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Le terme "hypothèse" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 10/07/2010

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descartes

Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.

 Quel inconvénient y a-t-il donc à ce qu’au lieu d’admettre une hypothèse inutile, et sans nier de la couleur ce qu’il plaît aux autres d’en penser, nous ne la considérions qu’en tant que figurée, et que nous concevions la différence qui existe entre le blanc, le bleu et le rouge, etc.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle treizième.

 b, dans l’hypothèse, étant deux fois plus gros que a, d’une longueur égale, et tendu par un poids double ;

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XII, Du flux et du reflux de la mer.

 en sorte que la lune, qui demeure toujours comme attachée à sa superficie extérieure, se doit mouvoir un peu plus vite, et s’écarter moins de sa route, et ensuite être cause que les flux et reflux de la mer soient beaucoup plus grands lorsqu’elle est vers B, où elle est pleine, et vers D, où elle est nouvelle, que lorsqu’elle est vers A et vers C, où elle n’est qu’à demi pleine, qui sont des particularités que les astronomes observent aussi toutes semblables en la vraie lune, bien qu’ils n’en puissent peut-être pas si facilement rendre raison par les hypothèses dont ils se servent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 15.

 A cette fin les astronomes ont inventé trois différentes hypothèses ou suppositions, qu’ils ont seulement tâché de rendre propres à expliquer tous les phénomènes, sans s’arrêter particulièrement à examiner si elles étaient avec cela conformes à la vérité.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 17.

 de sorte que Tycho n’a pas eu sujet de la changer, sinon parce qu’il essayait d’expliquer comment la chose était en effet, et non pas seulement par hypothèse.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 19.

C’est pourquoi, sans être en rien différent de ces deux, excepté en cela seul que j’aurai plus de soin que Copernic de ne point attribuer de mouvement à la terre, et que je tâcherai de faire que mes raisons sur ce sujet soient plus vraies que celles de Tycho, je proposerai ici l’hypothèse qui me semble être la plus simple de toutes et la plus commode, tant pour connaître les phénomènes que pour en rechercher les causes naturelles.

 Et cependant j’avertis que je ne prétends point qu’elle soit reçue comme entièrement conforme à la vérité, mais seulement comme une hypothèse ou supposition qui peut être fausse.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 37.

Ensuite de quoi il n’est pas besoin que j’explique comment on peut entendre par cette hypothèse que se font les jours et les nuits, les étés et les hivers, le croissant et le décours de la lune, les éclipses, les stations et rétrogradations des planètes, l’avancement des équinoxes, la variation qu’on remarque en l’obliquité de l’écliptique, et choses semblables ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 38.

Mais je dirai encore ici en peu de mots comment par l’hypothèse de Tycho [Brahé], qui est reçue communément par ceux qui rejettent celle de Copernic, on attribue plus de mouvement à la terre que par l’autre.

 Et ainsi, par leur hypothèse, la raison pour laquelle on doit attribuer le mouvement au ciel et le repos à la terre est imaginaire et ne dépend que de leur fantaisie ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 39.

De plus, suivant l’hypothèse de Tycho, le soleil faisant un circuit tous les ans autour de la terre emporte avec soi non seulement Mercure et Vénus, mais encore Mars, Jupiter et Saturne, qui sont plus éloignés de lui que n’est la terre, ce qu’on ne saurait concevoir dans un ciel liquide, comme ils le supposent, si la matière du ciel qui est entre le soleil et ces astres n’est emportée tout ensemble avec eux, et que cependant la terre, par une force particulière et différente de celle qui transporte ainsi le ciel, se sépare des parties de cette matière qui la touchent immédiatement, et qu’elle décrive un cercle au milieu d’elles.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 40.

On peut ici proposer une difficulté contre mon hypothèse, à savoir, que, puisque le soleil garde toujours une même situation à l’égard des étoiles fixes, il est donc nécessaire que la terre qui tourne autour de lui approche de ces étoiles et s’en éloigne aussi de tout l’intervalle qui est compris en ce grand cercle qu’elle décrit en faisant sa route d’une année ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 44.

 et afin que chacun soit libre d’en penser ce qu’il lui plaira, je désire que ce que j’écrirai soit seulement pris pour une hypothèse, laquelle est peut-être fort éloignée de la vérité ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 1.

Bien que je ne veuille point que l’on se persuade que les corps qui composent ce monde visible aient jamais été produits en la façon que j’ai décrite, ainsi que j’ai ci-dessus averti, je suis néanmoins obligé de retenir encore ici la même hypothèse pour expliquer ce qui est sur la terre, afin que, si je montre évidemment, ainsi que j’espère faire, qu’on peut par ce moyen donner des raisons très intelligibles et certaines de toutes les choses qui s’y remarquent, et qu’on ne puisse faire le semblable par aucune autre invention, nous ayons sujet de conclure que, bien que le monde n’ait pas été fait au commencement en cette façon, et qu’il ait été immédiatement créé de Dieu, toutes les choses qu’il contient ne laissent pas d’être maintenant de même nature que si elles avaient été ainsi produites.

  Correspondance, année 1632, AU R. P. MERSENNE, Avril 1632. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.).

 Si quelqu’un de cette humeur voulait entreprendre d’écrire l’histoire des apparences célestes selon la méthode de Verulamius, et que, sans y mettre aucune raison ni hypothèse, il nous décrivît exactement le ciel, tel qu’il paraît maintenant, quelle situation a chaque étoile fixe au respect de ses voisines, quelle différence ou de grosseur, ou de couleur, ou de clarté, ou d’être plus ou moins étincelante, etc.

  Correspondance, année 1634, Au R. P. MERSENNE, 10 janvier 1634. (Les éditions contemporaines datent cette lettre d’avril 1634.).

 quamvix hypothetico a se illam proposi simularet, en sorte qu’ils semblent même défendre qu’on se serve de cette hypothèse en l’astronomie ;

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

 A quoi je réponds que ces choses-là ne se comprennent jamais entre cette sorte de suppositions ou hypothèses dont j’ai parlé , et que je les ai clairement désignées, en disant qu’on en peut tirer des conséquences très vraies et très assurées, encore qu’elles soient fausses ou incertaines.

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

Pour ce qui est de la lumière, si vous prenez garde à la troisième page de la Dioptrique, vous verrez que j’ai mis là expressément que je n’en parlerai que par hypothèse, et en effet, à cause que le traité qui contient tout le corps de ma physique porte le nom De la Lumière, et qu’elle est la chose que j’y explique le plus amplement et le plus curieusement de toutes, je n’ai point voulu mettre ailleurs les mêmes choses que là, mais seulement en représenter quelque idée par des comparaisons et des ombrages, autant qu’il m’a semblé nécessaire pour le sujet de la Dioptrique.

  Correspondance, année 1643, A Monsieur DE BUITENDIJCH, 1643.

 Mais d’attribuer aux faux dieux, c’est-à-dire ou aux malins esprits, ou aux idoles ou aux autres sortes de divinités faussement imaginées par l’erreur de notre entendement (car toutes ces choses dans la sainte Écriture sont souvent appelées du nom de dieux), et même aussi au vrai Dieu, lorsqu’il n’est que confusément connu, de lui attribuer, dis-je, par hypothèse, quelque chose de faux, ce peut être bien ou mal fait, selon que la fin pour laquelle on fait cette supposition est bonne ou mauvaise.

 Car tout ce qui est ainsi feint et attribué par hypothèse n’est pas pour cela assuré par la volonté comme vrai, mais seulement proposé à l’entendement pour être examiné, et partant il ne contient en soi aucune raison formelle de malice ou de bonté ;

descartes

« Mercure et Vénus, mais encore Mars, Jupiter et Saturne, qui sont plus éloignés de lui que n'est la terre, ce qu'on ne sauraitconcevoir dans un ciel liquide, comme ils le supposent, si la matière du ciel qui est entre le soleil et ces astres n'est emportée toutensemble avec eux, et que cependant la terre, par une force particulière et différente de celle qui transporte ainsi le ciel, se séparedes parties de cette matière qui la touchent immédiatement, et qu'elle décrive un cercle au milieu d'elles. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

40. On peut ici proposer une difficulté contre mon hypothèse, à savoir, que, puisque le soleil garde toujours une même situation àl'égard des étoiles fixes, il est donc nécessaire que la terre qui tourne autour de lui approche de ces étoiles et s'en éloigne aussi detout l'intervalle qui est compris en ce grand cercle qu'elle décrit en faisant sa route d'une année ; LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

44. et afin que chacun soit libre d'en penser ce qu'il lui plaira, je désire que ce que j'écrirai soit seulement pris pour une hypothèse,laquelle est peut-être fort éloignée de la vérité ; LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

1. Bien que je ne veuille point que l'on se persuade que les corps qui composent ce monde visible aient jamais été produits en lafaçon que j'ai décrite, ainsi que j'ai ci-dessus averti, je suis néanmoins obligé de retenir encore ici la même hypothèse pourexpliquer ce qui est sur la terre, afin que, si je montre évidemment, ainsi que j'espère faire, qu'on peut par ce moyen donner desraisons très intelligibles et certaines de toutes les choses qui s'y remarquent, et qu'on ne puisse faire le semblable par aucune autreinvention, nous ayons sujet de conclure que, bien que le monde n'ait pas été fait au commencement en cette façon, et qu'il ait étéimmédiatement créé de Dieu, toutes les choses qu'il contient ne laissent pas d'être maintenant de même nature que si elles avaientété ainsi produites. Correspondance, année 1632, AU R.

P.

MERSENNE, Avril 1632.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.). Si quelqu'un de cette humeur voulait entreprendre d'écrire l'histoire des apparences célestes selon la méthode de Verulamius, etque, sans y mettre aucune raison ni hypothèse, il nous décrivît exactement le ciel, tel qu'il paraît maintenant, quelle situation achaque étoile fixe au respect de ses voisines, quelle différence ou de grosseur, ou de couleur, ou de clarté, ou d'être plus oumoins étincelante, etc. Correspondance, année 1634, Au R.

P.

MERSENNE, 10 janvier 1634.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre d'avril 1634.). quamvix hypothetico a se illam proposi simularet, en sorte qu'ils semblent même défendre qu'on se serve de cette hypothèse enl'astronomie ; Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638. A quoi je réponds que ces choses-là ne se comprennent jamais entre cette sorte de suppositions ou hypothèses dont j'ai parlé ,et que je les ai clairement désignées, en disant qu'on en peut tirer des conséquences très vraies et très assurées, encore qu'ellessoient fausses ou incertaines. Correspondance, année 1638, A UN R.

P.

JESUITE, 24 janvier 1638.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638). Pour ce qui est de la lumière, si vous prenez garde à la troisième page de la Dioptrique, vous verrez que j'ai mis là expressémentque je n'en parlerai que par hypothèse, et en effet, à cause que le traité qui contient tout le corps de ma physique porte le nom Dela Lumière, et qu'elle est la chose que j'y explique le plus amplement et le plus curieusement de toutes, je n'ai point voulu mettreailleurs les mêmes choses que là, mais seulement en représenter quelque idée par des comparaisons et des ombrages, autant qu'ilm'a semblé nécessaire pour le sujet de la Dioptrique. Correspondance, année 1643, A Monsieur DE BUITENDIJCH, 1643.. »

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