Les indicateurs biologiques: on utilise deux méthodes, celle des indices biotiques ou celle dite des saprobies

Du fait que les organismes vivant dans l'eau se montrent très sensibles aux actions du milieu, particulièrement à celles de l'oxygène, du gaz carbonique, des composés minéraux et organiques, on a songé à utiliser certains de ces êtres comme indicateurs de pollution. Mais, bien plus que les espèces prises isolément, leurs associations (biocénoses) donnent des indications valables; la seule présence d'une espèce, considérée comme caractéristique, sans appréciation du nombre d'individus à l'unité de surface, ne semble pas significative: les formes de la zone polluée peuvent en effet se rencontrer en des micro-habitats de la zone propre, toutefois en petit nombre. De même, des organismes sensibles à la pollution sont susceptibles de vivre, dans certaines conditions de température et d'oxygénation favorables, dans des milieux relativement souillés; mais, là encore, ils ne sont pas en grande quantité et leur présence n'est que momentanée. Cependant le dénombrement, en différents pointe d'un cours d'eau, de formes caractéristiques (espèce, genre, parfois famille ou ordre) a-t-il le plus grand intérêt pour déterminer l'étendue d'une pollution. Au début du siècle, Kolkwitz et Marson, se fondant seulement sur des indicateurs spécifiques, ont créé dans les cours d'eau des zones de saprobies: pligosaprobe (pure), mésosaprobe (moyennement polluée), polysaprobe (très polluée). On préfère maintenant utiliser, du moins en France, la méthode dite des indices biotiques pour caractériser une pollution. Pour cela on détermine le groupe zoologique de référence (groupe faunistique), puis on dénombre le nombre d'unités systématiques présentes: espèce, genre, famille ou même ordre. Un tableau standard permet d'apprécier la valeur du cours d'eau exprimée par un indice biotique déterminé de 0 à 10, d'après le nombre total d'unités systématiques présentes ou absentes dans le groupe faunistique de référence. Exemple: si, dans une biocénose, appartenant au groupe faunistique des Trichoptères àiourreaux, on compte 17 unités systématiques, on en déduit un indice biotique de 9: la rivière est de bonne qualité.