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Nantes, édit de

Publié le 09/02/2013

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Nantes, édit de, décret fixant le statut des protestants dans le royaume de France, signé par Henri IV à l'issue des guerres de Religion, le 13 avril 1598. Relativement favorable aux huguenots, auxquels il attribuait la liberté de culte ainsi que des places fortes, il fut révoqué par Louis XIV en 1685.

L'édit de Nantes marqua la fin des guerres de Religion entre catholiques et protestants, qui ravagèrent la France de 1562 à 1598. Aucun des traités conclus précédemment n'avait permis de mettre un terme au conflit. L'édit de Nantes reprenait les clauses religieuses de ces traités, notamment les privilèges octroyés aux huguenots, et en ajoutait de nouvelles.

Les huguenots se voyaient garantir la liberté de conscience dans tout le pays. Ils étaient autorisés à bâtir des temples et à tenir des offices religieux dans deux bourgs par bailliage ainsi que dans toutes les villes où leur religion était déjà présente, mais à l'exception des cités épiscopales et archiépiscopales, des résidences royales et dans un rayon de cinq lieues autour de Paris. Les nobles huguenots pouvaient célébrer des offices chez eux.

En outre, l'édit accordait aux protestants la jouissance de leurs droits civils et leur assurait l'accès aux postes officiels. Quatre universités ou écoles (à Montauban, Montpellier, Sedan et Saumur) furent autorisées à être huguenotes. Des « tribunaux mi-parties «, composés de catholiques et de protestants, appelés Chambres de l'édit, furent instaurés auprès du parlement de Paris et des parlements provinciaux pour la protection des Huguenots. Les pasteurs huguenots étaient payés par le gouvernement, tout comme les prêtres catholiques. Comme garantie de protection, les Huguenots obtinrent la concession de 100 places de sûreté pour une durée de huit ans.

L'édit de Nantes, édit de tolérance, créa une situation profondément originale, en instituant un État dual, à la fois catholique et protestant. Les protestants formèrent une sorte d'État dans l'État, au grand mécontentement des catholiques. L'édit ne fut jamais totalement appliqué, même sous le règne d'Henri IV. Par l'édit de grâce d'Alès, en 1629, le cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII, abrogea ses clauses politiques. La persécution des huguenots reprit sous le règne de Louis XIV, qui craignait de voir ses sujets protestants, nombreux dans l'Ouest et le Midi, devenir les alliés d'une puissance étrangère (Provinces-Unies ou Angleterre) et souhaitait rétablir l'unité de l'Église de France.

Le souverain tenta d'abord de les convertir par la persuasion, mais après 1679 et surtout 1681, il s'orienta vers une politique répressive de plus en plus violente. Lorsque l'édit de Nantes fut révoqué par l'édit de Fontainebleau, en 1685, près de 300 000 protestants, parmi les sujets les plus brillants du royaume, émigrèrent. La répression qui s'abattit dès lors sur les protestants provoqua, en 1702, la sanglante révolte des camisards, dans les Cévennes.

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