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Raffarin, Jean-Pierre

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Raffarin, Jean-Pierre (1948- ), homme politique français, Premier ministre de 2002 à 2005.

2 UN ÉLU DE TERRAIN

Né à Poitiers, dans la Vienne, Jean-Pierre Raffarin est le fils de l’ancien député et secrétaire d’État mendésiste Jean Raffarin. Diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris, il commence sa carrière professionnelle en 1973 comme directeur marketing des cafés Jacques Vabre. Secrétaire général du Mouvement des jeunes giscardiens (1974-1977), il occupe, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, le poste de conseiller technique au ministère du Travail (1976-1981). Son itinéraire alterne dès lors activités en entreprises et responsabilités politiques.

En 1981, Jean-Pierre Raffarin est nommé directeur général d’une société de communication. Élu président du conseil régional de Poitou-Charentes en 1988, il devient, à 40 ans, le plus jeune président de Région de France. Réélu en 1992 et en 1998, il apparaît comme un homme de consensus et se distingue par ses talents d’orateur et son sens de la formule, hérité de son expérience de publicitaire. Conseiller municipal de Poitiers (1977-1995) et maire adjoint de Chasseneuil-du-Poitou (1995-2001), l’une des deux communes où est implanté le Futuroscope, il s’applique à consolider son ancrage local.

Élu député européen en 1989 sur la liste d’union UDF-RPR conduite par Valéry Giscard d’Estaing, Jean-Pierre Raffarin est réélu en 1994. Partisan de Jacques Chirac à l’élection présidentielle de 1995, il se voit confier la fonction de ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce et de l’Artisanat dans les deux gouvernements d’Alain Juppé (1995-1997) — en juillet 1996, il est également nommé ministre des Professions libérales. Son ministère est notamment marqué par la loi qui porte son nom, destinée à limiter l’extension de la grande distribution. Ces fonctions lui permettent aussi de travailler son image d’élu de terrain proche des citoyens et de défendre la décentralisation, l’un de ses principaux chevaux de bataille.

3 UN ARTISAN DU RASSEMBLEMENT DE LA DROITE

Entré à l’état-major du Parti républicain (PR) dès 1977, Jean-Pierre Raffarin occupe différents postes clés au sein de l’Union pour la démocratie française (UDF) — secrétaire général adjoint et porte-parole (1993-1995), puis secrétaire général en 1995. Délégué général adjoint du Parti populaire pour la démocratie française (1995-1997), il prend en 1997 la vice-présidence de Démocratie libérale (DL). À la suite de la défaite de la droite aux élections législatives de 1997, il retrouve le fauteuil de sénateur de la Vienne auquel il avait dû renoncer en 1995 et s’impose comme l’un des principaux artisans du rassemblement des trois grandes familles de la droite (RPR, UDF et DL). En 1999, il est l’un des fondateurs des clubs Dialogue et Initiative, chargés de relayer sur le « terrain « la future campagne présidentielle de Jacques Chirac.

4 PREMIER MINISTRE DE JACQUES CHIRAC

Le 6 mai 2002, au lendemain de la réélection du président sortant, Jean-Pierre Raffarin, alors presque inconnu des Français, est promu au poste de Premier ministre avec la mission de remporter les élections législatives de juin 2002. À l’issue d’une campagne fondée principalement sur la lutte contre l’insécurité et l’engagement à défendre les intérêts de la « France d’en bas «, celle qui peine à se faire entendre, le nouveau Premier ministre conduit à la victoire de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) — qui devient au mois de novembre 2002 l’Union pour un mouvement populaire (UMP).

Reconduit dans ses fonctions, il prend la tête d’un gouvernement marqué par la présence imposante de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur. Son champ d’action est également limité par le rôle prépondérant joué par le chef de l’État. Les débuts de son deuxième gouvernement sont marqués par l’affirmation d’une forte volonté réformatrice (« Notre route est droite, mais la pente est forte «). Il s’attelle notamment à la décentralisation, la « mère des réformes «, et à la réforme des retraites, qu’il parvient à imposer en 2003 en dépit d’une forte mobilisation de ses opposants. Fragilisé, le Premier ministre doit faire face aux conséquences de la canicule de l’été 2003, qui provoque la mort de près de 15 000 personnes et suscite de vives critiques sur le manque de réactivité gouvernementale. Confronté à une chute de sa popularité dans les sondages — de 67 p. 100 d’avis favorables en novembre 2002 à 57 p. 100 en août 2003 —, il ne parvient pas à expliquer la politique du gouvernement, et sa communication riche en formules choc nuit à son image.

Après le revers électoral de la droite aux élections régionales de mars 2004, qui voit en particulier son fief du Poitou-Charentes élire une majorité socialiste, il remet sa démission au président Chirac, qui la refuse et l’appelle à former un nouveau gouvernement axé sur l’amélioration de la situation économique et sociale. Le gouvernement « Raffarin III « parvient à faire adopter un assouplissement de la loi sur les 35 heures et une réforme de l’assurance maladie, dont la pertinence est fortement mise en doute. Réélu sénateur de la Vienne au mois de septembre 2004, Jean-Pierre Raffarin voit sa cote de popularité chuter à près de 20 p. 100 au printemps 2005 lors de la campagne pour le référendum sur le projet de traité constitutionnel européen. Il démissionne le 31 mai 2005 à la suite de la large victoire du « non «, qui apparaît entre autres comme un vote sanction contre le gouvernement dans un contexte marqué par une forte demande sociale au sein de la population française. Dominique de Villepin lui succède.

Jean-Pierre Raffarin est l’auteur de plusieurs ouvrages, consacrés notamment à l’action régionale (L’avenir a ses racines, 1986, Nous sommes tous des régionaux, 1988) et, plus généralement, à l’action politique (Pour une morale de l’action, 1992). Dans Pour une nouvelle gouvernance (2002), il expose ses convictions en faveur d’une forme de gouvernement « humaniste «.

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