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Madame d'Epinay

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

1726-1783

 

Le salon de Mme d'Epinay fut celui d'une femme de goût, très aimée de tous ses amis, qu'elle savait faire briller plus qu'elle-même. Elle recevait rue Saint-Honoré, dans le fastueux hôtel de son mari, fermier-général prodigue, volage et absent, et, l'été, au château, plus luxueux encore, de la Chevrette, à Epinay, où l'on créa Le Devin du Village, de Jean-Jacques, l'hôte sauvage. Marmontel, Duclos, d'Holbach, Saint-Lambert, le joyeux abbé Galiani, le beau musicien Francueil, des chanteurs, des acteurs, se mêlaient aux financiers, aux grands parlementaires comme Maupeou, aux aristocrates de cour et d'épée. Chez cette maîtresse de maison qui aimait plaire, le ton était léger, parfois passionné. Bientôt parut Grimm, solide appui pour la jeune femme délaissée et peu à peu ruinée par son mari au point de se retirer à la Chevrette, puis au château, plus modeste, de La Briche. Mais les amis la suivaient partout, Grimm amenant Diderot, Morellet, l'abbé Raynal, et tous les diplomates étrangers. Réinstallé à Paris rue Sainte-Anne, son salon s'intellectualise : on y discute philosophie et économie politique autant que littérature et musique, en dégustant, ô nouveauté, du café. En 1778, Mozart joue chez elle ses plus récentes sonates. Vaincue par la tuberculose, elle meurt dans son dernier logis de la Chaussée-d'Antin, après avoir reçu, pour son dernier ouvrage, un traité d'Education, le premier Prix Montyon.

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