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lois scolaires

Publié le 12/02/2013

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1   PRÉSENTATION

lois scolaires, ensemble de mesures législatives ayant permis, au cours du xixe siècle, une généralisation de l’enseignement scolaire en France.

En mettant en avant le principe d’égalité, la Révolution de 1789 a donné une impulsion décisive au projet d’égalisation des compétences culturelles, au premier rang desquelles s’imposent la lecture et l’écriture. En dépit de la succession des régimes, le xixe siècle réalise progressivement cet ambitieux programme culturel par une pléthore de lois scolaires, qui aboutissent à l’accroissement du nombre d’enfants scolarisés (de 1,1 million en 1820 à 5,3 millions en 1882) et à l’amélioration de la qualité de l’enseignement primaire.

2   LE RÔLE DE LA RESTAURATION ET DE LA MONARCHIE DE JUILLET

Paradoxalement, c’est la Restauration qui pose la première pierre de l’édifice, alors que la Révolution n’a suivi aucune réelle politique dans ce domaine et que l’Empire napoléonien a privilégié la constitution d’une élite compétente (universités, lycées). En effet, l’ordonnance du 29 février 1816 impose aux communes d’offrir gratuitement l’instruction primaire aux enfants indigents. Il y a alors 1 700 écoles primaires en France, partagées entre écoles confessionnelles et écoles mutuelles, mais le pays comporte 33 000 communes. Ces chiffres permettent de mesurer le chemin qui reste à parcourir pour que l’éducation se généralise réellement.

La loi Guizot du 28 juin 1833 donne une impulsion décisive au mouvement de scolarisation, car l’État s’en donne désormais les moyens financiers, accordant un budget de 1,5 million de francs à l’éducation. La qualité de l’enseignement et des locaux était, jusqu’alors, faible et misérable en bien des endroits. La loi stipule que toute commune de plus de 500 habitants doit financer une école primaire et salarier un instituteur. De plus, l’enseignement tend à s’uniformiser, sous l’impulsion d’un État qui se soucie désormais de la formation des instituteurs (écoles normales, inspecteurs), et publie des manuels scolaires.

3   LA DEUXIÈME MOITIÉ DU XIXE SIÈCLE : LA QUESTION RELIGIEUSE ET LA GRATUITÉ

La loi Falloux du 15 mars 1850, en favorisant le développement de l’enseignement confessionnel, attise la fracture entre laïcs et religieux sur la question scolaire. Par ailleurs, elle permet l’augmentation du traitement minimum des instituteurs et stimule le développement des écoles de filles. Au début des années 1880, Jules Ferry prolonge l’effort de gratuité et de développement des écoles entamé sous le second Empire par Victor Duruy (1867).

L’action de Ferry est à la fois une œuvre de démocratisation et de laïcisation. En Républicain, Jules Ferry remplace l’éducation religieuse par un enseignement civique et moral, repoussant la religion hors des murs d’une école désormais laïque (1882) ; les différentes lois Ferry donnent au nouveau régime les moyens de convertir les masses paysannes à la République par un vaste mouvement de construction de bâtiments scolaires (les palais scolaires), d’écoles normales, mais également, par l’instauration de la gratuité (1881), de l’obligation scolaire (1882) et d’un corps professoral laïque (1886). Les lois Ferry, qui ne touchent que l’enseignement primaire, sont étendues au secondaire lorsque la gratuité est décrétée pour la classe de sixième (1930).

4   UNE TENDANCE SÉCULAIRE

La mémoire nationale attribue au seul Jules Ferry la paternité des lois scolaires qui ont fait de la France une nation alphabétisée. En réalité, Jules Ferry a simplement amplifié, généralisé et prolongé un mouvement en marche depuis le début du xixe siècle. Cette tendance séculaire est évidente, à tel point qu’il semble que les lois scolaires n’ont été que le reflet d’une forte, réelle et profonde demande sociale : avec l’avancée dans le siècle, l’intérêt de l’instruction est devenu de plus en plus évident aux yeux des Français, même si l’absentéisme (lié aux impératifs des champs et de l’usine) reste le principal handicap du considérable effort d’éducation entrepris.

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