Qu'est-ce qu'une Fugue ?

Basée sur le contrepoint, cette forme musicale est l'une des plus importante et complexe de l'histoire de la polyphonie occidentale. Apparue au XVIe siècle, la fugue est définie dans sa forme moderne au milieu du XVIIe : chaque voix (les parties instrumentales et vocales, généralement 3 ou 4) entrent en imitation l'une après l'autre, chacune pourchassant la précédente qui prend la " fuite " devant elle. La fugue se caractérise par un rigoureux monothématisme (adoption d'un thème unique appelé sujet) et par des principes techniques qui la lient totalement à la tonalité. Structurellement, la fugue est articulée en trois parties principales : l'exposition thématique, le développement et le résumé appelé strette. En tant que style de composition plutôt que principe de forme, deux fugues ne sont jamais construites de la même façon. Quand une composition présente simultanément, dès le début, deux sujets ou plus , on l'appelle double fugue, triple fugue, etc. L'Art de la fugue de J-.S. Bach est un modèle du genre et témoigne de l'importance que cette forme prit dans l'oeuvre du compositeur allemand. Les successeurs de Bach ont peu utilisé la fugue, à l'exception de Mozart. La Grande Fugue op. 133 pour quatuor à cordes de Beethoven récupère de façon magistrale l'esprit de la fugue, mais les compositeurs du XIXe siècle (Mendelssohn, Liszt) ont le plus souvent tempéré sa rigueur architecturale originelle. Au XXe siècle, la fugue connaît un regain d'intérêt chez les compositeurs néo-classiques.