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« Le biologique ignore le culturel. De tout ce que l'homme a appris, éprouvé, ressenti au long des siècles, rien ne s'est déposé dans son organisme... Chaque génération doit refaire tout l'apprentissage... Là gît la grande différence des civilisations humaines avec les civilisations animales. De jeunes fourmis isolées de la fourmilière refont d'emblée une fourmilière parfaite. Mais de jeunes humains séparés de l'humanité ne pourraient reprendre qu'à la base l'édification de la cité hum

Publié le 17/01/2022

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fourmi
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« archaïques de cette même civilisation, dont les vestiges trouvés dans les grottes de France ou d’Espagne attestent la similarité ? C’est là surtout que le faux évolutionnisme s’est donné libre cours. Des civilisations disparues nous ne connaissons que certains aspects, et ceux-ci sont d’autant moins nombreux que la civilisation considérée est plus ancienne, puisque les aspects connus sont ceux-là seuls qui ont pu survivre aux destructions du temps.

Le procédé consiste donc à prendre la partie pour le tout, à conclure du fait que certains aspects de deux civilisations (l’une actuelle, l’autre disparue) offrent des ressemblances, à l’analogie de tous les aspects. Les progrès accomplis par l’humanité depuis ses origines sont si manifestes et si éclatants que toute tentative pour les discuter se réduirait à un exercice de rhétorique.

Et pourtant, il n’est pas si facile qu’on le croit de les ordonner en une série régulière et continue. On doit distinguer avec soin la transmission d’une technique d’une génération à une autre, qui se fait toujours avec une aisance relative grâce à l’observation et à l’entraînement quotidien, et la création ou l’amélioration des techniques au sein de chaque génération. Celles-ci supposent toujours la même puissance imaginative et les mêmes efforts acharnés de la part de certains individus, quelle que soit la technique particulière qu’on ait en vue.

Les sociétés que nous appelons primitives ne sont pas moins riches en Pasteur que les autres. Malgré une dose d’imagination, d’invention, d’effort créateur dont nous avons tout lieu de supposer qu’il reste le même à travers l’histoire de l’humanité, cette combinaison ne détermine des mutations culturelles importantes qu’à certaines périodes et en certains lieux. Car, pour aboutir à ce résultat les facteurs purement psychologiques ne suffisent pas : ils doivent d’abord se trouver présents, avec une orientation similaire, chez un nombre suffisant d’individus pour que le créateur soit aussitôt assuré d’un public ; et cette condition dépend elle-même de la réunion d’un nombre considérable d’autres facteurs, de nature historique, économique et sociologique. La chance qu’a une culture de totaliser cet ensemble complexes d’inventions de tous ordres que nous appelons une civilisation est fonction du nombre et de la diversité des cultures avec lesquelles elle participe à l’élaboration – le plus souvent involontaire – d’une commune stratégie. L’exclusive fatalité, l’unique tare qui puisse affliger un groupe humain et l’empêcher de réaliser pleinement sa nature, c’est d’être seul.. »

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