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Nantes, révocation de l'édit de

Publié le 09/02/2013

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Nantes, révocation de l'édit de, édit de Fontainebleau du 18 octobre 1685, signé par Louis XIV, interdisant l’exercice public de la religion protestante.

Près d’un siècle plus tôt, le 13 avril 1598, Henri IV met fin aux guerres de Religion en signant l’édit de Nantes. Par cet acte de tolérance religieuse, les protestants obtiennent un certain nombre de places fortes, des droits privés et publics identiques à ceux des catholiques. Les successeurs d’Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, veulent mettre fin à ce dualisme religieux, dans un esprit de réaction catholique. Déjà, par l’édit de grâce d’Alès (1629), Louis XIII supprime les privilèges politiques des protestants mais, à la demande de Richelieu, le roi confirme leur égalité devant la loi et leur liberté de culte accordée par l’édit de Nantes.

Pensant que l’unité territoriale nécessite l’unité religieuse, Louis XIV quant à lui mène une « guerre « contre les protestants. Cherchant la conversion des huguenots, il engage contre eux une offensive uniquement juridique au départ : en 1679, un édit supprime les chambres mi-parties des parlements de Toulouse et de Grenoble, puis en 1680 un acte royal interdit à tout catholique de se faire protestant. Le roi restreint le nombre d’écoles protestantes et interdit aux réformés d’acheter des offices. Mais cette « guerre sourde « n’a pas les effets escomptés, le nombre de conversions reste faible et Louis XIV, aidé de son ministre Louvois, mène dans un second temps une politique de violence militaire, avec les dragonnades. Dès 1682, des lois contraignantes se succèdent : des démolitions « légales « de temples sont organisées ; les réformés n’ont plus accès à certaines professions ; de plus, il est interdit aux Français de se marier à l’étranger.

Face aux listes triomphalistes envoyées par l’administration royale à Versailles, le roi, convaincu que le protestantisme n’a plus de raison d’être, signe le 18 octobre 1685 l’édit de Fontainebleau, qui réalise la révocation de l’édit de Nantes. Les pasteurs doivent quitter la France s’ils ne se convertissent pas sous quinze jours. Le culte et les temples protestants sont supprimés. Il est interdit de sortir du royaume ou de faire passer ses biens à l’étranger ; cependant près de 200 000 réformés — parmi lesquels des industriels, des commerçants, des agriculteurs — renient une conversion forcée, décident d’émigrer et trouvent refuge dans les États protestants : Angleterre, Provinces-Unies, Brandebourg et Suisse.

Accueillie favorablement par la majorité des Français, la révocation a des effets désastreux dans le royaume : l’exode provoque un affaiblissement économique de la France, la perte d’une élite intellectuelle et la haine des puissances étrangères protestantes contre Louis XIV. En réaction à la politique religieuse et agressive du Roi-Soleil, ces États forment la ligue d’Augsbourg.

Dans le royaume, les réformés commencent à célébrer à nouveau leur culte en secret et forment « les Assemblées du désert « dirigées par des laïcs. En 1702, des huguenots cévenols organisent la révolte des camisards.

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