Othon Ier le Grand

Othon I^er le Grand (912-973), roi de Germanie (936-973), fondateur et souverain du Saint Empire romain germanique (962-973).

Fils d’Henri I^er l’Oiseleur, Othon est couronné roi de Germanie le 7 août 936 à Aix-la-Chapelle. Jusqu’en 953, son autorité est néanmoins contestée par les nobles qui se révoltent derrière son frère cadet Henri ; Othon choisit alors de consolider son royaume en dépossédant les grands féodaux de leurs duchés, qu’il redistribue à sa famille et à ses fidèles. En 951, il vainc Bérenger II de Frioul, qui a usurpé le royaume d’Italie, et se fait proclamer roi des Francs et des Lombards à Pavie. Lorsqu’il revient en Allemagne, il soumet les nobles qui, menés par son fils Liudolf, se sont soulevés, puis stoppe l’invasion hongroise au Lechfeld (Bavière), le 10 août 955. Par cette dernière victoire — dans laquelle chacun voit la fin des Grandes Invasions barbares —, il acquiert le prestige nécessaire à la voie impériale.

Le 2 février 962, Othon, devenu « le Grand «, est couronné empereur à Rome par le pape Jean XII ; c’est l’événement fondateur du Saint Empire romain germanique, ou I^er Reich. Contrairement à Charlemagne — son prédécesseur au titre impérial qui appuyait son empire sur les deux parties du Regnum francorum (de part et d’autre du Rhin), Othon le Grand s’appuie sur la Francie orientale (la Germanie) et sur les territoires italiens.

De surcroît, entendant subordonner l’Église à l’autorité de l’Empire — tout en contribuant à la propagation du christianisme —, Othon le Grand dépose le pape en 963. S’il échoue dans ses négociations d’alliance territoriale avec l’empereur byzantin Nicéphore II Phocas, il obtient la reconnaissance de sa dignité par Constantinople en mariant son fils, le futur Othon II, à Théophano, fille de Nicéphore (972).