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Les pirates de l'air étaient tranquillement installés aux Etats-Unis avec leurs familles

Publié le 17/01/2022

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11 septembre 2001 TROIS JOURS après les quatre attentats du 11 septembre, les autorités fédérales américaines ont procédé à la première arrestation formelle dans le cadre de l'enquête, désormais officiellement baptisée « Pentbomb », en plaçant en détention un homme interpellé jeudi 13 septembre à l'aéroport new-yorkais de JFK en possession d'une licence de pilote qui ne lui appartenait pas. Les neuf autres personnes interpellées le même jour à JFK et à l'aéroport de New York- La Guardia ont été relâchées. L'homme placé en détention, dont l'identité n'a pas été rendue publique, l'a été en vertu d'un mandat d'arrêt délivré par le parquet et permettant de l'interroger comme « témoin ». La licence de pilote qu'il avait sur lui était en fait celle de son frère. Le New York Times croyait savoir samedi qu'il s'agissait d'un homme lié à un frère d'Oussama Ben Laden. La police canadienne a également interpellé à l'aéroport de Toronto un suspect qu'elle pense lié aux activités terroristes aux Etats-Unis. L'Attorney General (ministre de la justice) John Ashcroft a par ailleurs annoncé qu'une liste d'une centaine de noms de gens avec lesquels les enquêteurs souhaitent entrer en contact a été communiquée à quelque 18 000 commissariats de police, à la Federal Aviation Administration (FAA), à la police des frontières et à toutes les agences du FBI. « Nous pensons que ces personnes peuvent être en possession d'informations utiles à l'enquête », a expliqué M. Ashcroft. Pour sa part, le directeur du FBI Robert Mueller a indiqué que les 7 000 agents de ses services mobilisés sur l'enquête Pentbomb suivaient quelque 36 000 pistes, dont 30 000 ont été ouvertes grâce à Internet, 3 800 grâce à des informations communiquées par téléphone et 2 400 par les antennes de la police fédérale. VISAS D'AFFAIRES Trente perquisitions avec mandats ont été effectuées, des centaines de personnes interrogées, des automobiles et des ordinateurs saisis, ainsi que les dossiers de plusieurs écoles de pilotage dans lesquelles avaient été inscrits certains des terroristes. Dans l'espoir de recueillir davantage d'informations, le FBI a rendu publiques les identités des dix-neuf pirates de l'air qui se trouvaient à bord des quatre avions détournés. Selon plusieurs médias américains, certains d'entre eux étaient connus des services de renseignement comme proches du réseau islamiste Al-Qaida d'Oussama Ben Laden. Tous ont des noms arabes, et sept d'entre eux avaient une formation de pilote, acquise aux Etats-Unis. Pour des raisons encore mystérieuses, les organisateurs des attentats avaient concentré quatre pilotes sur le vol AA 11, le premier à s'être écrasé sur le World Trade Center, alors que les commandos montés à bord des trois autres avions ne comportaient qu'un seul pilote par appareil. Selon les informations disponibles pour l'instant, la plupart des dix-neuf hommes vivaient aux Etats-Unis, certains avec des visas d'affaires (visas B), en Floride - où se trouvent beaucoup d'écoles de pilotage -, en Californie ou dans le New Jersey. L'ensemble de ces indices dresse un étonnant portrait d'un groupe d'hommes tranquillement installés, parfois même en famille, dans le pays au coeur duquel ils se préparent à frapper et bénéficiant des facilités de formation et d'entraînement qu'offrent les Etats-Unis. Deux des terroristes présumés auraient même suivi des cours dans des écoles militaires américaines, l'Ecole de langues de la défense et une école de guerre aérienne dans l'Alabama, a indiqué un responsable du Pentagone cité par l'AFP. Selon le sénateur Richard Shelby, membre de la commission du renseignement du Sénat, Atlanta, qui abrite l'aéroport le plus actif des Etats-Unis, par lequel transitent des milliers de vols intérieurs chaque jour, avait été envisagé comme cible d'un autre attentat le 11 septembre ; M. Shelby n'a pas voulu exclure de nouveaux attentats : « Même s'ils [les terroristes] disparaissent dans la nature pendant quelques semaines, cela ne veut pas dire qu'ils ne reviendront pas : ils reviendront. Ils reviendront jusqu'à ce que nous les détruisions », a-t-il dit.

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