Lecture analytique n°7 : Candide, chapitre 1 « Le château de TTT ».

Ecrivain et philosophe français, Voltaire incarne l’esprit contestataire et ambitieux du siècle des Lumières. Son œuvre (Traité sur la Tolérence, les lettres philosophiques….) est marquée par une profonde ironie mise au service de son combat contre les inégalités et intolérances. Candide publié en 1759, fut certainement son conte le plus connu. Chassé du château TTT, le jeune héros éponyme devra vivre de multiples aventures qui le feront murir avant de retrouver Cunégonde. Dans ce 1^er chapitre, le lecteur attend qu’on lui fournisse toutes les informations nécessaires à sa lecture.

En quoi cet incipit relève-t-il du comte philosophique ?          Nous verrons tout d’abord que cet incipit présente de nombreuses similitudes avec le conte traditionnel, puis nous montrerons qu’il se rattache au conte philosophique par sa dimension satirique.

I-                  Le conte traditionnel : 1-  L’énonciation :

-         Le conte s’ouvre (l :1) sur il y avait en Westphalie       inscrit le texte dans le genre du conte. De plus l’histoire est relatée à l’imparfait. On connait la date qu’au chapitre 5.  

-         L’histoire se passe en Westphalie       petite province peu connue       mystérieuse. Elle se passe aussi dans un château : lieu typique des contes. Le texte multiplie me vocabulaire mélioratif, superlatif (un des plus puissant ; plus beau des châteaux ; meilleurs des mondes)      on décrit un monde idéal qui est typique des contes. Cependant il s’agit du château de TTT       la longueur du mot et l’allitération en T : comique, mais donne aussi un côté inquiétant Thunder : tonner      qlq chose de grave. Ce mot fonctionne comme une prolepse de la colère du baron quand il chassera Candide.  

-          Le récit est raconté à la 3^e personne par un narrateur externe avec un point de vue omniscient. Il sait tout voit tout, se permet d’intervenir.      Enonciation typique du conte.

              2-  Les personnages :

Comme dan tous les contes les personnages portent des noms évocateurs et fortement stylisés.  

-         Candide : narrateur explique son prénom (Candidus,a,um : blanc, innocent) par son physique « sa physionomie a annoncé son âme « et caractère « mœurs les plus douces, esprit le plus simple «      personnage naïf, innocent, regard naïf sur le monde : dernier paragraphe point de vue change il devient interne ; il y a une hiérarchie du bonheur (noblesse ; amour ; savoir). Son admiration est suggérée par les hyperboles. La dernière phrase montre son manque d’expériences.

Tous les autres personnages, se définissent par rapport à Candide : Pangloss occuperait la place d’adjuvant (guide, savoir, oracle). Les opposant seraient le baron et la baronne avec leur prétention nobulaire et d’emblée l’intrigue se dégage : Candide doit retrouver Cunégonde. Nous sommes donc avec tout les éléments caractéristiques du conte, si celui-ci a pour 1^er objectif de nous distraire, de nombreux événements relève de la satire.

II-               La satire du conte philosophique. 1-   Critique de la noblesse.

-         Commence par une critique de la mère Candide, prétention nobulaire, refuse d’épouser un homme pas assez de richesse pour elle (ironie « que «).  

-         Baron : superlatif montre importance insiste sur le titre de noblesse. Une phrase ironique insiste sur « un «     richesse banale. L’accumulation s’inscrit dans le burlesque : prends éléments de la vie quotidienne, multiples utilisation pour une chose.  

-         Baronne : est caractérisée par son poids (environ 350 livres) comique vient de environ et rapport poids/considérations. Le détail est aussi polémique (seul nobles sont obèses). D’ailleurs Cunégonde est caractérisée par une gradation qui peut renvoyer à la beauté mais aussi à la nourriture. La noblesse pas épargnée, Candide s’en détache par le statut aldutaire

              2- Une critique philosophique.

Pangloss vient du grec : toute la langue. On attend de lui qu’il soit savant et éloquent. Il enseigne la métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie : Ce néologisme voltairien est une hyperbole comique : science homme-science dieu-science univers-nigaux      savoir de Pangloss  farce.

En outre, il se révèle un piètre orateur. Il ne fait que répéter la doctrine de Leibniz même si il utilise la méthode habituel de l’argumentation ses arguments sont invalides, inadaptés (raisonnements inversés). De plus il emprunte ses exemples à la vie quotidienne. Le terme sottise est ironique Voltaire l’incarne à Pangloss.

L’incipit de Candide rempli son rôle informatif : présente les personnages, leur liens, le cadres spatio-temporelle et l’intrigue qui sont ceux du conte. Voltaire se donne pour 1^er objectif de nous distraire en suivant les aventures du héros éponyme. Mais très vite, il laisse place à une profonde satire qui sert ses idées de philosophie des Lumières et il critique les travers de la noblesse et des philosophes. Ce procédé qui consiste à divertir est utilisé dans d’autres œuvres. Microméga , Zadig.