Marivaux en son temps
Publié le 15/03/2015
Extrait du document

Bien que né à Paris le 4 février 1688, Pierre Carlet, qui signera plus tard Cham-blain de Marivaux sans que nous sachions pourquoi, passe son enfance à Riom, dans le Puy-de-Dôme, où son père est directeur de la monnaie. En 1710, il revient dans sa ville natale pour y faire des études de droit.
Hébergé par son oncle, architecte du roi, le jeune homme est introduit dans les plus brillants salons de Paris, et en particulier chez Madame Lambert, où il rencontre les beaux esprits de l'époque. Il se lance dans la littérature, compose des romans parodiques destinés à divertir le public lettré des salons, et s'essaye au théâtre avec une tragédie, Annibal, en 1720, qui ne tiendra l'affiche à la Comédie-Française que pour trois représentations.
La même année, pourtant, il donne une petite pièce à la Comédie-Italienne, Arlequin poli par l'amour, qui remporte un succès inattendu. Il a trouvé sa voie. Il vivra désormais de sa plume, et devient l'un des auteurs les plus joués de la capitale.
En 1742, il est élu à l'Académie française, contre Voltaire, son rival malheureux, qui prétend que le dramaturge doit son élection à son « amabilité « davantage qu'à son talent.
Ces attaques blessent Marivaux, déjà éprouvé par l'adversité. Veuf en 1725 d'une femme épousée en 1717, il élève avec difficulté sa fille unique Colombe-Prospère, qui deviendra religieuse en 1746, faute sans doute de disposer d'une dot suffisante pour se marier.
La banqueroute de Law, en 1720, a en effet ruiné Marivaux, qui avait fait confiance au papier-monnaie du financier écossais. En dépit de l'abondance de sa production théâtrale, l'écrivain se débat dans des difficultés matérielles telles qu'il finit chez son amie, Mlle de Saint-Jean, envers laquelle il contracte des dettes qu'il est incapable d'acquitter. Il meurt le 12 février 1763, en lui laissant le peu qu'il possède. « Je n'ai pas connu, écrit l'un de ses contemporains, de plus honnête homme, ou du moins qui aimât le plus la probité et l'honneur. «
Liens utiles
- Les Fausses Confidences, Marivaux (1737) - Résumé de la pièce
- Le temps est invention. Bergson
- Texte d’étude : Charles Baudelaire, « L’Ennemi », Les Fleurs du Mal (1857): Le temps mange-t-il la vie ? (HLP Philo)
- Penser le temps
- Faut-il craindre de perdre son temps ?