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Rethondes, wagon de

Publié le 21/02/2013

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rethondes

1   PRÉSENTATION

Rethondes, wagon de, lieu ayant accueilli les plénipotentiaires des armistices de 1918 et 1940. Comme la clairière de la forêt de Compiègne où il était stationné, le wagon de Rethondes est depuis auréolé du statut de « lieu de mémoire «.

2   UNE HISTOIRE EN DEUX TEMPS

En octobre 1918, alors que l’Europe est en guerre depuis cinq ans, l’Allemagne demande la paix au président Wilson. Le plénipotentiaire français, le maréchal Foch, et les délégués britanniques se rendent dans une clairière proche de Rethondes (en forêt de Compiègne), dans un convoi de la Compagnie des wagons-lits. Une salle de conférence a été installée dans l’un des wagons. La délégation allemande les y rejoint le 8 novembre. Trois jours durant, le wagon 2419 abrite les négociations et le 11 novembre l’armistice est signé.

Après la Première Guerre mondiale, tandis que les photographies des plénipotentiaires sortant du train après la signature font le tour du monde, associant à jamais l’image de l’armistice et du wagon, les autorités françaises décident que le wagon restera en place. En 1922, la clairière est aménagée. S’y érige une statue du général Mangin portant cette épitaphe : « Ici succomba, le 11 novembre 1918, l’orgueil criminel de l’Empire allemand, vaincu par les peuples libres qu’il voulait asservir. « En 1937, dix ans après l’ouverture du musée de l’Armistice, une autre statue est élevée à la mémoire du maréchal Foch. La clairière et le wagon deviennent alors un important lieu de mémoire où les anciens poilus viennent en « pèlerinage « avec leur famille.

Le 16 juin 1940, lorsque le maréchal Pétain sollicite un armistice après la campagne de France, Adolf Hitler convoque les délégations dans la célèbre clairière, jouant ainsi avec sa forte charge symbolique. Ouvertes le 21 juin, les négociations aboutissent le lendemain dans le wagon même où la délégation allemande de 1918 avait été humiliée dans la défaite.

À leur tour les Allemands manient les symboles. Le wagon 2419 part vers Berlin, disparaît et, pour parachever sa victoire, le Führer fait enlever les monuments érigés dans la clairière. À dessein de propagande, Hitler fait aussi labourer le site, qu’on ensemence de blé. Plus rien ne subsiste des négociations de 1918, sinon cette référence implicite au passé, dans les photographies qui illustrent la presse et où, de nouveau, armistice et wagon se conjuguent avec une victoire.

3   UN LIEU DE MÉMOIRE

Depuis la Libération, la clairière et le wagon sont restés un fort enjeu de mémoire. Lors des cérémonies du 11 novembre 1945, la clairière se rappelle à l’histoire ; pour effacer la mémoire de 1940 et reconsacrer l’endroit au souvenir de 1918, l’armée et le gouvernement français honorent de leur présence un lieu remis en état par, choix symbolique, des prisonniers allemands. En 1946, les monuments, retrouvés en Allemagne, sont remis en place. Enfin, en novembre 1950, le gouvernement fait réinstaller un wagon, similaire à l’original. Cette même année, le musée rouvre ses portes. Il accueille jusqu’à 200 000 visiteurs dans les années soixante.

Quarante ans plus tard, ils sont encore 100 000 à le visiter, mais avec l’avantage de pouvoir découvrir les vestiges du vrai wagon 2419 : on a cru en effet que le Führer n’avait préservé que les monuments qu’il dédiait symboliquement à la construction d’un ouvrage à la gloire du IIIe Reich ; or, en 1992, un chercheur allemand a découvert qu’Hitler avait également conservé le wagon, en Thuringe, où il avait brûlé en 1943. Connaissant son origine, les autochtones s’étaient emparés des restes calcinés et les ont remis aux autorités françaises après la chute de la RDA et la réunification de l’Allemagne.

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