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Naples, royaume de

Publié le 13/04/2013

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Naples, royaume de, État issu du royaume de Sicile démembré en 1282, dirigé par la dynastie française d'Anjou et finalement annexé par le royaume d'Aragon en 1495.

D'un point de vue politique, le royaume de Naples apparut, après les règnes de Charles Ier d'Anjou (1282-1285), Charles II d'Anjou (1285-1309) et Robert d'Anjou (1309-1343), comme un enjeu dans les luttes entre différentes factions rivales en Italie méridionale (France, Aragon, papauté) plus que comme une véritable puissance politique. Les Français, chassés de Sicile par les Vêpres siciliennes du 30 mars 1282, s'étaient repliés dans le sud de l'Italie. Les progrès de la monarchie aragonaise en Sicile, en Sardaigne puis en Italie du Sud firent de Naples un objectif territorial pour les rois espagnols.

À partir du Grand Schisme d'Occident (1378-1417), l'opposition des Aragonais et des Angevins se compliqua du conflit entre les deux papes, chacun soutenant l'une des deux dynasties. Les règnes de Jeanne Ire (1343-1382) puis de Jeanne II (1414-1435) furent ainsi marqués à la fois par des scandales plus ou moins meurtriers et par les hésitations successorales des deux reines. Ainsi, Louis Ier, héritier désigné de Jeanne Ire et frère de Charles V le Sage, ne put jamais entrer à Naples, et Jeanne II désigna successivement comme héritiers Alphonse V d'Aragon, puis Louis III d'Anjou, enfin le frère de celui-ci, René, qui dut finalement quitter Naples en 1443 ; le 26 février, Alphonse V y fit une entrée triomphale. L'expédition de Charles VIII en 1494-1495, son entrée tout aussi solennelle, habillé en empereur byzantin, le 22 février 1495, ne furent qu'un bref intermède : après son départ, les Napolitains chassèrent immédiatement les Français.

Les Angevins de Naples avaient pourtant connu, sous le roi Robert, une période réellement glorieuse : Robert avait, au-delà de Naples, su faire en Italie une « sorte de Commonwealth «, selon l'historien Léonard. Les Angevins de Naples étaient liés à la fois à la France (où le « bon roi René « se replia, en Anjou et en Provence, à partir de 1443) et à la Hongrie, dont le roi Louis Ier le Grand avait uni les couronnes de Hongrie et de Pologne après avoir vaincu les Serbes au XIVe siècle. Des liens anciens attachaient Naples non seulement à la France et à l'Aragon, mais aussi à l'Empire byzantin, l'orthodoxie y étant encore dominante : Naples était ainsi l'un des carrefours de la chrétienté. Avant que n'éclatent les crises successives qui allaient disloquer le royaume de Naples, celui-ci avait donc joué un rôle politique et économique de premier plan dans l'Europe du XIVe siècle. Les tombeaux des rois angevins de Naples, Charles II et Robert, furent les manifestations à la fois de cette prospérité et d'une construction politique originale.

Mais cette construction reposait avant tout sur une administration française dont l'arrogance, lorsque les souverains furent discrédités, jeta une partie importante de la population dans le camp aragonais. De plus, le soutien français se relâcha sous le règne de Charles VII, échaudé par le soutien que René d'Anjou avait apporté aux Bourguignons et aux nobles révoltés de la Grande Praguerie de 1440. L'entrée de Charles VIII en 1495 ne pouvait pas inverser la situation : François Ier, pourtant en position de force lors de l'expédition de 1515, ne tenta pas de restaurer la dynastie angevine à Naples.

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