Question 168: En novembre 1990, 34 chefs d'Etat ou de gouvernement signent, à Paris, une charte.

Question 168: En novembre 1990, 34 chefs d'Etat ou de gouvernement signent, à Paris, une charte. Que postule cet accord: A. le désengagement nucléaire? B. une intervention militaire commune dans le conflit du Golfe? C. une nouvelle Europe? Réponse 168 C. Une nouvelle Europe. L'Albanie elle-même, dont on sait qu'elle s'était toujours et par principe tenue à l'écart, est présente cette fois, de même que des représentants (à titre d'observateurs) des pays baltes, dont l'indépendance n'est plus qu'une question de mois. La charte de Paris pour une nouvelle Europe s'articule autour de deux axes: le premier prend compte de l'ouverture d'une "ère de démocratie, de paix et d'unité"; le second indique les "orientations pour l'avenir". L'action concertée des Etats portera sur le processus de démocratisation et le respect des libertés fondamentales. Les signataires s'engagent, par exemple, à coordonner une action multilatérale contre le terrorisme et à oeuvrer pour l'interdiction définitive des armes chimiques. La politique économique prévoit la libéralisation des échanges et l'assistance, cas par cas, aux nouvelles démocraties. De nouvelles institutions européennes voient le jour, dont les sièges -- l'indication est capitale et hautement symbolique du bouleversement politique de l'Europe -- seront disséminés tant à Vienne qu'à Prague ou Varsovie. En fait, la réunion au cours de laquelle la charte est signée n'est autre qu'une session du la C.S.C.E. (Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe). Cette C.S.C.E. sera confrontée, en 1991, au durcissement du conflit yougoslave. Elle y montrera ses limites, ne pouvant obtenir, malgré la conclusion de très nombreux cessez-le-feu (jamais observés), le règlement d'un conflit dégénérant en guerre civile. A l'heure de l'unité européenne (la maison européenne tant vantée par M. Gorbatchev en son temps), les particularismes s'exacerbent singulièrement. Il est vrai que la charte de Paris insiste également sur la prise en compte de l'identité ethnique, culturelle, linguistique et religieuse des minorités nationales.