POÉSIE ET THÉATRE ROMANTIQUES

   Personne ne reste indifférent devant le XIXe siècle : on l'adore ou on le déteste, on le traite de sublime ou de stupide. Quelle que soit la position prise, on ne peut contester qu'il marque un éclatant réveil de la Poésie et du Théâtre. Depuis la Pléiade, la France et le Monde n'ont connu de poètes plus nombreux, ni de chefs-d'oeuvre plus variés : lyrisme intime ou pittoresque, littérature sociale ou artiste, épopées, poèmes philosophiques expriment les aspirations les plus diverses. D'une vitalité étonnante et d'une fécondité sans défaillance, Victor Hugo précède Musset et Vigny, et survit à Théophile Gautier et à Baudelaire, prolongeant la poésie romantique au delà du Parnasse et du Symbolisme. L'inévitable et stimulante lutte entre les écoles témoigne de la puissance de cette renaissance : la Poésie a reconquis la première place.  Le théâtre revendique la seconde. La tragédie, après une agonie d'un siècle, a été remplacée par le drame. Celui-ci ne survit guère à l'échec des Burgraves, mais laisse trois chefs-d'oeuvre, Ruy Blas, Lorenzaccio et Chatterton : l'Espagne, l'Italie et l'Angleterre. La comédie connaît un succès plus tardif, mais plus durable avec Musset, qui donne la main à Marivaux et à Giraudoux, souriante Trinité de l'esprit et du romanesque.