mouvement, guerre de

mouvement, guerre de, période de la Première Guerre mondiale pendant laquelle les armées adverses ont cherché à prendre l'ennemi de vitesse, avant de s'enterrer pour trois années de guerre de position.

Lorsque l'Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914, les états-majors de chaque camp sont convaincus que cette guerre sera rapide et mobile. L'année 1914 semble confirmer cette prévision.

Selon le plan prévu par Schlieffen et légèrement remanié par son successeur, Helmuth von Moltke, l'Allemagne doit concentrer ses forces et mener une attaque foudroyante contre la France pour pouvoir se retourner ensuite contre la Russie. La France n'ignore pas ce projet, mais sous-estime l'importance des effectifs allemands et surestime la résistance belge, dont les places fortes lui semblent susceptibles de ralentir sérieusement l'avancée allemande.

Le plan XVII, qui prévoit une attaque française en Lorraine, échoue dès le 23 août 1914. En effet, les troupes allemandes avancent très rapidement, s'emparant de Liège (5 août), de Bruxelles (20 août) et battant les troupes françaises et britanniques lors de la bataille de la Sambre (23 août). L'échec de la bataille des frontières semble conforter le plan allemand et condamne l'armée française à une retraite massive.

La victoire des Allemands leur laisse à penser que leurs ennemis n'auront plus la force de réagir. Ils dégarnissent alors le front occidental pour renforcer le front en Prusse orientale, lequel résiste à l'offensive russe. Cependant, menée sans désordre, la retraite française permet au général Joffre de réorganiser ses troupes et de préparer une contre-offensive.

Affaiblis numériquement, les Allemands subissent de plein fouet la contre-attaque de la Marne commencée le 6 septembre et organisée en partie grâce aux célèbres « taxis de la Marne « : filant vers Paris, la I^re armée de von Kluck perd le contact avec le 4^e corps de réserve et doit reculer ; stoppées dans leur avancée, ses troupes établissent alors une ligne de défense sur l'Aisne.

Pour éviter de s'enterrer dans les tranchées de l'Aisne, chaque camp espère déborder l'autre vers l'ouest. Cette « course à la mer « est marquée par de violents combats et par des tentatives de débordement successives, jusqu'à ce que la mer interrompe cette folle poursuite. Malgré l'utilisation efficace du chemin de fer par les Français, aucun des deux adversaires ne parvient à s’imposer.

À la fin de l'année 1914, contrairement à toutes les prévisions, la guerre de mouvement devient une guerre de position. Le front s'étend désormais sur 700 kilomètres et reste globalement stable jusqu'en 1918.