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Pinochet Ugarte, Augusto

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Pinochet Ugarte, Augusto (1915-2006), général et homme d’État chilien, président du Chili (1974-1990).

2   COMMANDANT EN CHEF DES FORCES ARMÉES

Né à Valparaíso dans une famille d’origine française, Augusto Pinochet Ugarte étudie à l’Académie militaire du Chili. Gravissant rapidement les échelons de la hiérarchie militaire, il est nommé général de division lors de la présidence de Eduardo Frei Montalva, devient commandant de la garnison de Santiago lors du mandat de Salvador Allende et, en 1972, accède au grade de commandant en chef des armées.

Augusto Pinochet est l’un des meneurs du coup d’État du 11 septembre 1973, soutenu par les États-Unis et qui renverse le gouvernement socialiste du président Salvador Allende ; cette action marque par ailleurs la première intervention de l’armée dans les affaires civiles du Chili depuis le début de la République.

3   PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE (1974-1990)

Augusto Pinochet devient le dirigeant de la junte créée parallèlement au coup d’État et, en 1974, il s’impose à la tête de l’État, devenant « chef suprême de la Nation « en juin, puis président de la République en décembre. Ses premières mesures consistent à faire interdire les partis et abolir la Constitution. Il exerce une mainmise totale sur le pays. Son régime dictatorial est condamné par la commission des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1977 pour avoir pratiqué la torture sur des détenus. En 1980, Augusto Pinochet est confirmé à son poste pour un mandat de huit ans grâce à un référendum. Après avoir échappé à une tentative d’assassinat en 1986, il durcit encore la répression contre les opposants de plus en plus nombreux à son régime.

Si le référendum tenu en octobre 1988 lui dénie le droit de rester président (54,7 p. 100 pour le non), il conserve cependant le commandement en chef de l’armée de terre après avoir quitté le pouvoir le 11 mars 1990, soit bien après les élections démocratiques du 14 décembre 1989 ; en mars 1998, il abandonne toutefois cette fonction et, dans un climat hostile, entre au Sénat pour y occuper un siège à vie.

4   LES POURSUITES JUDICIAIRES CONTRE L’ANCIEN DICTATEUR
4.1   Au niveau international

Le 16 octobre 1998, sur la base d’un mandat d’Interpol présenté par le juge espagnol Baltasar Garzón, le général Pinochet est arrêté par la police britannique à Londres. À l’issue d’une procédure à rebondissements de dix-sept mois, la demande d’extradition vers l’Espagne déposée par le juge espagnol (puis par la Belgique, la France et la Suisse) afin de juger l’ancien chef de la junte militaire pour les crimes de « génocide, terrorisme et incitation à la torture « et « disparitions « est finalement rejetée par le ministre britannique de l’Intérieur Jacques Straw en mars 2000. Alléguant que l’« état de santé [de Pinochet] ne permettrait un procès équitable dans aucun pays «, il rend sa liberté à l’ancien dictateur, qui échappe ainsi à la justice internationale.

Âgé de 84 ans, Augusto Pinochet rentre au Chili, où le nouveau président socialiste Ricardo Lagos, au risque de mécontenter l’armée, est favorable à son jugement.

4.2   Au Chili

Un nouveau chapitre de la saga judiciaire s’ouvre ainsi au Chili. L’immunité parlementaire de l’ancien président est levée par la cour d’appel de Santiago en mai 2000. En décembre, il est inculpé par le juge Guzman pour les crimes commis par la « Caravane de la mort «, un commando militaire responsable de 75 enlèvements et exécutions en octobre 1973 ; plus de 300 autres plaintes sont déposées contre Augusto Pinochet au Chili. Mais les procédures et les examens médicaux se succèdent, jusqu’à la décision finale de la Cour suprême de justice qui clôt la procédure ouverte au Chili contre le général Pinochet le 1er juillet 2002, arguant de sa « démence légère «. Une semaine plus tard, il met un terme à sa carrière politique en démissionnant de son poste de sénateur à vie.

Pourtant, un troisième épisode du feuilleton judiciaire s’ouvre en janvier 2005. Une nouvelle décision de la Cour suprême du Chili autorise en effet le jugement du général Pinochet à la suite de son inculpation en décembre 2004 pour neuf enlèvements et un homicide dans le cadre de l’« opération Condor «. Alors que le Chili tourne définitivement la page des années Pinochet avec l’entrée en vigueur, en 2005, d’une nouvelle Constitution, l’ancien dictateur décède en décembre 2006, après avoir échappé à tout jugement.

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