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LOUIS DELLUC

Publié le 19/10/2013

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NOTICE BIOGRAPHIQUE
Chaque année, depuis sa création en 1936 par Maurice Bessy et Marcel Idzkowski. le
prix Louis-Delluc « récompense le meilleur film de la production française. C'est le
Goncourt du cinéma «. Mais on ne connaît la vie et l'oeuvre de Louis Delluc guère mieux que celles des Goncourt !
Né à Cadouin le 14 octobre 1899, d'un père pharmacien qui allait bientôt s'établir à Bordeaux, puis à Paris, Louis-Jean-René Delluc fit de brillantes études secondaires (il fut le condisciple de l'écrivain Marcel Jouhandeau). A quinze ans, il obtient un premier prix dans un concours de poésie. A dix-sept, son premier livre est édité. A vingt, il est critique théâtral à « Comoedia illustré « et à vingt-sept : rédacteur en chef de l'hebdomadaire « Le Film «, « le plus luxueux et le plus complet des journaux cinématographiques «. Il fondera ensuite la revue « Cinéa «, la première publication française d'esthétique cinématographique. Tout en publiant romans, articles et essais, Delluc s'est en effet passionné pour le cinéma, américain principalement. FORFAITURE, en 1916, lui a révélé les richesses de ce que Ricciotto Canudo, théoricien venu d'Italie, appelle le
« Septième Art Sur les instances d'Eve
Francis, actrice déjà célèbre, qu'il épouse en 1919, il écrit un premier scénario, LA FÊTE ESPAGNOLE, que réalise Germaine Dulac. Le but avoué de Delluc est de faire exprimer par l'image la psychologie cachée des personnages, d'imbriquer le présent et le passé, le réel et le fantasme (traçant ainsi la voie aux recherches modernes d'Alain Resnais), et aussi d'utiliser le décor non plus comme une banale toile de fond pittoresque, mais comme un adjuvant de l'intrigue, à la fois réaliste et symbolique. « L'image doit être autre chose que l'imagerie «, écrit-il. Face à un cinéma narratif, romanesque, feuilletonesque, représenté par Feuillade, il impose une vision d'un esthétisme raffiné, se rencontrant en cela avec les représentants de la « première avant-garde « française (dite « impressionniste «), les Gance, L'Herbier, Epstein. A la différence de ces derniers, toutefois, l'influence du cinéma américain (Griffith, Ince, Chaplin notamment) le préserve de certains excès, dans la direction d'acteurs par exemple, et l'incline vers la sobriété et l'intimisme. Ces qualités se remarqueront surtout dans E1EVRE et LA FEMME DE NULLE PART, ses meilleurs films.
'Fout en oeuvrant pour l'écran, Delluc mène de front sa carrière de romancier et de critique. Ses principaux articles seront recueillis en volume, sous les titres « Cinéma et Cie « (1918), « Photogénie « (1929), « Charlot (1921, réédité en 1975), « La Jungle du Cinéma « (1922). Un de ses romans, « Le Train sans yeux «, sera porté à l'écran en 1926 par Alberto Cavalcanti.
De santé fragile, Louis Delluc meurt, de la tuberculose, le 22 mars 1924, après avoir publié un mois auparavant sa dernière critique. Notons que c'est à lui que l'on doit le terme de « cinéaste « (certains auraient préféré « écraniste « !), ainsi que la création du premier Ciné-club.


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