Louvois, François Le Tellier, marquis de
Publié le 11/02/2013
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1 | PRÉSENTATION |
Louvois, François Le Tellier, marquis de (1639-1691), homme politique français, l’un des plus influents ministres de Louis XIV, qui, à la tête du secrétariat d’État à la Guerre, joua un rôle déterminant dans l’organisation et la modernisation de l’armée.
2 | L’ASCENSION D’UN HÉRITIER |
Né à Paris, François Michel Le Tellier, futur marquis de Louvois, était le fils du chancelier Michel Le Tellier, qui le prépara à lui succéder et obtint pour lui, en 1655, la survivance de la charge de secrétaire d’État à la Guerre. Continuant sa formation auprès des commis de son père, Louvois fut nommé secrétaire d’État en 1662, ministre en 1672, et assuma seul la charge des affaires de la Guerre après la nomination de son père comme chancelier (1677). Infatigable travailleur, très apprécié de Louis XIV à qui il faisait un compte rendu quotidien de son action, il exerça sa charge conjointement avec celle de surintendant des Postes (à partir de 1668), de surintendant des Bâtiments (1683) et de maître de la Librairie (1684).
3 | L’ORGANISATEUR |
Louvois continua l’œuvre accomplie par son père. Confronté à une croissance continue des effectifs de l’armée (de 55 000 hommes en 1662 à 400 000 hommes en 1690), alors que la France, entre la guerre de Dévolution, celle de Hollande et celle de la ligue d’Augsbourg, vivait presque constamment en état de conflit, il s’attela à la réorganisation de l’armée, nomma des inspecteurs généraux et des inspecteurs pour chaque arme, chargés de vérifier l’état des hommes et du matériel, et s’employa à réformer les approvisionnements.
Auteur des grandes ordonnances sur le jeu, les duels et la prostitution dans les corps de troupe, il dota l’homme du rang d’une ration journalière et d’une solde fixe et, proscrivant le logement chez l’habitant, entreprit un programme de construction de casernes, d’arsenaux et de magasins à vivres. Pour rationaliser le recrutement, qui n’était pas toujours effectué dans des conditions très avouables, il institua en 1668 la milice royale, première ébauche du service militaire obligatoire. Enfin, il se préoccupa du sort des soldats blessés au combat et fut à l’origine de la création de l’hôtel des Invalides, à Paris, dont la construction fut entreprise entre 1670 et 1674.
Préoccupé de la formation des officiers, il expérimenta la création de compagnies de cadets-gentilshommes, qui n’apprenaient plus le métier auprès d’un parent, mais au sein de compagnies d’instruction, spécialement prévues à cet effet. Parallèlement, il institua en 1675 l’ordre du tableau, permettant d’effectuer les promotions non plus seulement d’après la naissance, mais en tenant compte de l’ancienneté, ce qui mécontenta les grands maréchaux, dont Turenne, et créa certains grades non vénaux permettant d’assurer l’avancement d’officiers pauvres mais compétents.
Enfin, Louvois ne se préoccupa pas seulement de l’organisation, mais intervint également dans toutes les questions relatives à l’armement : ce fut lui qui, notamment, opéra la militarisation du corps de l’artillerie, réorganisa la cavalerie en régiments et l’arma du sabre au lieu de l’épée, tout en donnant à l’infanterie la puissance tactique qui lui faisait défaut. S’entourant de collaborateurs de valeur, comme Vauban, commissaire général des fortifications à partir de 1678, avec lequel il intensifia le programme de construction de places défensives aux frontières du pays, il dota l’armée du fusil à baïonnette et de la carabine rayée, adoptée en 1690 par la cavalerie d’élite.
Étroitement associé à l’exercice du pouvoir par Louis XIV, et faisant figure de principal ministre, il se montra favorable à la stratégie défensive du pré carré. Empiétant sur les affaires étrangères, il intervint, malgré les réticences de Turenne et de Condé, dans certaines options tactiques et fut l’un des artisans du raidissement français vis-à-vis des Provinces-Unies, qui aboutit au déclenchement de la guerre de Hollande et en 1672, donna son accord au ravage du Palatinat (1674). Enfin, sans en être à l’origine, il laissa faire les dragonnades et encouragea Louis XIV à révoquer l’édit de Nantes (1685).
4 | LE BÂTISSEUR |
Investi en 1683 de la surintendance des Bâtiments, rendue vacante par la mort de Colbert, il s’entoura de Mignard et de Girardon, écartant Le Brun, qui avait été trop proche de son prédécesseur. Continuant le chantier du château de Versailles, où il fit édifier le Trianon de marbre, il assura son approvisionnement en eau en construisant l’aqueduc de Maintenon et la machine de Marly. À Paris, il commença le percement de la place des Conquêtes (future place Vendôme).
Très riche (il acquit notamment la seigneurie de Louvois, dans la Marne, et les châteaux de Meudon et d’Ancy-le-Franc), il se comporta, comme l’avait fait Colbert pour les siens, en véritable chef de clan ; à sa mort, la Guerre revint à son fils, le marquis de Barbezieux, qui fut cependant beaucoup moins puissant que son père. Après Louvois, aucun Le Tellier ne siégea plus au Conseil du roi
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