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René Dantlo : À LA RENCONTRE DE MARTIN HEIDEGGER - La dictature du " on "

Publié le 21/04/2010

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heidegger

Le " on " décharge l'existence de son poids et se complaît dans la tendance au nivellement. Il décharge l'existence justement du poids de son être, favorise la tendance à la facilité, à ne pas pendre les choses au tragique. Ce soulagement du poids de l'existence permet au " on " de conserver, voire d'accroître son emprise obstinée. Chacun est l'autre et personne n'est lui-même. Le " on " n'est personne et à ce " personne ", l'existence est livrée. Plus le " on " paraît partout manifeste, plus il est dissimulé et insaisissable, mais il n'est pas rien. La découverte de notre propre être et du monde se fait toujours en éliminant et en détruisant les obscurcissements faits par le " on ", c'est-à-dire qu'il faut détruire les idées par lesquelles l'existence se verrouille contre elle-même. On verra plus loin l'interprétation par le " on " de la mort, de la voix de la conscience et du temps, le temps vulgaire. Heidegger, parlant dans la Lettre sur l'humanisme de la curieuse dictature de l'opinion publique, ajoute : " La soi-disant "existence privée" n'est pourtant pas déjà l'essentiel, c'est-à-dire libre existence de l'homme. Elle se raidit seulement dans une négation de l'opinion publique. Elle reste la branche dépendante d'elle et se nourrit du simple retrait de ce qui est public. Elle témoigne ainsi, contre sa propre volonté, de son esclavage envers l'opinion publique ".

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