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Organisation armée secrète [OAS]

Publié le 04/04/2013

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Organisation armée secrète [OAS], organisation clandestine hostile à l’indépendance de l’Algérie (1961-1963).

L’OAS diffuse ses premiers tracts à Alger en février 1961, un an après la Semaine des barricades où s’est manifestée l’opposition irréductible d’une partie des « pieds-noirs « (les Européens installés en Algérie) au processus d’indépendance auquel le général de Gaulle se rallie de plus en plus manifestement. Or les partisans de l’Algérie française ont été nombreux, de part et d’autre de la Méditerranée, à voir en de Gaulle le défenseur de leurs intérêts. La déception est à la mesure des espoirs soulevés par le discours du forum d’Alger du 4 juin 1958 (« Je vous ai compris ! « avait lancé le Général aux Algérois). La guerre banalisant la violence, le terrorisme des anti-indépendantistes se développe.

L’OAS en est la forme la plus brutale. Elle accueille une partie des rescapés du putsch des généraux du 22 avril 1961 et se donne comme mission l’élimination physique, en France et en Algérie, de tous les partisans de l’indépendance. Sous la direction des généraux Salan et Jouhaux, l’OAS reçoit aussi l’appui de nombreux cadres militaires, anciens de Suez et d’Indochine, de certains membres de la police et bénéficie du soutien du petit peuple des pieds-noirs.

Malgré l’état d’urgence instauré par de Gaulle d’avril à septembre 1961, les attentats se multiplient contre les musulmans, les Européens « libéraux « et les personnalités favorables à l’indépendance de l’Algérie. En mai 1961, le maire d’Évian-les-Bains, lieu choisi pour ouvrir les longues négociations, est assassiné. En septembre 1961, de Gaulle est visé une première fois ; l’attentat d’Issy-les-Moulineaux, entre autres, fait plusieurs victimes. Les réactions des partis et des syndicats de gauche face aux excès de l’OAS sont, elles aussi, durement réprimées par la police : le 8 février 1962, neuf personnes périssent écrasées par une charge policière à la station de métro Charonne.

Le 18 mars 1962, les accords d’Évian mettent fin à l’affrontement entre la France et les indépendantistes algériens. C’est le signal, en Algérie, d’une nouvelle flambée de terrorisme de l’OAS, qui décide de détruire tout ce qu’elle considère comme le « patrimoine national «. La Cour de sûreté de l’État est alors créée pour juger les terroristes qui continuent de frapper en France : de Gaulle est de nouveau visé le 22 août 1962 par l’attentat du Petit-Clamart. Cependant, les bases logistiques de l’OAS s’épuisent, et ses principaux dirigeants sont peu à peu arrêtés. En 1969, de Gaulle amnistie les derniers condamnés.

Féroce, aveugle, l’OAS prétend à une double légitimation dans la violence parallèle des indépendantistes algériens et dans le souvenir de la lutte armée menée par la Résistance ; elle ensanglante de façon dramatique la fin de la guerre d’Algérie. Certains réseaux restent cependant en sommeil, quitte à se réveiller ponctuellement, comme en témoigne l’assassinat le 5 mars 1993, à Montpellier, de Jacques Roseau, porte-parole du Recours, la plus importante des organisations de rapatriés d’Algérie. Les trois auteurs de ce meurtre, anciens de l’OAS et membres de l’Union syndicale de défense des intérêts des Français repliés d’Algérie (Usdifra), proche de l’extrême-droite, ont été condamnés à vingt ans de réclusion criminelle pour deux d’entre eux, et à quinze ans pour le troisième, par la cour d’assises de l’Hérault le 20 décembre 1993.

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