Ribbentrop, Joachim von

Ribbentrop, Joachim von (1893-1946), homme politique et diplomate allemand, ministre des Affaires étrangères du III^e Reich de 1938 à 1945.

Né à Wesel dans une famille d’officiers, Joachim von Ribbentrop passe sa jeunesse au Canada, exerçant divers métiers, puis revient en 1914 en Allemagne, pour combattre durant la Première Guerre mondiale. La paix revenue, il fait carrière comme voyageur de commerce international et s’assure relations et fortune en épousant la fille d’un fabricant allemand de vins, Henkell.

En 1932, il rejoint le Parti national-socialiste allemand des travailleurs (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, NSDAP). Malgré ce ralliement tardif, il gagne la confiance d’Adolf Hitler, séduit par la personnalité mondaine de Ribbentrop et résolu à utiliser sa connaissance du monde anglo-saxon. En janvier 1933, Ribbentrop accueille dans sa maison les ultimes négociations pour la formation du premier gouvernement hitlérien.

Dès l’accession à la chancellerie de Hitler, le 30 janvier 1933, Ribbentrop pèse sur la politique extérieure allemande, fondant une officine parallèle, concurrente du ministère des Affaires étrangères et de la diplomatie traditionnelle. Le « bureau Ribbentrop « est à l’origine de l’accord naval conclu, en 1935, entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne et qui permet de fait le réarmement du pays. Nommé ambassadeur à Londres, en août 1936, il est chargé de détendre les relations entre l’Allemagne nazie et la Grande-Bretagne, mais s’attire l’hostilité des Britanniques par une attitude méprisante et provocante. Ami de Heinrich Himmler, il intègre les rangs des SS.

Nommé ministre des Affaires étrangères en février 1938, Joachim von Ribbentrop s’affirme d’emblée partisan d’une politique agressive. Convaincu que la Grande-Bretagne n’entrera pas en conflit contre son pays — ce que semblent confirmer les accords de Munich —, il s’emploie à préparer la guerre. Ribbentrop négocie ainsi le renforcement de l’axe formé par l’Allemagne, l’Italie et le Japon. En mai 1939, il signe le pacte d’Acier avec l’Italie de Mussolini. Il est également l’artisan du pacte germano-soviétique, traité de non-agression signé avec l’Union des Républiques socialistes soviétiques en août 1939, qui assure à l’Allemagne de ne pas avoir à combattre sur deux fronts.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est peu à peu mis à l’écart par Hitler. Au procès de Nuremberg, au cours duquel sont jugés les crimes de guerre nazis, Ribbentrop est reconnu coupable de tous les chefs d’accusation, condamné à mort et exécuté le 16 octobre 1946.