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Pompidou, Georges

Publié le 07/04/2013

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Pompidou, Georges 1 PRÉSENTATION Pompidou, Georges (1911-1974), homme d’État français, président de la République entre 1969 et 1974, qui a été confronté à la tâche délicate de succéder au général de Gaulle après que ce dernier ait choisi de se retirer de la vie politique. 2 JEUNESSE ET DÉBUTS EN POLITIQUE Né à Montboudif (Cantal), fils d’instituteurs laïcs, Georges Pompidou est élevé dans les valeurs de la IIIe République, qui voient dans l’ascension sociale la récompense du travail et du mérite. Élève des lycées d’Albi et de Toulouse, puis du lycée Louis-le-Grand à Paris, où il se lie notamment avec Léopold Sédar Senghor, il est reçu à l’École normale supérieure (ENS) et suit les cours de l’École libre des sciences politiques. Agrégé de lettres, il enseigne successivement à Marseille et à Paris. Sa carrière politique commence en 1944, lorsque, bien qu’il n’ait pas participé à la Résistance pendant l’Occupation, il est appelé en qualité de chargé de mission au cabinet du général de Gaulle, qui cherche, selon ses propres mots, « un normalien sachant écrire «. Dès lors, Georges Pompidou devient l’un des plus proches collaborateurs de son mentor en politique, qui se tient éloigné du pouvoir à partir du mois de janvier 1946. Ayant définitivement abandonné l’enseignement, il est nommé maître des requêtes au Conseil d’État en 1946, fonction qu’il cumule jusqu’en 1948 avec celle de commissaire général au Tourisme. Placé en disponibilité de la fonction publique, il devient, en 1956, directeur général de la banque Rothschild, poste qu’il conserve jusqu’en 1962, à l’exception d’une brève période, entre juin 1958 et janvier 1959, où il est directeur du cabinet du général de Gaulle, dernier président du Conseil de la IVe République. Placé à mi-chemin entre la politique et les affaires, il entre, en 1959, au Conseil constitutionnel après l’installation de la Ve République et est mandaté en 1961 par le président de la République pour rencontrer secrètement le chef du Front de libération nationale (FLN) en Suisse, afin de préparer les négociations de paix en Algérie. 3 PREMIER MINISTRE DU GÉNÉRAL DE GAULLE Après le départ de Michel Debré, Georges Pompidou est nommé Premier ministre le 14 avril 1962. Le choix d’un technicien brillant et efficace, mais peu connu du grand public, et qui n’a jamais exercé de responsabilités politiques de premier plan, apparaît comme une manifestation de la volonté présidentielle de peser de toute son autorité sur les choix du gouvernement, alors que la conclusion de la guerre d’Algérie a laissé un certain malaise au sein de la majorité. Ayant présenté sa démission le 5 octobre suivant, après un vote de censure de l’Assemblée nationale, en fait dirigé contre le général de Gaulle qui vient d’annoncer la réforme du mode d’élection du président de la République, Georges Pompidou retrouve son poste le 28 novembre, après les nouvelles élections qui suivent la dissolution de l’Assemblée nationale. Pendant toute la période où il occupe ses fonctions, il prend soin, conformément aux conceptions constitutionnelles du général de Gaulle, de laisser le président dessiner les grandes orientations de la politique étrangère. Il s’attache, pour sa part, avec le concours de plusieurs ministres dont certains bénéficient d’une remarquable longévité dans leurs attributions (Valéry Giscard d’Estaing aux Finances, Roger Frey à l’Intérieur, Pierre Messmer à la Défense, André Malraux aux Affaires culturelles, mais aussi des personnalités d’envergure comme Louis Joxe ou Michel Debré), à accompagner le mouvement de modernisation de la France, tant dans le domaine économique que dans celui de la vie quotidienne, qui marque la période des « Trente Glorieuses «. Lors des événements de Mai 68, il est l’un des principaux négociateurs des accords de Grenelle, mais, en raison du trouble qui s’est installé dans ses relations avec le général de Gaulle, qui a désapprouvé sa gestion de la crise sociale, il est « mis en réserve de la République « et remplacé le 21 juillet 1968 par Maurice Couve de Murville. Il profite de cette retraite forcée pour se consacrer à ses mandats locaux : conseiller municipal de Cajarc (Lot) de 1965 à 1969, il siège à l’Assemblée nationale au sein du groupe gaulliste Union des démocrates pour la République (UDR), de juin 1968 à juin 1969, tout en réfléchissant à la forme que pourrait prendre la succession du général de Gaulle et en s’assurant de précieux appuis au sein de la famille gaulliste en vue de l’élection présidentielle à venir. 4 LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE Après la démission du général de Gaulle, consécutive à l’échec du référendum du 27 avril 1969 sur la régionalisation, Georges Pompidou, assuré du soutien de l’UDR, annonce sa candidature à la présidence de la République. Il est élu le 15 juin, au second tour de scrutin, avec 58,2 p. 100 des suffrages, contre Alain Poher, président du Sénat. Président de la République, Georges Pompidou se montre conscient que la stature historique de son prédécesseur lui impose de créer un nouveau style de présidence, plus modeste, sans doute moins tranché. Il s’emploie à préserver la cohésion des partis de la majorité gouvernementale, faisant appel à certains représentants du courant centriste (Valéry Giscard d’Estaing aux Finances, Jacques Duhamel aux Affaires culturelles) pour siéger au gouvernement. Ayant choisi comme Premier ministre le promoteur du projet de « nouvelle société «, Jacques Chaban-Delmas, il poursuit et tente d’amplifier la politique sociale de participation et relance les tentatives pour rationaliser l’organisation régionale de la France, notamment avec la loi de 1972 transformant la région en établissement public, tout en marquant son souci du cadre de vie par la création d’un ministère de l’Environnement. Rompant avec la position du général de Gaulle, qui avait toujours refusé que la Grande-Bretagne rejoigne le Marché commun, de crainte de subir l’influence des États-Unis, il accepte cet élargissement de l’Europe, mais le fait ratifier par référendum en avril 1972. En matière de défense, le président de la République se montre favorable à la poursuite du programme visant à équiper la France d’une force de dissuasion nucléaire crédible, dans une perspective gaullienne mêlant volonté d’indépendance nationale et affirmation de la singularité française au regard des affrontements entre blocs. Dans cette optique, Georges Pompidou, sans remettre en cause l’appartenance de la France à l’Alliance atlantique, effectue des voyages officiels, en URSS et en Chine notamment. La concrétisation d’une union de la gauche, avec la signature d’un programme commun de gouvernement, la volonté d’affirmer la prééminence présidentielle sur un Premier ministre qui prend de plus en plus d’autonomie conduisent au remplacement de Jacques Chaban-Delmas par Pierre Messmer, en juillet 1972. Ce changement d’équipe marque un durcissement du régime, alors que le climat social se dégrade sous l’influence de la crise économique consécutive au premier choc pétrolier. De plus, malgré l’absence totale de transparence sur ce sujet, certains signes donnent à penser dès 1973 que le président est atteint d’une grave maladie, ce qui contribue à entretenir un climat d’incertitude et de rumeurs dans le monde politique. Le 2 avril 1974, Georges Pompidou s’éteint à son domicile parisien. Personnage brillant et assez secret, Georges Pompidou a succédé au général de Gaulle avec la volonté de moderniser son héritage, parfois dans un sens plus pragmatique, dont témoigne son attitude dans les questions relatives à la construction européenne. Loin de toute théorie, il s’est appliqué à préserver l’apport du gaullisme après la disparition de son fondateur, entreprise qui a été favorisée par la prospérité économique qu’a connue la France jusqu’en 1974. Dans le domaine culturel, Georges Pompidou, amateur d’art moderne, auteur d’une Anthologie de la poésie française (1961), est à l’origine de l’édification du Centre national d’art et de culture auquel son nom a été donné lors de son inauguration en 1977. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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