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Massignon, Louis

Publié le 13/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Massignon, Louis (1883-1962), orientaliste et islamisant français.

Fils du peintre et sculpteur Pierre Roche, Louis Massignon est né à Nogent-sur-Marne. Camarade et ami du futur sinologue Henri Maspéro au lycée Louis-le-Grand à Paris, il obtient ses baccalauréats littéraire et scientifique en 1900 et 1901. C’est à cette époque qu’encore éloigné de la foi chrétienne il fait la rencontre marquante de Joris-Karl Huysmans.

2   LA DÉCOUVERTE DE L’ISLAM

Un premier voyage en Algérie en 1901 lui fait découvrir l’islam. De retour en France, il obtient sa licence ès lettres avec un mémoire sur Honoré d’Urfé et suit des cours de sanskrit. Il obtient en 1904 son diplôme d’études supérieures avec un mémoire qui demeure une référence : Tableau géographique du Maroc dans les quinze premières années du xvie siècle, d’après Léon l’Africain. C’est au cours d’un voyage au Maroc effectué dans le cadre de ce travail qu’il décide d’apprendre l’arabe. Il obtient en 1906 ses diplômes d’arabe littéral et vulgaire de l’École nationale des langues orientales. Sa carrière commence alors au Caire à l’Institut français d’archéologie orientale.

Au cours d’une mission mouvementée en Mésopotamie (1907-1908) a lieu ce qu’il nomme la « visitation de l’Étranger «, sa conversion spirituelle au « Dieu d’Abraham, d’Agar et d’Ismaël « ; elle détermine sa vie et son œuvre. Il entretient à cette époque des liens d’amitié avec Paul Claudel, Raïssa et Jacques Maritain. Sollicité par Charles de Foucauld, il hésite à le suivre à Tamanrasset pour une vie érémitique, mais se marie finalement en 1914 (il n’en demeure pas moins dans une certaine communion spirituelle avec le Père de Foucauld assassiné en 1916).

Sa bravoure pendant la guerre, où il est engagé en Macédoine, lui vaut la croix de guerre. Ses missions diplomatiques de 1917 à 1919 en Syrie-Palestine l’amènent à rencontrer T. E. Lawrence, son « homologue « britannique. Les deux hommes resteront distants.

En 1922, Louis Massignon soutient sa thèse (commencée en 1912-13), qui est son ouvrage majeur : la Passion d’al-Hallâj, martyr mystique de l’islam. La figure du mystique musulman crucifié à Bagdad au xe siècle a hanté toute sa vie Louis Massignon. La thèse secondaire est également un ouvrage important et complète la lecture de la principale : Essai sur les origines du lexique technique de la mystique musulmane.

3   UN ENSEIGNANT ENGAGÉ

Assistant, puis titulaire de la Chaire de sociologie et sociographie de l’islam au Collège de France, il y enseigne jusqu’en 1954 : ses cours connaissent une très grande affluence et leur rayonnement est international. Nommé en 1933 directeur d’études à l’École pratique des hautes études (EPHE), il poursuit son enseignement au Collège de France, ainsi que son action politique et diplomatique.

Son enseignement vise des directions multiples : la philosophie avec le vocabulaire de la pensée mystique des soufis, les questions sociales et d’organisation du travail, mais aussi la topographie et la géographie historique, ou encore la linguistique.

Louis Massignon, catholique qui priait en arabe, a toujours nourri les mêmes idéaux que le Père Charles de Foucauld envers l’islam : ne pas chercher à convertir, exiger pour eux la justice, le respect de la parole donnée et des lois sacrées de l’hospitalité. Patriote fervent, il n’en exerce pas moins une dénonciation constante du colonialisme et fait sienne la béatitude de « ceux qui souffrent pour la justice « (Évangile selon saint Matthieu, V, 10). C’est dans cet esprit qu’il s’engage politiquement pendant la guerre d’Algérie dans le Comité France-Maghreb. Admiratif de Gandhi, il en adopte le principe d’action du jeûne et de la prière (il jeûne ainsi pour Mohammed V exilé, puis pour l’Algérie). Louis Massignon meurt en 1962.

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