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Rivas, duc de

Publié le 18/02/2013

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Rivas, duc de (1791-1865), poète, dramaturge et homme politique espagnol.

Issu d’une famille aristocratique de Cordoue, Ángel Saavedra, duc de Rivas, effectue ses études au séminaire de Nobles à Madrid avant d’entreprendre une carrière militaire. Malgré sa jeunesse, il s’illustre par ses faits d’armes lors de la guerre contre les armées de Napoléon (1808-1814). L’amitié qui le lie au poète Manuel José Quintana l’oriente vers les beaux-arts et le pousse à s’engager politiquement dans le clan libéral. Condamné à mort par Ferdinand VII, restaurateur de l’absolutisme, il parvient à s’enfuir. Réfugié à Londres, il découvre l’œuvre de Shakespeare, celles de Walter Scott et lord Byron. Il se rend ensuite en France, en Italie et à Malte. En 1834, après la mort de Ferdinand VII, il rentre en Espagne et s’engage à plein dans la vie publique de son pays, dans le camp modéré : il est successivement ministre, ambassadeur d’Espagne en France, président du Conseil d’État et directeur de l’Académie royale espagnole.

C’est avec un recueil de poésies de facture néoclassique (Poesías, 1814), où perce l’influence de Quintana, que le duc de Rivas entre en littérature. Mais son séjour en Angleterre en fait bientôt un romantique ardent, d’abord passionné et original, puis au fil du temps, de plus en plus conventionnel et emphatique. Dans sa longue ode Al faro de Malta (1828), il utilise la métaphore un peu usée du phare pour symboliser le guide qui conduit le promeneur sur la voie du libéralisme et du romantisme, et lui évite de s’égarer dans les ornières de l’obscurantisme. L’intérêt du Bâtard maure, publié quelques années plus tard, en 1834, réside principalement dans le fait qu’il marque l’avènement du courant romantique en Espagne.

Mais le duc de Rivas est avant tout un dramaturge. Sa pièce Don Álvaro ou la Force du destin (Don Álvaro o la Fuerza del sino, 1835) demeure l’œuvre romantique par excellence du théâtre espagnol. Pièce écrite en prose et en vers, tragi-comique à la manière de Lope de Vega, son intrigue se déroule dans un cadre exotique et regorge de morts, de passions et de fureurs, selon les canons esthétiques de l’époque. Le succès retentissant remporté par ce drame aujourd’hui suranné encouragera Rivas à continuer dans cette veine (Romances historiques, 1841) et fournira à Verdi le thème du livret de son opéra la Force du destin (1862).

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