Devoir de Philosophie

révolutionnaires, guerres

Publié le 13/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

révolutionnaires, guerres, série de guerres qui ont opposé la France révolutionnaire à la quasi-totalité des États européens entre 1792 et 1799.

Après qu’a éclaté la Révolution en 1789 et plus encore lorsque le roi Louis XVI est suspendu de ses fonctions en 1792, les monarchies européennes s’allient pour renverser le nouveau régime français et restaurer la royauté. Parallèlement, les révolutionnaires s’engagent dans une politique belliqueuse contre ces « ennemis de l’extérieur « afin de faire triompher leurs idéaux dans les pays adjacents.

Ces guerres — dites révolutionnaires ou guerres des deux premières coalitions, selon l’angle d’approche du conflit — se poursuivent après la stricte période de la Révolution française ; elles sont alors connues sous le nom de guerres napoléoniennes, du nom de celui qui s’empare du pouvoir lors du coup d’État du 18 brumaire an VIII.

2   ÉTUDE DES ARMÉES RÉVOLUTIONNAIRES

Les guerres révolutionnaires trouvent leur origine dans le conflit idéologique qui oppose la France révolutionnaire aux monarchies européennes. Alors que les premières batailles de 1792 utilisent les stratégies de l’Ancien Régime, l’armée républicaine développe progressivement son organisation (des généraux talentueux sortent du rang) et son équipement (utilisation de ballons d’observation), tout en personnalisant sa tactique (une guerre de masse). De plus, l’armée républicaine, ne faisant pas la guerre aux peuples mais aux rois, s’est souvent employée à associer à la guerre de masse une guerre de propagande (notamment avec des distributions de tracts).

Fondée sur la levée en masse, cette armée est présentée comme le symbole de la démocratie en marche et de l’émancipation du sans-culotte citoyen. En proclamant par son article premier que « Tout Français est soldat et se doit à la défense de sa patrie «, la loi Jourdan du 5 septembre 1798 instaure un caractère nouveau à la conscription ; non seulement elle arme le peuple citoyen et fait de l’armée une émanation de la nation, mais elle ouvre l’accès au corps des officiers à tous les états et classes sociales du pays, par le mérite et la bravoure au combat. Lorsque Napoléon Bonaparte s’empare du pouvoir, il bénéficie de ce legs républicain.

3   COALITION EUROPÉENNE DE 1792

La première coalition se forme en avril 1792 contre une France qui a déjà déclaré la guerre à l’Autriche et à la Prusse. Craignant que la Révolution ne s'étende à toute l'Europe, l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne, le royaume des Deux-Siciles, le royaume de Sardaigne et les États pontificaux se rallient rapidement à l’Autriche et à la Prusse.

3.1   Campagne du nord

Les combats débutent dans le nord de la France et dans l’actuelle Belgique. Les armées autrichiennes ayant réussi à pénétrer sur le sol français, le gouvernement révolutionnaire décrète « la patrie en danger « en juillet 1792. Puis le 10 août suivant, dans un mouvement de mécontentement à l’égard de la monarchie, le peuple prend les Tuileries d’assaut, massacre la garde suisse du roi et met ainsi fin à la monarchie constitutionnelle. Avec la chute de la monarchie, la guerre prend un caractère national et politique au lieu d’être un simple conflit entre princes. Le 20 septembre 1792, une armée de sans-culottes sous le commandement du général Dumouriez est victorieuse à Valmy ; forte de cette retentissante victoire, l’Assemblée proclame la République dès le lendemain. À Jemmapes (6 novembre), les Français confirment leur victoire sur les Autrichiens, mais subissent bientôt des revers à répétition. Aussi, l’Assemblée décrète-t-elle la conscription de 300 000 hommes le 24 février 1793.

Dumouriez, défait à Neerwinden le 18 mars 1793, passe à l’ennemi. La défection du chef de l’armée, l’avance des forces ennemies et la guerre civile à l’intérieur (guerre de Vendée et Chouannerie) engendrent une crise politique à Paris : les Montagnards de Robespierre qui s’emparent du pouvoir au terme des journées insurrectionnelles des 31 mai-2 juin, instaurent un régime de Terreur, instrument de lutte contre les contre-révolutionnaires. Néanmoins, les coalisés intensifient l’offensive sur tous les fronts : prises de Condé-sur-l’Escaut (10 juillet), de Mayence (23 juillet) et de Valenciennes (28 juillet) tandis que Toulon est assiégée par les Britanniques.

Une nouvelle levée en masse permet la constitution de quatorze armées (750 000 hommes) qui partent en hâte sur le front. La guerre tourne alors à l’avantage de la France. Le général Jourdan bat les Autrichiens à Wattignies (16 octobre 1793) et, avant la fin de l’année, les coalisés sont repoussés au-delà du Rhin. Puis, grâce à leur succès à Fleurus (26 juin 1794), les révolutionnaires commencent à occuper les Pays-Bas autrichiens, la Hollande et la Rhénanie. Ces victoires retirent toute légitimité à la politique de Terreur de Robespierre qui est arrêté avec ses partisans, le 9 thermidor an II (27 juillet). Débute alors la période de la « réaction thermidorienne «. Durant l’hiver 1794-1795, les troupes françaises du général Pichegru s’emparent des Provinces-Unies. La neutralité de la Prusse et de l'Espagne est établie par les traités de Bâle (5 avril et 22 juillet 1795) ; la Hollande, quant à elle, signe le traité de La Haye (16 mai 1795) qui marque la création de la première République sœur, la République batave. Au terme de ces traités de paix, seules l’Angleterre et l’Autriche restent en guerre avec la République. Les fronts restent stables jusqu’aux campagnes italiennes de Bonaparte, l’année suivante.

3.2   Campagne d’Italie de Bonaparte

Sous l’impulsion des nouveaux gouvernants, les Directeurs, le patriotisme révolutionnaire est progressivement remplacé par une guerre de conquête inspirée par le nationalisme. Le 2 mars 1796, quelques mois après son entrée en fonction, le Directoire confie à Napoléon Bonaparte le commandement de la campagne d’Italie contre les forces autrichiennes. Auréolé du titre de général en chef de l’armée d’Italie, Bonaparte mène avec succès sa campagne à partir d’avril 1796. Le triomphe militaire de la campagne (notamment à Arcole en novembre 1796, et à Rivoli en janvier 1797) et l’attitude que le général adopte envers ses soldats (payement sur les butins) permettent à Bonaparte d’obtenir d’une part la capitulation des Autrichiens à Mantoue en février 1797 et, d’autre part, une totale dévotion de son armée. Le 17 octobre 1797, le traité de Campoformio conclu avec l'empereur François II d'Autriche reconnaît à la France les Pays-Bas belges et la possession de la rive gauche du Rhin ; l'Autriche abandonne la Lombardie, qui devient la République cisalpine avec Milan pour capitale. En isolant l’Angleterre dans son combat contre la France, le traité de Campoformio met ainsi un terme à la première coalition.

4   COALITION EUROPÉENNE DE 1798

Entre avril et décembre 1798, face à la politique belliqueuse du Directoire, une deuxième coalition européenne se forme. Elle réunit l'Angleterre (qui en est l'instigatrice), la Russie, l'Autriche, l'Empire ottoman, le royaume des Deux-Siciles, des princes allemands et le royaume de Suède.

4.1   Campagne d’Égypte de Bonaparte

Le 19 mai 1798, une flotte française menée par Bonaparte quitte Toulon et Marseille pour l’Égypte ; débute alors la campagne d’Égypte. Après la prise de Malte, l’expédition — composée de soldats mais également de savants et de politiciens — débarque à l’ouest d’Alexandrie, le 1er juillet. Alexandrie est prise le lendemain. Puis les troupes se dirigent vers le Caire dont elles s’emparent le 23 juillet, deux jours après leur victoire à la bataille des Pyramides. Même si la flotte de l’amiral anglais Nelson détruit celle de Bonaparte à Aboukir dans la nuit du 1er au 2 août, le général français met en place une administration moderne s’appuyant sur les notables locaux avant de rentrer secrètement en France, laissant sur place le général Jean-Baptiste Kléber. L’assassinat de ce dernier engendre le retrait des troupes françaises en septembre 1801.

4.2   Deuxième campagne d’Italie et campagne de Suisse

Cependant, les principales campagnes militaires de la coalition ont lieu à partir de janvier 1799 dans le nord de l'Italie et en Suisse. Sous le commandement du général russe, le comte Aleksandr Souvorov, les Autrichiens et les Russes sont victorieux des Français en Italie : bataille de Magnano (5 avril), de Cassano (27 avril), de Trebbia (17-19 juin) et de Novi (15 août). La coalition met fin à la République cisalpine en s’emparant de Milan ; elle occupe Turin et, d'une façon générale, dépossède les Français de toutes leurs conquêtes antérieures en Italie (îles Ioniennes, Corfou, Zante, Céphalonie).

En Suisse, après une victoire contre l'armée de l'archiduc d'Autriche Charles de Habsbourg près de Zurich, les forces françaises du général André Masséna défont les Russes d’Alexandre Korsakov, les 25-26 septembre 1799. Le vainqueur des Français en Italie, le général Souvorov, franchit les Alpes pour venir en aide à Korsakov mais, lorsqu’il arrive en Suisse, l'armée russe vaincue est déjà en déroute. Les Français obligent alors Souvorov à chercher refuge dans les montagnes du canton des Grisons et évitent ainsi l'invasion de la France. Au début de l'automne, son armée est presque entièrement décimée par le froid et la faim. Le 22 octobre, les Russes se retirent de la deuxième coalition, prétextant un manque de coopération des Autrichiens.

4.3   Coup d’État de Bonaparte

De retour d'Égypte en octobre 1799, Napoléon Bonaparte — qui a acquis la réputation d'« homme providentiel « depuis la campagne d'Italie de 1796-1797 — organise le coup d'État des 18 et 19 brumaire an VIII (9-10 novembre 1799). À la tête du Consulat, il s'adresse tour à tour à l'Angleterre et à l'Autriche pour leur faire des offres de paix. Cette dernière période correspond à l’époque « napoléonienne « des guerres de coalition.

Voir guerres napoléoniennes.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles