Saint-Laurent, Louis Stephen

Saint-Laurent, Louis Stephen (1882-1973), avocat et homme politique canadien, Premier ministre du Canada (1948-1957).

Né à Compton (province de Québec), Louis Saint-Laurent fait ses études au collège Saint-Charles et à l’université Laval (Québec). Il commence à exercer comme avocat dans la ville de Québec en 1905, devient professeur de droit à l’université Laval en 1914 et préside l’Association du barreau canadien de 1930 à 1932. Membre influent du Parti libéral du Canada, il devient ministre de la Justice en 1941 dans le gouvernement de William Lyon Mackenzie King. Lors d’une élection partielle de 1942, il est élu à la Chambre des communes comme représentant de Québec-Est et conserve son siège après l’élection générale de 1945. La même année, il représente le Canada à la conférence de San Francisco, où il joue un rôle important dans la création de l’Organisation des Nations unies (ONU) et, en 1946, il conduit la délégation canadienne à la première session de l’Assemblée générale de l’ONU.

Nommé secrétaire d’État chargé des Affaires étrangères en septembre 1946, il prend la tête du Parti libéral et devient Premier ministre en 1948 après le retrait politique de Mackenzie King.

En matière de politique étrangère, le gouvernement de Saint-Laurent associe les intérêts du Canada à ceux des États-Unis en soutenant la formation de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord, fondée en 1949) et l’action de l’ONU pendant la guerre de Corée (1950-1953) et en désapprouvant l’intervention israélo-anglo-française en Égypte à la suite de la nationalisation du canal de Suez (1956). Ses efforts sont considérables pour accroître le rôle du Canada sur la scène internationale. À l’intérieur, il favorise l’expansion économique en encourageant une nouvelle vague d’immigration européenne et d’investissements américains, ainsi qu’en donnant l’impulsion à des projets de construction du type de la voie maritime du Saint-Laurent (1954-1959) et de l’oléoduc transcanadien. C’est sous son administration que Terre-Neuve devient la dixième province du pays en 1949. Il démissionne en 1957 à la suite de la défaite des libéraux aux élections générales.