Savonarole, Jérôme
Publié le 11/02/2013
Extrait du document
Né à Ferrare, dans une famille noble, Girolamo Savonarola, dit en français Jérôme Savonarole, entre, à vingt ans passés, chez les dominicains de Bologne. Formé aux théories thomistes, il fait montre d'une grande rigueur personnelle en même temps que d’une vision pessimiste de l’univers. À partir de juillet 1491, date de son élection au priorat du couvent San Marco de Florence, ses sermons attirent en foule les Florentins (parmi lesquels Pic de la Mirandole et Marsile Ficin), qu'il exhorte avec passion à la repentance de leurs péchés. Dans le même temps, il stigmatise violemment le comportement des Médicis, à qui il reproche leur vie corrompue. Alors qu'il a prédit qu'un nouveau Cyrus fondrait sur le pays pour y remettre de l'ordre, l'entrée fracassante en Toscane des troupes françaises de Charles VIII à la conquête d’une nouvelle Jérusalem (Naples) vient à point nommé confirmer sa prophétie : après avoir négocié avec le roi français en tant qu’ambassadeur officiel de la ville de Florence (traité du 25 novembre 1494), Savonarole devient le véritable chef politique de la ville, imposant une « dictature théocratique « de 1494 à 1497.
En quelques mois, il remanie la constitution, la justice et les finances, mais rétablit surtout les honnêtes mœurs. Sa soif d'ascétisme, qui sévit dans tous les domaines (réforme du costume, suppression des jeux et des fêtes, « bûcher des vanités « du 7 février 1497 où sont brûlés tableaux, manuscrits et objets précieux) divise les Florentins en deux camps : ses partisans, les piagnoni (« pleureurs «), et ses opposants, les arrabbiati (« enragés «). Alors que Savonarole appelle à la peine de mort pour tous les sybarites et simoniaques, le pape Alexandre VI Borgia, las de ses attaques, excommunie le prédicateur (12 mai 1497). Celui-ci déclare ouvertement que la mesure est invalide et refuse de s'y plier. Mais sa popularité en souffre, et les arrabbiati finissent par attaquer le couvent San Marco en avril 1498 : arrêté, Savonarole est soumis à trois interrogatoires, jugé coupable d'hérésie et d'incitation à la sédition puis condamné à mort par le tribunal de l’Inquisition. Le 23 mai, il meurt pendu puis brûlé en place de Seigneurie avec deux de ses partisans, Domenico da Pescia et Silvestro Maruffi, moines de San Marco.
Liens utiles
- Savonarole, Jérôme - religieux.
- Jérôme Savonarole
- Savonarole, Jérôme
- BASILIQUE PYTHAGORICIENNE DE LA PORTE MAJEURE (La). Jérôme Carcopino (résumé)
- SERMONS de Savonarole