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Que vaut une bonne intention ?

Publié le 22/07/2010

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« C’est l’intention qui compte « nous répète-ton souvent, par extension on comprendra « bonne intention « . Mais est-ce réellement l’intention qui a une valeur ? De surcroît, le mot « valeur « semble avoir plusieurs sens : valeur morale et valeur technique, effective, c’est-à-dire la vertu d’une bonne intention compte-t-elle réellement ; l’acte isolé a-t-il une valeur ?  Une bonne intention apparaît comme « bonne « au sens moral mais n’entraîne pas de valeur effective, et seule sa valeur est nulle.    Tout d’abord, il faut définir « bonne intention « ; est-ce la bonne volonté ou la bienfaisance ? La bonne volonté est la seule action réellement bonne, puisqu’elle ne peut que conduire à la moralité. Elle s’effectue selon la conscience du devoir et non pour son propre intérêt. A cela s’oppose la bienfaisance qui peut conduire à l’immoralité ; son action pouvant être guidée par le seul intérêt de la personne, ce qui n’a aucune valeur morale.  Kant ajoute que la bonne volonté est accessible à tous, il s’agit d’agir selon la conscience du devoir et non par pour son propre intérêt. Chacun peut donc avoir une bonne intention, elle est universelle.  Kant considérera moraux tous ceux qui auront une bonne intention (au sens de la bonne volonté) même si cette bonne intention n’aboutit pas à la fin espérée pour cause d’échec technique. Toute fois ce n’est pas la matière de l’action qui fait la valeur morale (cad son contenu) mais la forme (cad la conscience du devoir) de même ce n’est pas la finalité de l’action qui constitue sa valeur morale mais son principe.

   Cependant, étant accessible à tous (à l’ignorant comme au savant) on ne peut exiger des personnes que leur sincérité et de leur désintéressement. Si l’on prend l’exemple de la maxime kantienne « chacun doit dire la vérité « comme le fait Hegel, ne pouvait exiger des personne de connaître la vérité, ils doivent seulement être sincères et dire ce qu’ils pensent être vrai toute fois cela entraînerait une confusion du vrai et du faux , ce qui n’a aucune effectivité malgré la bonne intention des individus sincères. La maxime de Kan n’analyse pas la valeur morale de mon action et ses résultats mais seulement son principe. Cependant si on ne peut exiger d’un être qu’il connaisse la vérité mais que s’il ne la connaît pas il ne dise rien, la moralité ne serait accessible qu’à une élite. Le problème de l’effectivité a donc ici toute son importance : il ne suffit pas d’être bien attentionné, il faut que mon action ait une production effective.  La réalisation effective apparaît donc comme nécessaire, sinon l’action n’a aucune valeur. On remarque d’ailleurs, que l’on ne juge pas sur ce qu’on le dit mais sur ce que l’on fait ; la bonne intention ne suffit pas.  De même dans la religion, le principe fondamental est l’amour du prochain, mais cet amour doit être un amour intelligent car il fera la distinction entre le bien et le mal. Un amour inintelligent cherchera à apporter le bien sans pouvoir se distinguer du mal et n’aura donc aucune valeur effective malgré la bonne intention de l’individu.  De surcroît pour qu’une bonne intention soit réalisable, il faut que l’individu ait quelque intérêts sinon il ne la réalisera pas et est-ce moral ?    Toute fois est –ce qu’une bonne intention a une valeur effective (cad suffit-elle) ? une seule bonne intention a une valeur morale ( si elle est faite selon la conscience du devoir) et une valeur effective immédiate, en apparence. Cependant une seule bonne intention n’a aucune valeur : ni morale, ni effectivité. En effet elle n’a aucune valeur morale car « une hirondelle ne fait pas le printemps « cad un acte vertueux ne fait pas une personne vertueuse. La vertu suppose une continuité d’actions vertueuses et non pas une seule isolée. De plus elle n’a aucune valeur effective, car même si elle semble utile et effective au moment précis de l’action, elle n’a aucune réelle conséquence. Par exemple si je donne une pièce à un mendiant, j’ai l’impression de l’avoir aider mais la pièce ne changera rien, ceci souligne l’insignifiance d’une action isolée ; l’homme seul n’a que très peu de moyens en comparaison avec l’Etat qui pourra avoir une action effective. L’individu malgré sa bonne intention ne pourra pas améliorer une situation.    Un individu peut donc avoir une bonne intention qui aura une valeur morale si elle est gouvernée par la conscience du devoir et une réalisation effective si elle n’échoue pas. Cependant seule elle n’a aucune valeur : ni morale ni effective puisqu’il faut une continuité de bonnes intentions et de plus grands moyens que ceux de l’individu. L’humanité vise toujours une fin effective et non la simple vertu.    Elle a toujours une valeur morale, le problème est de savoir si nous pouvons nous contenter d’une intention sans effectivité.  Autre pb l’action isolée et unique, qui est en soi morale, ne fait pas l’homme moral.

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