Devoir de Philosophie

Necker, Jacques

Publié le 11/02/2013

Extrait du document

necker

1   PRÉSENTATION

Necker, Jacques (1732-1804), financier et homme politique genevois, contrôleur général des Finances du roi de France Louis XVI.

Honni tant par les royalistes pour avoir indirectement favorisé les événements de 1789 que par les révolutionnaires qui l’accusent de rigidité monarchique, Jacques Necker est néanmoins passé à la postérité comme étant, aux côtés de son roi, le dernier homme d’État de l’Ancien Régime et le premier de l’ère contemporaine.

2   LE DERNIER MINISTRE DE L’ANCIEN RÉGIME

Né à Genève, Jacques Necker s’installe à Paris en 1747 où il est d’abord commis de banque puis syndic de la Compagnie des Indes orientales. En 1765, il fonde en association avec Thelusson son propre établissement bancaire, avant de se tourner vers la rédaction d’ouvrages économiques. Obtenant le prix de l’Académie française en 1773 avec l’Éloge de Colbert, il critique bientôt les idées des physiocrates et la politique du contrôleur général des Finances Turgot, dans son Essai sur la législation et le commerce des grains (1775). Dans cet ouvrage, il défend l’intervention de l’État dans l’économie, estimant que les pouvoirs publics doivent pouvoir fixer le prix des grains et en interdire, s’il est besoin, l’exportation.

Tandis que son salon est fréquenté par les Encyclopédistes, Jacques Necker gagne en parallèle ses entrées auprès du roi Louis XVI. En 1776, bien que protestant, il est nommé directeur général du Trésor et, en novembre 1777, remplace Turgot à la direction générale des Finances.

Les dépenses occasionnées par le soutien français à la guerre de l’Indépendance américaine, cumulées aux « gaspillages « des fastes de la cour, ont placé la France dans une situation financière critique. Jacques Necker, fort de la confiance du public, recourt à l’emprunt pour assurer le redressement financier de l’État. Ce palliatif ne peut cependant suffire et le ministre doit bientôt renouer avec la politique d’économies menée par Turgot — ce qui ne favorise pas ses relations avec la cour.

Désireux d’associer les notables provinciaux à l’administration locale, Jacques Necker entreprend de créer des assemblées provinciales en 1777 et 1778. Confronté au courroux des Parlements — qui refusent cette atteinte à leurs privilèges — et à l’hostilité de la cour, il publie un audacieux Compte rendu au roi (1781) révélant l’état des finances publiques. Par ce texte ayant reçu l’approbation royale, il espère désarmer ses adversaires mais la divulgation de la liste des pensions accordées aux courtisans provoque un scandale. Contraint de démissionner en mai 1781, Jacques Necker regagne Genève.

3   LE PREMIER MINISTRE DE LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE

Le 25 août 1788, Louis XVI rappelle Jacques Necker afin de ramener la confiance dans un royaume débordé par la crise politique et financière. Alors que le roi s’est vu contraint de convoquer les états généraux pour mai 1789 (8 août 1788), le nouveau ministre accepte pour sa part de répondre à l’une des revendications du tiers état : celui-ci aura un nombre de députés égal à celui des deux autres ordres réunis (décembre) — ce qui offre une grande popularité à Necker.

Le 5 mai 1789, lors de la séance d’ouverture des États généraux, l’interminable discours du ministre — n’évoquant que le problème financier du roi et la nécessité de lui accorder des subsides — est reçu par les députés, et particulièrement par les représentants du tiers, comme une provocation.

Néanmoins, c’est l’aristocratie et non le tiers qui obtient le renvoi de Necker, le 11 juillet 1789. Le peuple, pour sa part, s’en insurge et, le 14 juillet 1789, prend les armes et la Bastille. Rappelé dès le 16 juillet et de retour à Paris le 28, Jacques Necker tente de s’opposer à la confiscation des biens du clergé et à l’émission d’assignats dont il reçoit finalement la charge. Le 8 septembre 1790, il démissionne définitivement lorsque le comte de Mirabeau propose un élargissement des assignats.

Il se retire à Coppet, en Suisse, où sa fille Madame de Staël le rejoint bientôt. Il publie encore différents ouvrages critiquant la Révolution et le Consulat et justifiant son action passée : Sur l’administration de M. Necker par lui-même (1791), Du pouvoir exécutif dans les grands États (1792), De la Révolution française (1796) et Dernières Vues de politique et de finances (1802).

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles