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Présence de la femme dans la société depuis les années 80

Publié le 22/03/2014

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Présence de la femme dans la société depuis les années 80 

 

1- Insertion des femmes dans la politique 

 

Leur participation est faible, leur rôle politique est rarement de 1er plan. Elle n’est pas en droit de se présenter. Elle est le second sexe, le sexe oublié, impensé par le droit, donc invisible. 

Les femmes en politique ne représentent pas les femmes, il ne s’agit donc pas de division du corps social, ni de création de catégories juridiques. Mais les femmes en politique n’exercent pas une liberté indifférenciée, elles participent à un pouvoir à côté des hommes et parce que femmes, elles représentent l’humanité entière. C’est parce qu’elles sont femmes qu’elles doivent participer, à parité, à la gestion de l’état. Leur présence dans la politique est importante pour faire évoluer la société, elles n’ont pas nécessairement la même vision que l’homme. Elles sont femmes et personnes humaines, de même que les hommes sont hommes et personnes humaines… La différence de place, et de rôle, entre les hommes et les femmes en politique n’est plus perçue, aujourd’hui, comme naturelle par la population. La masse se reconnait d’autant moins dans la politique que la moitié de la population constate qu’elle n’y participe pas. La politique est encore le lieu d’identification privilégié des individus. 

C’est au cours du 20ème siècle qu’une minorité de femmes commence à participer aux évènements politiques qui se déroulent en Europe, et d’abord aux côtés des hommes qui en ont longtemps été les acteurs exclusifs. 

 

Le droit de vote : les femmes peuvent voter que depuis 1944 et depuis leur participation à la vie politique croît, elles sont ministres, parlementaires, élues locales. Une loi sur la parité a donné un nouvel essor à ce phénomène. Le droit de vote est reconnu en France depuis environ 2 siècles mais seulement pour les hommes. 

 

Depuis le 8 juillet 1999, la Constitution de la 5ème République indique que la loi favorise « l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives « et son article 4 que les partis et groupements politiques « contribuent à la mise en œuvre « de ce principe « dans les conditions déterminées par la loi « 

 

Loi du 6 juin 2000  contraint les partis politiques à compter moitié de candidates pour les élections qui ont lieu au scrutin de liste (municipales, régionales, européennes et sénatoriales) dans les départements qui élisent plus de 4 sénateurs. Ainsi aux législatives, les partis qui n’ont pas au moins 48% de femmes candidates sont pénalisés financièrement. 

 

On est pourtant encore loin de l’égalité comme l’ont encore démontré les dernières élections régionales et cantonales. Si l’on compte 47.6% de femmes dans les conseils régionaux une seule est à la tête d’une région, contre trois auparavant. La parité ne s’appliquant pas aux élections cantonales, seuls 10.9% des conseillers généraux sont des femmes qui dirigent seulement trois départements sur cent. 

Par rapport aux autres Etats membres de l’UE, la France ne rattrape pas son retard quant à la place occupée par les femmes. 

 

Part des femmes dans les Parlements des Etats membres de L’UE 

 

Les législateurs ont pris des mesures contraignantes, pariant sur des actions positives en faveur des femmes, notamment en politique, pour parvenir à court terme à une parité effective. Mais il s’agit d’une parité de candidatures et non de résultats ; et les partis politiques préfèrent renoncer à une partie de leur dotation financière en payant des amendes, plutôt que laisser aux femmes une place équitable. Les chiffres buts de l’inégalité entre hommes et femmes sont importants car leur seule lecture met en lumière certains aspects des mécanismes d’accès au pouvoir. 

 

L’étude plus attentive des discours politiques, des listes électorales, des articles parus dans la presse politique ainsi que des sondages d’opinion montrent que la place des femmes en politique est encore perçue comme n’allant pas de soi à la fois par la classe politique elle-même et par une bonne partie de l’électorat. La possibilité récente (septembre 2005) de deux candidatures féminines à la présidence de la République (Ségolène Royal au PS et Michèle Alliot-Marie à l’UMP) a suscité des réactions sexistes et méprisantes au sein de la classe politique ainsi que des débats dans la presse écrite et audiovisuelle sur la capacité des femmes en général à assumer la présidence de la République. 

L’univers politique est encore largement conçu comme un univers viril, où les hommes sont légitimes et les femmes tolérées surtout dans des positions où elles sont censées utiliser des qualités prêtées aux femmes en tant que femmes : missions sociales, médiation, mandats administratifs…Les interviews de femmes politiques font surgir de nombreuses questions sur leur vie familiale. C’est le domaine dans lequel elles doivent avant tout faire leurs preuves, contrairement aux hommes politiques à qui on ne demande de comptes que sur leurs actions politiques. Ce clivage home femme au sujet de l’importance de la vie de famille a, une fois de plus, des racines dans les mentalités : ne distingue-t-on pas dans l’appellation « madame « et « mademoiselle «, les femmes mariées d’un côté et les célibataires de l’autre, et ce sans aucun fondement dans aucune loi, alors que les hommes sont appelés « monsieur « sans référence à leur vie privée 

Tout cela compose, en France, un paysage politique et social encore peu avantageux à l’ascension des femmes en politique. Néanmoins, depuis la loi sur la parité leur présence s’est sensiblement renforcée, du moins aux élections locales et stéréotypes liés à l’éternel féminin ne cessent de reculer. La présence des femmes en politique est un indicateur essentiel du rôle des femmes dans une société et, plus largement, du degré de démocratie dont elle s’est dotée. 

 

Comment faire face aux médias ? 

 

Les femmes politiques doivent s’efforcer de mieux comprendre les médias et apprendre à mieux faire passer leur message en se formant aux techniques des interviews et des conférences de presse, à l’élaboration des dossiers et communiqués de presse etc. 

Les femmes doivent être plus combatives dans la présentation de leurs idées et réalisations car les médias ont tendance à s’intéresser d’avantage à quiconque, homme ou femme, s’affirme et croit en la cause qu’il ou elle défend. 

Les médias ont tendance à traiter les femmes politiques en objets et non en véritables protagonistes de la vie politique, ce qu’ils font rarement pour les hommes politiques. 

Les médias sont moins respectifs aux aspirations et aux réalisations des femmes politiques qu’à celles de leurs homologues masculins. S’ils ont compris que l’intégration des femmes à la vie politique renforce la démocratie, les médias, dont le rôle dans le processus démocratique est toujours plus grand et plus important, devraient s’efforcer de faire passer ce message de toutes les manières possibles. 

Les gouvernements devraient réformer leur politique de communication afin de les rendre plus sensibles aux disparités qui subsistent entre les hommes et les femmes et de véhicule une image plus juste des femmes politiques. 

La vie politique est ainsi un combat permanent pour les femmes où tous les coups sont permis. Il faut donc être une battante convaincue du bon sens de la cause qu’on veut défendre et déployer beaucoup d’énergie dans la résistance. Plus les femmes s’impliqueront, plus elles pourront espérer atteindre pas à pas l’égalité ou plutôt l’équivalence des 2 sexes. 

 

2- L’Europe au féminin 

 

La parité est devenue un thème européen. 

La commission des droits de la femme et de l’égalité des chances du Parlement européen s’empare de tous les sujets d’actualité pour réclamer de nouvelles lois européennes. Le programme d’action de la commission européenne était consacré en 2003 aux femmes dans la prise de décision. 

Cette commission encourage une représentation équilibrée des hommes et des femmes dans les élections au Parlement européen en 2004. L’égalité entre les hommes et les femmes dans la vie politique n’est plus un vain mot. C’est devenu une priorité. 

 

Il est intéressant de constater d’une part que la représentation des femmes au parlement européen a augmenté depuis 1984 et d’autre part sont plus présente au Parlement Européen. 194 femmes, représentant 31% des eurodéputés, sont présentes au Parlement Européen. Elles sont 62 à siéger au groupe du parti populaire européen qui, compte 232 membres, 68 au groupe du parti socialiste européen qui compte 181 membres, 17 chez les libéraux. 

En France, contrairement à sa très mauvaise place sur l’échiquier européen en termes de représentation offerte aux femmes qui la place dans les dernières. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation : 

* les hommes ont laissé leur place aux femmes 

* le mode de scrutin est le même pour tous les pays qui ont choisi le scrutin à la représentation proportionnelle pour ses élections. Le Royaume-Uni et la France l’ont déjà adopté. 

* Les femmes ont compris qu’il fallait œuvrer ensemble à la Révolution 

 

Les femmes sont plus assidues que les hommes au Parlement Européen. Elles investissent ce lieu qui devient incontournable et en tout cas, la principale source de notre législation. Elles maîtrisent les mécanismes à un moment où plus que jamais l’actualité. 

C’est un avantage non négligeable pour tous ceux qui ont besoin d’appréhender la subtilité des lois et règlements européens. 

Il convient de noter que 2 françaises ont présidé le Parlement Européen.

Simone Veil 1979-1982 

Nicole Fontaine 1999-2001 

La France se distingue particulièrement avec une représentation féminine de 42.5% ; 

C’est en 1996 que le Conseil des Ministres a souligné la trop faible représentation des femmes aux postes de décision. La commission européenne a ainsi retenue pour l’année 2003, la participation des femmes dans le programme en matière d’égalité des sexes qu’elle a initié pour les années 2001-2002. 

Sur les 10 nouveaux Etats membres, 3 ont choisi 

* Une femme pour être commissaire européenne 

* Une femme pour être à la tête de l’agence européenne pour l’environnement. Les femmes représentent 25% des membres des agences de la commission européenne 

* Une femme pour être juge à la cour de justice des Communautés Européennes a été nommée en 1999 

* Au Parlement, la commission des droits de la femme et de l’égalité des chances a présenté plusieurs rapports pour promouvoir la pleine participation des femmes à la vie politique, civile, économique, sociale et culturelle. 

 

3- Un regard sur le passé, une regard sur l’avenir 

 

Les femmes ont atteint un progrès significatif au niveau mondial au cours de ces 5 dernières décennies. La lutte pour leurs droits, la création des mouvements des femmes, l’expansion de leurs rôles publics et privés, ainsi que l’inclusion de leur point de vue dans les débats publics, témoignent des avancements. On peut faire quelques observations à propos des changements qui ont eu lieu au cours des dernières décennies. 

 

L’usage des termes et des concepts est aussi important. Au fur et à mesure que les « besoins des femmes « ont été transformés en « Droit de la femme «, elles sont passées d’occuper une place dans la sphère privée uniquement, à occuper des places dans la sphère privée et la sphère publique. Ce processus a transformé les promesses bienfaisantes en cadres légaux et en obligations morales. De manière similaire, l’abus des femmes et des filles, a passé d’être un problème privé à une offense publique. 

 

Le progrès dans la définition des valeurs et des processus peut paraitre plus lent que ce que l’on souhaiterait, mais il a lieu quand même. Par exemple, depuis que les Nations Unies ont fait appel officiel en faveur des Droits de la Femme en 1975, la reconnaissance des Droits de la femme comme des Droits humains était largement répandue 20 ans après.

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