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Péloponnèse, guerre du

Publié le 30/01/2013

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Péloponnèse, guerre du, conflits entre Athènes et Sparte au Ve siècle av. J.-C., ayant abouti à la destruction de la puissance athénienne en mer Égée.

L'hostilité de Sparte vis-à-vis de l'hégémonie athénienne naquit dès la fondation de la ligue de Délos, au lendemain de la victoire des Grecs contre les Perses (voir Médiques, guerres) en 478 av. J.-C. Refusant d'adhérer à cette ligue, Sparte rallia d'autres cités réfractaires comme Thèbes et une partie de la Béotie. Les Spartiates dénonçaient l'impérialisme athénien ; leur société, qui reposait sur un régime oligarchique, refusait l'« école de la Grèce « que prétendait être Athènes. À l'intérieur même d'Athènes, les partisans d'une alliance avec Sparte se comptaient dans les rangs du parti aristocratique mené par Cimon et Thucydide (homonyme de l'historien).

La position des démocrates athéniens, sous la houlette de Périclès et d'Éphialtès, fut confortée par l'humiliation infligée par les Spartiates qui, en 461 av. J.-C., refusèrent l'aide des hoplites athéniens venus les appuyer contre les hilotes révoltés : Cimon fut alors ostracisé et, malgré l'assassinat d'Éphialtès, le parti démocratique put gouverner pendant trente ans : fait unique, Périclès fut réélu continuellement à la stratégie entre 443 av. J.-C. et 431 av. J.-C. Il donna à la ligue de Délos l'aspect d'un empire athénien face auquel les Spartiates constituèrent une autre ligue, beaucoup moins structurée mais tout aussi efficace sur le plan militaire.

Il y eut trois conflits successifs interrompus par des traités de paix. Le premier, marqué par les batailles de Tanagra et d'Œnophytes (457 av. J.-C.), par la destruction de la puissance maritime d'Égine alliée à Sparte (456 av. J.-C.) puis par des combats divers où Athènes épuisa une partie de ses forces (elle combattait parallèlement le Perse Artaxerxès), fut jalonné de tentatives de paix (451 av. J.-C., armistice négocié par Cimon revenu d'ostracisme ; 447 av. J.-C., congrès de la paix à Athènes) et aboutit en 445 av. J.-C. à la paix de Trente Ans qui confirmait l'hégémonie d'Athènes sur la mer Égée et celle de Sparte sur le Péloponnèse.

Le deuxième conflit fut déclenché par le jeu des alliances : en 431 av. J.-C. Mégare, alliée à Sparte, se révolta contre Corcyre (aujourd'hui Corfou), alliée d'Athènes. L'épisode principal de ce conflit fut la peste qui sévit à Athènes. Athènes avait choisi de laisser les Spartiates, dirigés par Archidamos II, occuper l'Attique et de concentrer ses efforts sur la guerre navale. Périclès mourut dans l'épidémie, avec peut-être un tiers de la population. Les défections se multiplièrent dans la ligue de Délos, mais Athènes, vaincue à Platées (427 av. J.-C.), fut victorieuse à Sphactérie (425 av. J.-C.) ; après la mort de Cléon et de Brasidas, successeurs respectifs de Périclès et d'Archidamos, la paix fut conclue par Nicias en 421 av. J.-C., pour trente ans : elle rétablissait le statu quo et laissait donc les tensions en suspens.

Le troisième conflit fut marqué par la personnalité d'Alcibiade. Celui-ci lança Athènes dans une expédition en Sicile au résultat doublement désastreux : d'une part, elle fut un échec total ; d'autre part, elle relança le conflit — Alcibiade lui-même, ayant trahi Athènes, aida Sparte que subventionnait la Perse à prendre la forteresse de Décélie. Alcibiade revint à Athènes et permit à sa cité de triompher à Cyzique (410 av. J.-C.). Malgré une importante victoire navale aux îles Arginuses (406 av. J.-C.), les Athéniens, abandonnés par tous leurs alliés, durent capituler après un siège de plusieurs mois. En 404 av. J.-C., les Spartiates imposèrent à la cité d'Athènes une constitution oligarchique et démantelèrent les « Longs Murs « qui avaient longtemps symbolisé son hégémonie.

L'histoire naquit peut-être de ce drame sous la plume de Thucydide, acteur malheureux et témoin exceptionnel. Dans ce long conflit, Sparte autant qu'Athènes avaient épuisé leurs forces et le IVe siècle fut celui de l'émergence d'une puissance nouvelle, une monarchie héritière pourtant de cet hellénisme des cités symbolisé par Athènes : la Macédoine de Philippe II et d'Alexandre le Grand.

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