrement plaisir à faire des miroirs et verres brûlants, en composant même l’hiver avec de la glace, ainsi que l’expérience a montré qu’on en peut faire, ayant à cette occasion plusieurs verres de diverses formes, s’avisa par bonheur de regarder au travers de deux, dont l’un était un peu plus épais au milieu qu’aux extrémités, et l’autre au contraire beaucoup plus épais aux extrémités qu’au milieu, et il les appliqua si heureusement aux deux bouts d’un tuyau, que la première des lunettes dont nous parlons, en fut composée.

  LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

 De plus il faut penser que la matière subtile qui remplit les intervalles qui sont entre les parties de ces corps est de telle nature qu’elle ne cesse jamais de se mouvoir çà et là grandement vite, non point toutefois exactement de même vitesse, en tous lieux et en tous temps, mais qu’elle se meut communément un peu plus vite vers la superficie de la terre, qu’elle ne fait au haut de l’air où sont les nues, et plus vite vers les lieux proches de l’équateur que vers les pôles, et au même lieu plus vite l’été que l’hiver et le jour que la nuit.

 Car il suit de là que les rayons du soleil,, tant droits que réfléchis, la doivent agiter davantage le jour que la nuit, et l’été que l’hiver, et sous l’équateur que sous les pôles, et contre la terre que vers les nues.

 Et ceci fait aussi qu’elle est ordinairement le moins subtile aux lieux et aux temps où elle est le plus agitée, comme vers la superficie de la terre que vers les nues, et sous l’équateur que sous les pôles, et en été qu’en hiver, et de jour que de nuit.

 mais que, lorsqu’elle n’est pas plus agitée, ni moins subtile, qu’elle a coutume d’être en ces quartiers au haut de l’air, ou qu’elle y est quelquefois en hiver contre la terre, elle n’a point assez de force pour les plier et agiter en cette façon, ce qui est cause qu’elles s’arrêtent confusément jointes et posées l’une sur l’autre, et ainsi qu’elles composent un corps dur, à savoir de la glace ;

  LES METEORES, DISCOURS SECOND, DES VAPEURS ET DES EXHALAISONS.

 comme vous voyez qu’en hiver le froid fait paraître l’haleine ou la sueur des chevaux échauffés, sous la forme d’une grosse fumée fort épaisse et obscure ;

  LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.

 ni en hiver, encore que l’air y soit assez froid ;

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

 Et parce qu’elle ne tombe quasi jamais qu’en été, ceci vous assurera que les nues peuvent être pour lors composées de parcelles de glace aussi bien que l’hiver.

 Mais la raison qui empêche qu’il ne peut guère tomber en hiver de telle grêle, au moins dont les grains soient un peu gros, est qu’il n’arrive guère assez de chaleur jusqu’aux nues pour cet effet, sinon lorsqu’elles sont si basses que leur matière, étant fondue ou presque fondue, n’aurait pas le temps de se geler derechef avant que d’être descendue jusqu’à terre.

Mais, afin que vous ne pensiez pas que je n’en parle que par opinion, je vous veux faire ici le rapport d’une observation que j’en ai faite l’hiver passé 1635.

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S’ALLUMENT EN L’AIR.

 Ensuite de quoi, on peut entendre pourquoi il tonne plus rarement en ces quartiers l’hiver que l’été ;

  LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu’on voit quelquefois autour des astres.

 Même à cause qu’il est besoin de quelque chaleur, pour faire que de blanches qu’elles sont au commencement elles deviennent transparentes, ainsi qu’il est requis à cet effet, il est vrai semblable que l’été y est plus propre que l’hiver.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 37.

Ensuite de quoi il n’est pas besoin que j’explique comment on peut entendre par cette hypothèse que se font les jours et les nuits, les étés et les hivers, le croissant et le décours de la lune, les éclipses, les stations et rétrogradations des planètes, l’avancement des équinoxes, la variation qu’on remarque en l’obliquité de l’écliptique, et choses semblables ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 155.

On n’admirera point aussi que l’essieu sur lequel la terre fait son tour en un jour ne soit pas parallèle à celui de l’écliptique sur lequel elle fait son tour en un an, et que leur inclination, qui fait la différence de l’été et de l’hiver, soit de plus de vingt-trois degrés.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 38.

 Et parce que les actions de la lumière et de la chaleur ont contribué à faire monter et descendre ces parties du troisième élément qui se sont jointes au corps E, celles qui s’y sont jointes en chaque lieu durant l’été ou durant le jour ont été autrement disposées que celles qui s’y sont jointes l’hiver ou la nuit ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 40.

 de façon que, se trouvant enfermées entre les deux corps durs C et E, plusieurs étaient contraintes de passer par les pores du corps E pour monter vers B, lesquelles par après, pendant l’hiver, descendaient derechef vers D par le moyen de leur pesanteur, à cause que leur agitation était moindre.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 59.

 et enfin que les terres situées vers l’équateur sont autrement échauffées que celles qui en sont fort loin, et que la vicissitude, tant des jours et des nuits que des étés et des hivers, cause aussi en cela de la diversité.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

 Je me souviens seulement de deux, qui sont de me mander si Monsieur De Balzac ou Monsieur Seillon seraient cet hiver à Paris :

  Correspondance, année 1631, A Monsieur DE BALZAC, 15 mai 1631. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 5 mai 1631.).

 Que si vous craignez les hivers du Septentrion, dites-moi quelles ombres, quel éventail, quelles fontaines vous pourraient si bien préserver à Rome des incommodités de la chaleur, comme un poêle et un grand feu vous exempteront ici d’avoir froid ?

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

 Mais si vous ne lui avez pas encore envoyé votre livre latin, il n’est pas besoin que vous le fassiez, car je crois qu’il l’a déjà, aussi bien que le français, lequel il m’avait prêté cet hiver, et j’y ai trouvé plusieurs observations que j’estime.

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

Au reste, mon Révérend Père, j’ai à vous dire que je me suis proposé une étude pour le reste de cet hiver, qui ne souffre aucune distraction ;

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 15 novembre 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.).

 et j’ai été un hiver à Amsterdam, que j’allais quasi tous les jours en la maison d’un boucher, pour lui voir tuer des bêtes, et faisais apporter de là en mon logis les parties que je voulais anatomiser plus à loisir ;

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date. (Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640).

 Pour moi, avant que je vinsse en ce pays pour y chercher la solitude, je passai un hiver en France à la campagne où je fis mon apprentissage, et si j’étais engagé en quelque train de vie dans lequel mon indisposition ne me permit pas de persister longtemps, je ne voudrais point dissimuler cette indisposition, mais plutôt la faire paraître plus grande qu’elle ne serait, afin de me pouvoir dispenser honnêtement de toutes les actions qui lui pourraient nuire, et ainsi, prenant mes aises peu à peu, de parvenir par degrés à une entière liberté.

  Correspondance, année 1646, A Monsieur CHANUT, 6 mars 1646.

 La rigueur extraordinaire de cet hiver m’a obligé à faire souvent des souhaits pour votre santé et pour celle de tous les vôtres ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 décembre 1646.

 Ainsi votre altesse a très grande raison de ne vouloir pas user de remèdes pour ce sujet, principalement à l’entrée de l’hiver, qui est le temps le plus dangereux ;

  Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 12 mai 1647 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1647.).

Encore que je pourrai trouver des occasions qui me convieront à demeurer en France, lorsque j’y serai, il n’y en aura toutefois aucune qui ait la force de m’empêcher que je ne revienne avant l’hiver, pourvu que la vie et la santé me demeurent, puisque la lettre que j’ai eu l’honneur de recevoir de votre altesse me fait espérer que vous retournerez à La Haye vers la fin de l’été.

  Correspondance, année 1648, A MADAME LA PRINCESSE PALATINE, 1er février (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 31 janvier 1648.).

 Au reste, je considère ce qui me reste de cet hiver, comme le temps le plus tranquille que j’aurai peut-être de ma vie ;

 La raison qui me fait craindre d’avoir ci-après moins de loisir, est que je suis obligé de retourner en France l’été prochain, et d’y passer l’hiver qui vient ;

  Correspondance, année 1649, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 31 mars 1649.

 je viens d’en recevoir derechef, par lesquelles je suis convié, de la part de la Reine, d’y faire un voyage à ce printemps, afin de pouvoir revenir avant l’hiver.

 Je fais mon compte de passer l’hiver en ce pays-là, et de n’en revenir que l’année prochaine.

  Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, 31 mars 1649.

 Mais, parce que vous ne me prescrivez aucun temps, et que vous ne le proposez que comme une promenade, dont je pourrais être de retour dans cet été, j’ai pensé qu’il serait malaise que je pusse donner grande satisfaction à sa majesté en si peu de temps, et qu’elle aura peut-être plus agréable que je prenne mes mesures plus longues, et fasse mon compte de passer l’hiver à Stockholm.

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« Mais la raison qui empêche qu'il ne peut guère tomber en hiver de telle grêle, au moins dont les grains soient un peu gros, est qu'iln'arrive guère assez de chaleur jusqu'aux nues pour cet effet, sinon lorsqu'elles sont si basses que leur matière, étant fondue oupresque fondue, n'aurait pas le temps de se geler derechef avant que d'être descendue jusqu'à terre. Mais, afin que vous ne pensiez pas que je n'en parle que par opinion, je vous veux faire ici le rapport d'une observation que j'enai faite l'hiver passé 1635. LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S'ALLUMENT EN L'AIR. Ensuite de quoi, on peut entendre pourquoi il tonne plus rarement en ces quartiers l'hiver que l'été ; LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu'on voit quelquefois autour des astres. Même à cause qu'il est besoin de quelque chaleur, pour faire que de blanches qu'elles sont au commencement elles deviennenttransparentes, ainsi qu'il est requis à cet effet, il est vrai semblable que l'été y est plus propre que l'hiver. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

37. Ensuite de quoi il n'est pas besoin que j'explique comment on peut entendre par cette hypothèse que se font les jours et les nuits,les étés et les hivers, le croissant et le décours de la lune, les éclipses, les stations et rétrogradations des planètes, l'avancementdes équinoxes, la variation qu'on remarque en l'obliquité de l'écliptique, et choses semblables ; LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

155. On n'admirera point aussi que l'essieu sur lequel la terre fait son tour en un jour ne soit pas parallèle à celui de l'écliptique surlequel elle fait son tour en un an, et que leur inclination, qui fait la différence de l'été et de l'hiver, soit de plus de vingt-trois degrés. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

38. Et parce que les actions de la lumière et de la chaleur ont contribué à faire monter et descendre ces parties du troisième élémentqui se sont jointes au corps E, celles qui s'y sont jointes en chaque lieu durant l'été ou durant le jour ont été autrement disposéesque celles qui s'y sont jointes l'hiver ou la nuit ; LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

40. de façon que, se trouvant enfermées entre les deux corps durs C et E, plusieurs étaient contraintes de passer par les pores ducorps E pour monter vers B, lesquelles par après, pendant l'hiver, descendaient derechef vers D par le moyen de leur pesanteur,à cause que leur agitation était moindre. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

59. et enfin que les terres situées vers l'équateur sont autrement échauffées que celles qui en sont fort loin, et que la vicissitude, tantdes jours et des nuits que des étés et des hivers, cause aussi en cela de la diversité. Correspondance, année 1630, AU R.

P.

MERSENNE, 25 février 1630. Je me souviens seulement de deux, qui sont de me mander si Monsieur De Balzac ou Monsieur Seillon seraient cet hiver à Paris : Correspondance, année 1631, A Monsieur DE BALZAC, 15 mai 1631.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 5 mai 1631.). Que si vous craignez les hivers du Septentrion, dites-moi quelles ombres, quel éventail, quelles fontaines vous pourraient si bienpréserver à Rome des incommodités de la chaleur, comme un poêle et un grand feu vous exempteront ici d'avoir froid ? Correspondance, année 1638, AU R.

P.

MERSENNE, 27 mai 1638.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).. »

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