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MECANISME

Publié le 22/02/2012

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Source: http://www.peiresc.org/DINER/Lexique.pdf

 

Conception considérant les formes mécaniques du mouvement de la matière comme un principe universel d'explication de la Nature. Cette conception est liée aux succès de la Mécanique Classique aux XVII ème et XVIII ème siècles (Galilée, Newton, Laplace). Elle subit des échecs dans l'Electromagnétisme à la fin du XIX ème siècle, avec essentiellement, la faillite de la notion d'éther. Mais elle revient en force avec le renouveau de la Mécanique lié à la Théorie des Systèmes Dynamiques_ (Néomécanisme). Dans son contenu le mécanisme a des faces multiples. Cartésien, il admet seulement étendue et mouvement. Newtonien, il inclut la force. Atomiste, il devient soucieux de représenter les caractéristiques des diverses particules. Electrodynamiste enfin, il essaie de justifier, au moyen d'un éther peu vraisemblable, un formalisme simple et abstrait. Le mécanisme est un idéal de description par figures et mouvement. Le mécanisme suppose une conception dualiste de la nature, celle là même qui permettait à l'ancien atomisme de construire une description du mouvement des atomes à partir du « vide » et du « plein ». L'une et l'autre de ces données semblent nécessaires pour justifier l'existence même du mouvement et de ses propriétés. Celles ci disparaîtraient si nous ne distinguions l'espace vide de son contenu matériel. Le mécanisme est porteur d'une vision réductionniste du monde. Sa doctrine principale est la décomposition des systèmes complexes en parties simples dont le mouvement mécanique explique le comportement du tout. Le plus grand succès du mécanisme est dans la résurrection de l'atomisme et son triomphe, qui ne nécessitera 190 pas moins que tout le XIX° siècle. De ce lien avec l'atomisme le mécanisme tire une position avant tout réaliste. Il admet que la physique repose sur la considération d'éléments objectivement représentables. L'explication mécanique en ce sens s'oppose à la méthode qui se contente d'établir entre les phénomènes des relations fonctionnelles abstraites telle qu'elle est définie par Duhem. Le mécanisme est fondamentalement anti positiviste, anti instrumentaliste, anti opérationnaliste. Le déclin historique du mécanisme a marqué un regain du positivisme au tournant des XIX° et XX° siècles. A des degrés divers la Relativité s'inscrit dans le prolongement de la mécanique classique, en se bornant à donner une nouvelle représentation de l'espace, l'espace-temps éventuellement courbe. Bien entendu, la conception du champ née du développement de l'électrodynamique s'est, entre temps, interposée entre le vide et le plein. Elle cherche un moment à se donner une substance à travers la notion d'éther. Face au vide, le champ et ses sources se présentent comme des données matérielles irréductibles l'une à l'autre. Mais le vide lui même perd son indépendance au profit de l'espace-temps courbe influencé par la matière de la relativité générale. Tout en prenant un autre aspect, la description par figures et mouvement ne perd pas ses droits. C'est la mécanique quantique qui va abandonner définitivement toute référence au mécanisme, ce qui la rendra difficilement compatible avec la relativité, et explique les difficultés pour produire une théorie quantique de la gravitation (gravitation quantique).

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