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Saint-Barthélemy (La)

Publié le 26/06/2012

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  France, 1572

Le 8 août 1570 était conclue entre le roi Charles IX et les chefs du parti huguenot la paix que sanctionne l'édit de pacification de Saint-Germain. Les réformés obtenaient la liberté de conscience dans tout le royaume, le droit d'exercer leur culte dans certains lieux de chaque province, et recevaient quatre « villes de sûreté « (La Rochelle, Montauban, Cognac, La Charité). En septembre 1571, l'amiral de Coligny, chef du parti huguenot, entra au conseil. Au début de 1572 fut conclu le mariage de la soeur du roi, Marguerite, avec le roi Henri de Navarre, qui était protestant.

Coligny essayait d'entraîner Charles IX à porter secours aux insurgés des Pays-Bas. La reine mère, Catherine de Médicis, détestait Coligny ; elle eut peur de la guerre. Coligny se disposait à se mettre à la tête d'une armée pour se joindre au prince d'Orange. Le 18 août eut lieu à Paris le mariage de Marguerite et d'Henri. Le 22, Coligny échappa à une tentative d'assassinat préparée par Catherine. Le roi lui rendit visite et promit aux chefs huguenots de tirer bonne vengeance de l'assassin, qui avait partie liée avec des gens du duc de Guise. Catherine eut peur de voir se réveiller la guerre civile. Pour y échapper, elle ne trouva qu'un moyen : tuer tous les chefs du parti protestant. Elle savait les Parisiens très opposés aux huguenots. Restait à convaincre le roi : elle lui fit savoir que le duc de Guise n'était pas seul responsable de l'attentat, qu'elle-même et le duc d'Anjou, frère du roi, y étaient mêlés. Le roi, déchiré, accepta ; on décida de n'épargner que Henri de Navarre et le prince de Condé, prince du sang.

Le dimanche 24 août 1572, fête de la Saint-Barthélemy, au petit jour, le duc de Guise et ses hommes assassinèrent Coligny. Puis le massacre des protestants, grands et petits, commença. La population se joignit aux soldats. On tua à Paris jusqu'au 28, et en province jusqu'au 3 octobre. A Paris seulement, il y eut au moins 3 000 morts.

Les « massacres de Paris « furent accueillis avec faveur en Espagne et à Rome. En Allemagne, en Angleterre, en Suisse, dans les pays scandinaves, l'effet fut déplorable. Le massacre des dirigeants du parti huguenot contribua d'autre part à transformer le caractère des guerres de Religion en France : elles devinrent beaucoup plus violentes et populaires, la lutte étant maintenant menée par les bourgeois et les paysans des régions touchées par le calvinisme.

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