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Machiavel

Publié le 11/02/2013

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machiavel

1   PRÉSENTATION

Machiavel (1469-1527), homme d'État, historien et penseur politique italien, dont l'œuvre influente a rompu avec les conceptions politiques médiévales, en justifiant l'action du prince par l'efficacité et non plus la morale. Machiavel est ainsi un des principaux initiateurs de la pensée politique moderne (voir philosophie politique).

2   SA VIE

Né le 4 mai 1469 à Florence dans une famille de la bonne bourgeoisie, Nicolas Machiavel commença à vingt-neuf ans une brève carrière officielle à la deuxième chancellerie, au service de la république. Bientôt désigné secrétaire du conseil des Dix, qui dirigeait les négociations et les opérations militaires de la république, il fut investi de missions diplomatiques importantes, auprès du roi de France (en 1504, puis de 1510 à 1511), du Saint-Siège (en 1506), de l'empereur germanique (de 1507 à 1508). Son expérience diplomatique en Italie lui permit d'approcher de nombreux dirigeants du pays et d'étudier leurs stratégies politiques, en particulier celles du dignitaire ecclésiastique et soldat César Borgia, alors engagé dans une politique d'expansion en Italie centrale. Machiavel fut écarté de la vie publique par la restauration des Médicis en 1512 et par le renversement de la république. Il fut emprisonné quelque temps pour conspiration, puis il se retira à sa libération dans sa propriété située à proximité de Florence. Bien qu'il se fût efforcé de gagner les faveurs des Médicis, il ne parvint à occuper aucun poste d'importance et demeura confiné aux fonctions d'historiographe officiel. Il rédigea ainsi les Discours sur la première décade de Tite-Live de 1513 à 1520, l'Art de la guerre en 1521, et à la demande de Jules de Médicis une Histoire de Florence (1525). Lorsque ainsi, en 1527, la république de Florence fut provisoirement réinstaurée, Machiavel fut soupçonné par les républicains d'être à la solde des Médicis et tenu à l'écart. Il mourut à Florence le 21 juin de la même année.

3   SON ŒUVRE MAJEURE : LE PRINCE

Sa carrière politique, quoiqu'elle ne connût pas grand succès, lui fournit la matière de son œuvre. Son ouvrage le plus célèbre, le Prince, paru en 1532, fut rédigé en 1513 et dédié à Laurent le Magnifique, son auteur cherchant alors à notamment rentrer en grâce auprès des Médicis. La question centrale traitée par Machiavel, qui fonde par là même la philosophie politique moderne, est celle de la conquête et de la conservation du pouvoir. Étudiant les différentes sortes d'États, les moyens par lesquels ils ont été constitués et conservés, Machiavel peut en conclure quels sont les qualités et les défauts du Prince : il apparaît que celui-ci doit posséder à la fois « la ruse du renard «, pour se jouer de la méchanceté humaine, et la « force du lion «, car il demeure « plus sûr d'être craint que d'être aimé «. Cependant, Machiavel précise que l'emploi de ces qualités ne doit pas servir l'intérêt particulier du Prince mais bien l'intérêt général. Cette légitimation de l'action de l'homme d'État en fonction de la seule nécessité, hors de tout cadre moral (« ce que l'on considère, c'est le résultat «), a donné naissance à la notion de « machiavélisme «, qui renvoie aujourd'hui essentiellement à un calcul dénué de tout scrupule. On soulignera cependant que Machiavel ne fait nullement l'apologie du mal pour le mal et que le terme dépasse le cadre théorique du penseur florentin : dans sa perspective, le Prince est celui — peut-être César Borgia ? — qui saura réaliser l'unité de l'Italie.

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