Nicolas Ier Pavlovitch

Nicolas I^er Pavlovitch (1796-1855), empereur de Russie (1825-1855).

Né à Tsarskoïe Selo (aujourd’hui Pouchkine) et troisième fils de Paul I^er Petrovitch, Nicolas monte sur le trône en décembre 1825, à la mort de son frère aîné, le tsar Alexandre I^er Pavlovitch. Il doit immédiatement faire face à la révolte des décabristes (ou décembristes), officiers réformistes favorables à l'accession au trône de son frère Constantin.

Après avoir durement réprimé l’insurrection, ce champion de l'absolutisme autocratique réorganise la fonction publique sur le modèle militaire, cherche à empêcher la diffusion des idées révolutionnaires en renforçant la censure et en instaurant une stricte surveillance sur les universités (1835). Il mène parallèlement une ambitieuse politique de russification visant à contraindre l'ensemble des peuples de l'empire à adopter la langue russe et la religion orthodoxe… « L’autocratie, l’orthodoxie, l’esprit national russe « sont de fait les maîtres mots de Nicolas I^er.

Sur la scène internationale, Nicolas I^er sort victorieux des guerres contre l'Iran (1826-1828) et la Turquie (1828-1829). Ardent défenseur de la légitimité monarchique et fermement opposé aux mouvements nationaux, il écrase la révolte polonaise de 1831 et pratique une politique arbitraire d’assimilation. En 1849, il aide l'Autriche à réprimer le soulèvement nationaliste en Hongrie et, de façon générale, prend le parti austro-hongrois contre la France de Napoléon III, à qui il voue un mépris public.

Sensible à la tradition expansionniste russe, Nicolas I^er a pour projet d'agrandir ses territoires balkaniques aux dépens de l’Empire ottoman ; cette politique alarme les puissances occidentales et précipite le déclenchement de la guerre de Crimée. Nicolas I^er meurt en 1855, après que la Russie a connu ses premiers revers de fortune dans ce conflit.

Partisan de l’ordre en Russie et sur l’échiquier européen, Nicolas I^er a néanmoins su entamer l’industrialisation de son pays et préparer l’accession au trône de son fils, Alexandre II Nikolaïevitch. De même, son règne a été l’occasion d’un épanouissement artistique illustré par les talents littéraires d’Alexandre Pouchkine, Nikolaï Gogol, Fedor Dostoïevski et Ivan Tourgueniev.