Les nurseries animales des zoos: on y élève avec soin les jeunes abandonnés

Tout comme en liberté, il arrive qu'une mère ne sache, ne puisse ou ne veuille soigner son nouveau-né en captivité. Plusieurs motifs peuvent être la cause d'un tel comportement. Si le petit ne réagit pas, dès sa naissance, selon des normes fixées par l'instinct héréditaire, les réactions maternelles normales ne pourront avoir lieu et la mère ne parviendra pas à reconnaître son nouveau-né. Considéré comme un étranger, il sera alors délaissé, tué et parfois mangé. D'autre part, à la suite d'une maladie, la mère peut se trouver dans l'impossibilité de nourrir son petit, ou encore avoir une attitude intentionnelle de rejet, consécutive à différents troubles dus à la naissance (trop longue durée de mise bas, grande faiblesse, malformation, etc.). Prélevé à temps et bien soigné, un tout jeune animal a des chances en ces cas de pouvoir grandir et s'épanouir normalement dans un zoo. Les nouveau-nés — et plus particulièrement ceux des singes et des félins — sont gardés tout d'abord dans des couveuses identiques à celles que l'on utilise dans les maternités. L'alimentation de ces nourrissons s'effectue jour et nuit, à intervalles fréquents, avec du lait de remplacement dont la composition est aussi proche que possible de celui de la mère. Certains nouveau-nés sont parfois si petits et leur bouche si étroite qu'il est nécessaire d'utiliser des pipettes terminées par un compte-gouttes, jusqu'à ce qu'ils soient devenus capables de boire au biberon et plus tard dans des récipients appropriés. Devenus plus grands et turbulents, les animaux sont alors placés dans une nursery parfaitement équipée. Un personnel spécialisé s'occupe d'eux en permanence. Les jeunes anthropoïdes, pris en charge par des nurses, reçoivent des soins hygiéniques identiques aux nouveau-nés humains et c'est généralement un pédiatre qui remplace l'habituel vétérinaire. Chaque jour, plusieurs heures de jeux et d'activité sont prévues; leur importance est primordiale pour le développement et la stabilité psychique des jeunes animaux. Au fur et à mesure de leur développement, le régime alimentaire se rapproche de celui des adultes.