Devoir de Philosophie

ouvrier d'unification marxiste, Parti [POUM] (Espagne)

Publié le 19/02/2013

Extrait du document

espagne

1   PRÉSENTATION

ouvrier d'unification marxiste, Parti [POUM] (Espagne), (Partido obrero de unificación marxista), parti politique espagnol créé en septembre 1935 par le regroupement de communistes dissidents, qui a joué lors de la guerre d'Espagne un rôle important, puis a été dissout en 1937, pour s'être opposé aux communistes espagnols soutenus par l'URSS.

2   L'UNIFICATION DES « MARXISTES RÉVOLUTIONNAIRES «

Fondé le 25 septembre 1935 à Barcelone, le POUM est le résultat de la fusion du Bloc ouvrier et paysan et de la Gauche communiste. Ces mouvements, qui ont vu le jour durant les années vingt et trente, sont issus des différentes tendances du mouvement communiste qui, en Espagne comme partout en Europe, se constituent et se déchirent au rythme de l'évolution de la ligne politique en Union soviétique. Ainsi le Bloc ouvrier et paysan (Bloque obrero y campesino) rassemble, sous la direction de Joaquin Maurin, les communistes de l'aile droite, proches de la tendance Boukharine en URSS, qui s'opposent à l'extrême gauche et sont favorables à une union avec certains partis républicains et bourgeois. De plus le Bloc, très implanté en Catalogne, soutient le séparatisme catalan, voire même la notion d'État catalan, tels qu'ils sont défendus par l'Esquerra, la gauche modérée et nationaliste de Catalogne.

À l'inverse, la Gauche communiste dirigée par Andrès Nin regroupe les communistes de l'aile gauche, plus ou moins proche de Trotski, prônant l'alliance avec les anarchistes de la Confédération nationale du travail (Confederación nacional del trabajo, CNT), afin de créer les conditions d'une révolution en Espagne.

Peu à peu cependant, les deux formations vont se rapprocher. Fusionnant avec le Parti communiste de Catalogne au sein de la Fédération communiste catalano-baléare, le Bloc — dont les positions sont critiquées par la IIIe Internationale, aux mains des staliniens — se fait le partisan de l'union de tous les « marxistes révolutionnaires «, présents notamment au sein des ailes gauches des partis socialiste et communiste espagnols. De son côté, la Gauche communiste, renonçant à l'idée de noyauter le Parti socialiste afin d'infléchir sa ligne politique vers la gauche, se rallie à l'initiative du Bloc. La constitution du POUM, qui se situe dans la tradition de la Révolution russe d'octobre 1917 « sous le drapeau de Lénine et de Trotski «, doit donc marquer, dans l'esprit de Maurin et de Nin, une première étape vers la création d'un grand parti socialiste révolutionnaire unique.

3   LA RÉPRESSION DU POUM

Possédant un journal, La Batalla, le POUM compte près de 8 000 adhérents, pour l'essentiel des ouvriers. Il est surtout présent en Catalogne, notamment dans les villes industrielles de Gérone et Lérida et également implanté, de façon inégale, en Andalousie, en Estrémadure, au Pays Basque et dans les Asturies. C'est justement dans l'espoir de voir libérer ses militants asturiens, emprisonnés depuis le soulèvement raté de 1934, que le POUM se rallie au Front populaire (Frente popular), qui remporte les élections en février 1936. Très vite cependant, le POUM se montre critique à l'égard du gouvernement de gauche. Lui reprochant une politique trop modérée, le POUM se prononce en faveur d'une ligne plus révolutionnaire, prônant ainsi la socialisation des moyens de production.

Dès les premiers jours de la guerre civile, ses militants, regroupés en particulier au sein de la 29e division, jouent un rôle important dans la lutte armée contre l'insurrection franquiste. Andrès Nin, qui dirige le parti depuis l'arrestation de Maurin par les franquistes, devient ministre de la Justice dans le gouvernement de la Généralité en Catalogne. Rapidement cependant, le POUM se heurte au Parti communiste (Partido comunista de España, PCE) et à ses alliés soviétiques. En effet, alors que le Parti communiste se déclare partisan d'une alliance de tous les républicains, y compris les partis bourgeois et modérés, pour remporter la victoire militaire, les poumistes entendent mener conjointement la guerre contre les franquistes ainsi que la révolution sociale. Cette dernière, selon eux, peut seule rallier les masses ouvrières et paysannes à la cause républicaine et assurer le succès contre Franco. À cette divergence de fond, s'ajoute un climat international marqué par la multiplication des purges en URSS, dirigées contre les trotskistes et les opposants de gauche. Dès lors, le POUM, qui compte dans ses rangs de nombreux trotskistes et condamne les procès de Moscou, devient la cible des attaques du Parti communiste espagnol. En décembre 1936, sous la pression de l'URSS, le gouvernement de la Généralité ne comprend plus de poumistes. Exclu du gouvernement, le POUM, qui tente de se rapprocher des anarchistes, prend alors part aux journées insurrectionnelles de mai 1937 à Barcelone contre le gouvernement de Negrín, soutenu par les communistes, puis est interdit le 17 juin 1937. Ses dirigeants, dont Andrès Nin et plusieurs centaines de militants, sont arrêtés et fusillés, tandis que les divisions de miliciens, où les poumistes sont nombreux, sont épurées. L'écrasement du POUM, mené en sous-main par les agents soviétiques en Espagne marque le début de l'écrasement de la tendance révolutionnaire présente dans le camp républicain.

L’histoire du POUM, qui comptait nombre d’intellectuels dans ses rangs — George Orwell a fait de son expérience au sein du POUM un récit douloureux et poignant dans Hommage à la Catalogne 1936-1937 (1938) — a suscité toute une mythologie révolutionnaire. Le cinéaste Ken Loach l’a illustrée dans Land and Freedom (1995).

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles