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Mérovingiens, dynastie des

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Mérovingiens, dynastie des, dynastie des rois francs qui régna de 481 à 751. Elle est issue d’un rameau du peuple franc installé dans la région de Tournai, entre Rhin et Escaut, et doit son nom au légendaire Mérovée (ou Merowig), fils ou neveu de Clodion le Chevelu, qui aurait régné de 448 à 457 sur une tribu de Francs Saliens, et aurait été l’allié du général romain Aetius contre les Huns lors de la bataille des champs Catalauniques.

2   L’ALLIÉ DES ROMAINS

Le fils de Mérovée, Childéric (mort v. 481), est le premier membre de cette lignée dont l’existence n’est pas seulement légendaire, mais également attestée par des documents peu postérieurs à l’époque de sa mort. Roi des Francs Saliens de la région de Tournai, installé par traité à l’intérieur du territoire romain, il reçut d’Egidius, principal lieutenant d’Aetius, le gouvernement civil et militaire d’une partie de la Belgique IIe. Allié des Romains contre les Wisigoths, il aida Syagrius, fils d’Egidius, à succéder à son père.

3   CLOVIS, FONDATEUR DE LA DYNASTIE

Clovis Ier, le fils que Childéric avait eu d’une princesse thuringienne, Basina, fut, comme son père, un chef de guerre. Ayant compris que la puissance déclinante des Romains n’imposait plus de les traiter en alliés, il s’attaqua à Syagrius, « roi des Romains «, qui maintenait autour de Soissons un reste de l’Empire romain d’Occident, et s’empara de son territoire en 486. Pendant les dix années qui suivirent, Clovis s’employa à augmenter ses conquêtes : il atteignit la Loire et l’Armorique, lança des raids en Aquitaine, vainquit les Thuringiens en 491 et les Alamans en 496.

En 496, il épousa une princesse catholique, Clotilde, nièce du roi burgonde Gondebaud, qui n’eut de cesse de le gagner à la foi chrétienne. Barbare resté païen à l’heure où bien d’autres chefs de guerre avaient adhéré à l’hérésie arienne, Clovis, conscient du poids politique et moral de l’Église, accepta finalement de se convertir, à la suite d’un vœu fait à la bataille de Tolbiac (496). Il fut baptisé à Reims par saint Remi, sans doute en 498.

Dès lors, Clovis, assuré du soutien de l’Église, fut en mesure de travailler à la fusion des mœurs barbares avec les coutumes gallo-romaines, dont il s’inspira pour élaborer de nouvelles institutions. Ayant garanti l’ordre, il s’employa à poursuivre sa politique d’expansion territoriale. Après avoir refoulé les Alamans au-delà du Rhin, en 505, il écrasa le roi wisigoth Alaric II à la bataille de Vouillé, ce qui le rendit maître de l’Aquitaine. Cependant, il ne put annexer le Languedoc et ne parvint pas à défaire les Ostrogoths, qui lui barraient l’accès à la Méditerranée. Il consacra ses dernières années à éliminer les Francs Rhénans, à l’est et au nord du royaume, et, en 510, il était le seul maître d’un territoire s’étendant du Rhin aux Pyrénées, dont il avait fait de Paris la capitale. Considérant son royaume comme un bien propre, conformément à la coutume franque, il divisa ses possessions entre ses quatre fils Childebert Ier, Clodomir, Clotaire Ier et Thierry Ier, qui devinrent respectivement roi de Paris, d’Orléans, de Soissons et de Reims.

4   LE PARTAGE DU ROYAUME

S’éloignant de la notion d’État au sens gallo-romain du terme, le partage du royaume entre les fils de Clovis fut une source considérable d’affaiblissement pour la dynastie, dans la mesure où il ouvrit la voie à un affrontement permanent pour le pouvoir. Brièvement réunifié sous l’autorité de Clotaire Ier, après la disparition de Théodebald, petit-fils de Thierry Ier, et celle de Childebert Ier en 558, le royaume fut de nouveau divisé en 561, entre royaume de Neustrie (Gaule du Nord-Ouest), royaume d’Austrasie (France de l’Est) et Bourgogne.

À partir de 570, une lutte particulièrement cruelle opposa deux des fils de Clotaire Ier, Sigebert Ier, roi d’Austrasie, et Chilpéric Ier, roi de Neustrie, lutte dans laquelle furent impliquées leurs épouses, Brunehaut et Frédégonde. Clotaire II, fils de Chilpéric, parvint à s’emparer de Paris après la mort de Childebert II (596), et, après avoir neutralisé les petits-fils de Sigebert, il devint le seul roi des Francs en 613.

5   LE RÈGNE DE DAGOBERT

Dagobert Ier, fils de Clotaire II, fut nommé roi d’Austrasie du vivant de son père en 623, et devint le seul maître du royaume en 632 après la mort de son demi-frère Caribert, auquel il avait donné l’Aquitaine. Installé en Neustrie, le cœur du royaume, il s’employa à consolider l’autorité royale, notamment sur les Basques, les Bretons, et dans la basse vallée du Rhin, où il annexa la Germanie, jusqu’à l’Elbe. Malgré sa volonté unificatrice, il recréa un royaume d’Austrasie en faveur de son second fils, Sigebert III.

6   LES ROIS FAINÉANTS

À la mort de Dagobert, en 639, Sigebert conserva l’Austrasie, tandis que Clovis II recevait la Neustrie et la Bourgogne. Une succession de rois faibles et dégénérés (les rois fainéants) permit à l’aristocratie d’assurer son pouvoir, tandis que les maires du palais exerçaient la réalité des prérogatives royales. En Neustrie, la politique centralisatrice voulue par Ébroïn, maire du palais, conduisit à un sanglant affrontement avec la noblesse bourguignonne, menée par saint Léger, évêque d’Autun, qui fut assassiné en 677. En 687, l’écrasement des Neustriens par les Austrasiens à la bataille de Tertry ouvrit la voie à une nouvelle unification du royaume sous l’autorité des maires du palais d’Austrasie, les Pippinides, qui détenaient le pouvoir depuis le milieu du VIIe siècle. Cependant, ce n’est qu’en 751 que le maire du palais carolingien déposa le roi en place, Childéric III, qui régnait depuis 743, et assuma en personne le pouvoir royal sous le nom de Pépin le Bref, mettant un terme définitif à la dynastie mérovingienne.

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