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Méroé

Publié le 29/01/2013

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1   PRÉSENTATION

Méroé, deuxième capitale de l’Empire nubien dit napatéen, puis méroïtique (730 av. J.-C.-350 apr. J.-C.), située sur la rive droite du Nil, entre la 5e et la 6e cataracte, à l’emplacement de l’actuelle ville de Begarawiya, au Soudan.

Plus centrale et surtout moins proche de l’Égypte que la première capitale, Napata, Méroé devient capitale du royaume de Koush au début du vie siècle av. J.-C., après que Psammétique III, pharaon égyptien de la XXVIe dynastie, a effectué un raid en Nubie pour mettre fin aux prétentions des rois nubiens sur l’Égypte. Elle devient ensuite la capitale du royaume de Méroé.

2   ARCHÉOLOGIE

Connue par les textes, Méroé est redécouverte en 1821 par Frédéric Cailliaud, explorateur et minéralogiste. Depuis le début du xxe siècle, des équipes américaines puis soudano-américaines ont fouillé les nécropoles et une partie de la ville. De petites maisons en briques crues ont été dégagées. Le palais, en briques crues ou cuites et en pierre, est entouré d’une muraille de pierre quadrangulaire. Il est flanqué du temple d’Amon, principal dieu égyptien, également très vénéré en Nubie. Ont aussi été identifiés un temple consacré à Isis, déesse égyptienne, un temple du Soleil, culte d’origine syrienne, et enfin un temple au dieu typiquement méroïtique, Apademak, le dieu-lion.

En effet, même si la culture égyptienne a marqué la Nubie, la culture autochtone a continué à s’affirmer parallèlement. Les pratiques funéraires en sont un autre exemple. Les pharaons nubiens, renouant avec une tradition inusitée en Égypte depuis plus d’un millénaire, se sont fait enterrer dans des pyramides, en pierre, puis en briques revêtues de plâtre. Mais ils n’ont pas abandonné certaines coutumes locales, comme celle de se faire accompagner dans la mort par leurs serviteurs, leurs chevaux, etc. Les nécropoles méroïtiques sont d’ailleurs composées de tombes à l’égyptienne — caveau souterrain avec descenderie et superstructure architecturée — et de fosses de tradition indigène plus ou moins aménagées sous un tumulus. Les corps y sont soit allongés, à l’égyptienne, soit en position contractée (ou fœtale), à la nubienne. En revanche, le mobilier funéraire — objets de toilette, armes, céramiques, amulettes — est identique quelle que soit la tombe. Les pratiques typiquement égyptiennes comme la momification et le dépôt du mort dans un sarcophage, ou dans un cartonnage (sur un lit), sont très rares.

3   HISTOIRE

Riche en or et en esclaves ou mercenaires, la Nubie — pays de Koush pour les Égyptiens (Éthiopie pour les Grecs et les Romains) — est annexée à l’Égypte au xve siècle av. J.-C., par Thoutmosis III. Les révoltes sont nombreuses et l’occupation égyptienne se relâche. Vers 1085 av. J.-C., le vice-roi de Nubie, Hérihor, grand prêtre du temple d’Amon, évince Ramsès XI et devient roi de Haute et de Basse-Égypte. Les princes nubiens se dégagent de la tutelle égyptienne et, en 730 av. J.-C., Piye (également appelé Piankhi) se proclame pharaon et part à la conquête de l’Égypte. La XXVe dynastie, dite éthiopienne, règne sur l’Égypte et sur la Nubie. Mais vers 660 av. J.-C., les rois nubiens, chassés d’Égypte par les Assyriens, se replient à Napata, au pied du Djebel Barkal, mont sacré. Rome ne peut asservir la Nubie, et Octave (futur Auguste) doit signer un traité de paix en 29 av. J.-C. avec la reine de Nubie. La destruction de Méroé par Ezana, roi d’Aksoum, capitale éthiopienne, vers 350 apr. J.-C., marque la fin de l’Empire nubien.

4   CIVILISATION

L’empire napatéen, puis méroïtique, est prospère. Pluies et inondations régulières favorisent l’élevage et la culture du sorgho. Le pays exporte alors bois, or, pierres précieuses et fer. Selon une hypothèse controversée, la métallurgie du fer se serait développée en Nubie et aurait ensuite gagné l’Afrique subsaharienne. Les Napatéens ont adopté l’écriture hiéroglyphique égyptienne. Les Méroïtiques ont inventé une écriture, à partir des écritures égyptiennes hiéroglyphique et démotique, pour transcrire leur langue. Celle-ci nous étant inconnue, leur écriture est lisible, bien que partiellement incompréhensible. L’art et l’artisanat témoignent des influences égyptiennes, orientales et gréco-romaines — l’Égypte a été conquise par les Perses à deux reprises, puis par Alexandre le Grand en 332 av. J.-C. — mais aussi de fortes traditions locales.

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