Pérou. Paysage de l'Altipiano.

Sur la « puna « des hauts plateaux péru­viens, les troupeaux de moutons, d'al­pages et de lamas broutent une herbe rase et dure sous la surveillance de femme ou d'enfant quechua. Ces popu­lations de l'altiplano sont pauvres, rési­gnées, taciturnes. Vivant en communau­tés fermées, dans des hameaux isolés à l'équilibre précaire, souvent à côté de ruines incas cyclopéennes, les Indiens quechuas restent profondément atta­chés à leur mode de vie, ainsi qu'à leur horizon cerné par les Cordillères ennei­gées.

S'ils en sortent, ils ne reviendront plus... une lente descente les conduit vers Li­ma ou la côte. Mais l'exode sera vite comblée par une natalité excessive. La femme quechua drapée dans un poncho vif, coiffée du feutre national, son visage buriné sans âge, ses che­veux noirs, ses yeux bridés, marche sur les hautes plaines désespérantes vers le lac Titicaca. Elle a quitté sa maison en briques crues, proie facile des tremble­ments de terre. Quelques galettes de maïs — tortillas — seront son déjeuner. Puis elle filera sa quenouille de laine... la vie continue.