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Manifeste des 121.doc

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Manifeste des 121, pétition signée en septembre 1960 par cent vingt et une personnalités contre la poursuite de la guerre d’Algérie et appelant les recrues à l’insoumission.

2   « LE DROIT À L’INSOUMISSION «

Alors que s’ouvre le procès du réseau Jeanson — constitué de Français qui ont aidé le Front de libération nationale (FLN) et dirigé par Francis Jeanson —, cent vingt et un intellectuels signent une « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie «, dont Maurice Blanchot est le principal rédacteur. Dans ce manifeste, les auteurs déclarent notamment : « Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien .« Soutenant la cause algérienne, ce texte est d’abord une protestation contre la torture pratiquée par l’armée française et appelle les jeunes recrues à refuser d’obéir et à déserter.

Parmi les signataires, on trouve des écrivains (Arthur Adamov, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, André Breton, Marguerite Duras, Françoise Sagan, Alain Robbe-Grillet, Michel Leiris, Nathalie Sarraute), des professeurs (Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet), des journalistes (Jean-François Revel) et des artistes (François Truffaut, Alain Resnais, Simone Signoret).

3   LA « GUERRE DES MANIFESTES «

Point d’orgue de l’engagement des intellectuels dans la guerre d’Algérie, ce manifeste est interdit de publication en France, et le journal Vérité-Liberté qui veut le faire paraître se voit saisi. Mais il est, malgré tout, diffusé par des journaux étrangers. Certains signataires sont victimes de sanctions (révocation de professeurs, interdiction de pièces de théâtre ou de films…). Si le Manifeste des 121 n’a eu que peu de retentissements auprès de l’opinion publique, en revanche les sanctions suscitent une véritable émotion. Des manifestations de soutien aux 121 ont lieu un peu partout en France, regroupant plusieurs milliers de personnes.

En réponse à cette pétition fortement anticolonialiste, est publié quelques jours plus tard un « Manifeste des intellectuels français « signé par des personnalités de droite, favorables à l’Algérie française, telles que Pierre Chaunu, Antoine Blondin ou Roger Nimier.

Enfin, une troisième pétition paraît peu après en réponse aux deux autres. Elle émane de la gauche modérée et se prononce en faveur d’une paix négociée en Algérie. Des membres de la Fédération de l’Éducation nationale (FEN) et de la Ligue des droits de l’homme (LDH) l’ont signée, ainsi que quelques intellectuels comme Roland Barthes, Vladimir Jankélévitch et Edgar Morin.

Ainsi, par les réactions et les débats qu’il suscite, le Manifeste des 121 marque une étape certaine dans la prise de conscience par l’opinion publique française du drame algérien et contribue à accélérer la mobilisation en faveur de l’indépendance de l’Algérie.

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